La Chronique Agora

Crise : le graphique pour tout comprendre

La crise actuelle, les dérives du système, le cercle vicieux de l’endettement… tout peut se résumer en une seule courbe, qui ne semble pas près de s’inverser.

Voilà le seul graphique qui explique tout, je dis bien tout, le système, ses dérives, sa financiarisation, son évolution perverse vers la spéculation universelle.

Je vous rappelle, pour commencer, que le système est une forme de système capitaliste – c’est-à-dire qu’il produit pour le profit.

Ce système fonctionne correctement quand le profit est suffisant.

Le profit est suffisant quand les détenteurs du capital bénéficient d’une rentabilité satisfaisante, rentabilité mesurée par le ratio du profit. Le surplus, en d’autres termes, divisé par la masse de capital qu’ils ont engagée.

Le meilleur critère de la santé du système est donc fourni par la mesure et l’évolution du ratio surplus bénéficiaire/capital réellement engagé.

Un ratio très significatif

C’est une forme de ce ratio qui vous est proposée ci-dessous.

C’est même un très bon ratio, très significatif. Il est opérationnel dans la mesure où il colle à la réalité économique telle que la voient et la ressentent les capitalistes, lesquels sont synthétiquement représentés par ce que l’on appelle le marché boursier.

Vous constatez sur le graphique ci-dessous la tendance incontestable à l’érosion du ratio de profitabilité. Ceci se symbolise par la baisse du ratio profit/PIB.

Vous percevez tout de suite qu’il y a un rapport entre d’un côté notre ratio profit/PIB, qui ne cesse de baisser, et le taux d’intérêt.

Le taux d’intérêt, c’est la part de profit que l’on peut consacrer à la rémunération du capital que constitue la dette.

Un cercle vicieux

Je reconstitue le schéma historique :

Entre temps, les capitalistes ont dû essayer de défendre leur profitabilité en augmentant le taux d’exploitation de la main d’œuvre, c’est-à-dire en pesant sur les salaires, en investissant pour remplacer les salariés par les machines, en rognant sur les retraites, les soins de santé… bref, sur tout ce qu’on appelle la répartition.

A partir du moment où tout cela été tenté et où le système continue d’être en crise comme il l’est maintenant, il n’y a plus d’autre solution que de tout masquer par la création monétaire – en espérant qu’à partir d’un certain niveau, elle déclenchera l’inflation des prix des biens, des services et du PIB et ainsi accomplira son travail de nettoyage, de remise à zéro.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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