Avec quatre guerres à l’horizon, doit-on s’attendre à ce que les marchés montent ?
Alors que la situation géopolitique continue de dérouler une actualité tragique, avec la manifestation de volontés de chacun camp d’exacerber les tensions et d’écarter toute possibilité de négociation, Wall Street enchaîne les hausses depuis le début de la semaine.
Le dicton boursier qui recommande d’acheter « au son du canon » semble traverser les décennies et les siècles, sans se voir objecter un « cette fois, c’est différent » (comme à chaque nouvelle « révolution technologique qui disrupte le monde d’avant »).
Le Dow Jones a par exemple aligné une troisième séance consécutive de hausse, jugeant nulles et non avenues les toutes dernières déclarations de Donald Trump, affirmant que la planète est au bord de la troisième guerre mondiale.
Wall Street doit le juger incompétent en la matière, la meilleure preuve étant qu’il n’en a déclenché aucune, alors que l’administration Biden s’est déjà impliquée dans plusieurs conflits : la guerre par procuration avec la Russie en Ukraine (un pays envahi « sans raison valable »), la guerre d’annexion de la région séparatiste arménienne du Haut-Karabakh (ou « Artsakh ») menée par l’Azerbaïdjan (suite à un long blocus meurtrier qui a trouvé son épilogue le 20 septembre dernier, avec l’exil de 120 000 Arméniens occupant l’enclave depuis 30 ans).
La Maison-Blanche s’inquiète en revanche de « l’escalade inquiétante des tensions entre la Serbie et le Kosovo » et appelle Belgrade à retirer les troupes massées à la frontière de son ex-province albanophone, à demi-musulmane, qui héberge des forces de l’OTAN. Des forces de l’OTAN qui avaient copieusement bombardé des cibles civiles en Serbie en 1999 (destruction de tous les ponts sur le Danube, de centrales électriques et d’usines au prétexte d’activités militaires, etc.), afin de la contraindre à accorder son indépendance au Kosovo.
Une province où orthodoxes et musulmans cohabitaient depuis des siècles… et qui était bien plus serbe que le Donbass russophone n’est ukrainien (depuis quelques décennies).
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, met la pression sur le président serbe Aleksandar Vucic, afin de lui exprimer la « préoccupation » américaine et de « souligner la nécessité d’une réduction immédiate des tensions et d’un retour au dialogue ».
La réalité est que les Etats-Unis se tiennent fermement aux côtés du Kosovo : ils y disposent d’une des principales bases militaires sur le sol européen d’où ils peuvent mener toutes sortes d’activités secrètes. Il n’est pas question que la Serbie – qui n’est pas de taille à lutter – envisage le moindre retour en arrière.
Et voici désormais les Etats-Unis « démocrates » de Joe Biden, à 150% derrière le gouvernement ultra-conservateur d’extrême droite – totalement assumé comme tel – de Benjamin Netanyahou, adressant des menaces à peine voilées à l’Iran, à la Syrie ou à l’Irak, au cas où ces pays officialiseraient leur soutien au Hamas. Tout « soutien » les désigneraient comme cibles d’embargos ou d’actions militaires visant à garantir la sécurité d’Israël.
Tous les observateurs s’accordent sur le fait que c’est l’Iran qui est tout spécialement dans le collimateur en tant que soutien financier et logistique à la fois du Hezbollah et du Hamas (même si Téhéran dément, et peut arguer que les armes dont disposent les terroristes qui ont attaqué Israël proviennent en partie… d’Ukraine).
Si avec quatre guerres à l’horizon, les marchés ne montent pas, ce serait à désespérer des meilleurs dictons !