▪ Les grandes banques sont finalement venues emprunter 489 milliards d’euros au guichet de la BCE. De l’argent surgi du néant. Elles le font parce qu’elles sont au bord de la faillite et non pas pour gentiment souscrire aux obligations d’Etat.
Ces grandes banques ont atteint une taille tout simplement grotesque : « le bilan de la BNP représente 2 000 milliards d’euros, soit autant que le PIB de la France », rappelle Philippe Herlin. Si une banque fait faillite, son Etat fait faillite, et vice versa. C’est exactement ce qui s’est passé en Islande.
A ce stade de la GAF se précise déjà le grand problème de 2012 : le mur de la dette. Qui va acheter les obligations souveraines ? Pas les pays émergents, pas les banques. Les épargnants ? Ils épargnent car nous retombons en récession, mais les temps sont durs. Ceux qui tombent victimes du chômage tapent dans leur réserve. La population vieillit et les retraités ne sont pas des épargnants, ceux sont des gens qui, au contraire, tirent sur leurs réserves. La collecte des assurances-vie diminue. Le krach obligataire se profile bien.
Le surendettement est généralisé. Pour le moment, l’insolvabilité des Etats-Unis passe au second plan, mais cela ne saurait durer. Comme le fait souvent remarquer Bill Bonner, l’utilité marginale du crédit décroît. En ce moment elle décroit très vite : les milliers de milliards de dollars, d’euros, de yens à taux zéro (ou presque) se déversent sans nous sortir de l’ornière.
Des sommes gigantesques ont surgi de nulle part pour sauver ce qui est condamné : une économie fondée sur le crédit sans contrepartie d’épargne avec des effets de levier de 30.
▪ 2012 sera une année très difficile, ne nous voilons pas la face. Outre le mur de la dette et la hausse des taux, il faut s’attendre à ce que les marchés actions replongent. Ma stratégie portera sur la mise en place de couvertures aux moments opportuns afin de préserver vos positions en actions.
Pour terminer sur une note optimiste, appuyons-nous sur un titre du Figaro : « brevets : la Chine passe devant les Etats-Unis ». La Chine n’est plus simplement l’usine du monde, et heureusement pour elle. Elle ne compte pas que des cols bleus, mais aussi des cols blancs, des chercheurs et des ingénieurs. L’innovation n’est pas le monopole de l’Occident.
La matière grise est une matière première surabondante, les taux de chômage occidentaux le prouvent.
Une croissance mondiale équilibrée passe par une redistribution des cartes qui dépasse le taylorisme à l’échelle mondiale actuellement organisé de la façon suivante : nous pensons dans notre cocon de l’Etat-Providence ; les Chinois turbinent pour un bol de riz et quelques yuans ; les Brésiliens, les Canadiens, les Australiens et les Africains livrent des matières premières que nous payons en monnaie de singe.
Cet état de fait est appelé à changer : soyez prêt !