La Chronique Agora

Criquets, tremblements de terre, boule de feu… et puis quoi encore ?

▪ Oh là là… Des criquets… des tremblements de terre… des tornades… et puis quoi encore ? Les flammes de l’enfer !

Un vol de criquets dévore les récoltes d’Australie… Les tremblements de terre deviennent plus fréquents, comme en témoignent les désastres d’Haïti puis du Chili.

"Nous l’avons vraiment ressenti à Buenos Aires", ont déclaré nos amis. "C’était très perturbant. Les lourds volets extérieurs ont commencé à claquer contre la maison comme s’il y avait un ouragan. Mais il n’y avait pas de vent".

Puis une éruption volcanique en Islande a paralysé le trafic aérien entre l’Europe et les Etats-Unis…

Et voilà que des tornades dévastent le sud des Etats-Unis… et qu’on a repéré "une boule de feu géante" dans le Midwest.

Est-ce "la fin des temps" ?

Probablement pas.

Enfin, vous vous en sortirez probablement mieux en pariant contre cette éventualité. C’est-à-dire que neuf fois sur dix, les temps continuent. Chaque fois que les gens pensent qu’une chose toute nouvelle est en train de se produire, il s’avère qu’elle n’est pas si nouvelle que ça, en fin de compte.

Comme tous ces insensés qui pensaient qu’un "nouveau paradigme" était synonyme d’une hausse éternelle des cours boursiers en 1999… ou que les prix de l’immobilier grimperaient pour toujours en 2006.

▪ On aurait pu penser que ces gens auraient retenu la leçon lorsque le krach/Grande Récession de 2007-2009 a effacé l’équivalent de 30 000 milliards de dollars de richesse nominale. Mais ils exerçaient leur optimisme depuis si longtemps qu’il est en très bonne forme. Le rebond est arrivé, et ils sont à nouveau prêts à gonfler leurs biceps haussiers.

Les marchés émergents ont grimpé en flèche — regagnant quasiment tout le terrain perdu. Et les consommateurs, qui avaient arrêté de dépenser de l’argent une fois qu’ils avaient réalisé qu’ils n’en avaient plus, sont à nouveau sous stéroïdes — gonflant les ventes pour donner l’impression d’une reprise saine.

On rapporte aussi que les petits joueurs reviennent en Bourse. Alors qu’ils sont restés en coulisses ces deux dernières années, ils reprennent à présent confiance, et vont tenter le destin. Bonne chance…

Bien entendu, il est parfaitement normal que les gens pensent que le désendettement est terminé. Qui veut réduire ses dépenses ? Qui veut accepter un niveau de vie plus bas ? Qui veut admettre qu’il a été idiot ? On se dira plutôt…

"Tout ça passera"… "Les choses sont de retour à la normale"… Les autorités ont la situation sous contrôle… "On peut revenir sur les actions en toute sécurité"…

▪ Et pendant ce temps, les indicateurs clés sont toujours faibles ou sans tendance.

Les nouvelles demandes d’indemnisation chômage ont grimpé de manière inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis. Le Baltic Dry Index nous dit encore qu’il n’y a pas de véritable reprise du commerce mondial. Les crédits d’impôts accordés par les autorités américaines aux primo-accédants à la propriété expireront bientôt — alors que les ventes aux enchères de maisons et les saisies bancaires sont à des niveaux record… et que les saisies hypothécaires enregistrent leur plus grande hausse de ces cinq dernières années.

Selon Robert Shiller, nous devrions nous attendre à voir un autre creux sur le marché immobilier.

La Fed elle-même nous dit qu’elle va prolonger sa "période prolongée" de taux d’urgence pendant encore quelque temps.

Qu’est-ce que tout ça nous dit ?

Que la Grande Correction continue… et qu’il y a bien plus de danger à la baisse que de récompense à la hausse.

Un sondage de Barron’s nous dit que les obligations sont désormais la classe d’actifs la plus détestée. Franchement, nous n’aimons pas les obligations non plus. Mais la Grande Correction finira par administrer une volée de bois vert aux prix des actions… et de l’immobilier… et des matières premières…

… les obligations pourraient être les seuls actifs à s’en tirer ! Elles pourraient grimper à mesure que le désendettement se poursuit.

Nous attendons de voir ce qui va se passer…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile