La caste au pouvoir est en pleine perdition. Elle est bien décidée à ne rien céder sur ses privilèges et à faire rendre gorge au contribuable pour ne pas perdre le moindre centime. Mais, face à la contestation grandissante, elle est aussi contrainte d’inonder les couches les plus défavorisées d’argent facile. Ce système peut-il encore durer longtemps, alors que la crise frappe durement ?
La caste au pouvoir sent bien que la situation lui échappe, et sait parfaitement qu’elle est entrée dans une seringue dont elle ne sortira pas indemne.
Toute la question est de savoir combien de temps elle pourra repousser le moment de la grande explication où, sans fard, elle devra expliquer au contribuable ordinaire qu’il doit continuer à se saigner pour entretenir une aristocratie incompétente et arrogante qui mène le pays droit dans le mur.
Quelques éléments permettent d’y voir un peu plus clair…
Bruno Le Maire dévoile la stratégie de la caste pour défendre ses privilèges
On trouvera dans l’intervention de Bruno Le Maire, lundi dernier, devant la Commission des Finances, des éléments d’explication importants (mais discrets et opaques) sur la stratégie à long terme de la caste pour défendre ses privilèges malgré les contraintes imposées par le traité de Maastricht.
Le ministre des Finances annonce une énième revue de l’efficacité des dépenses publiques, dispositif lancé déjà par Sarkozy et qui n’a jamais permis la baisse significative des dépenses dont le pays a besoin pour respirer. Politiquement, le gouvernement se garde d’ailleurs bien de donner le moindre calendrier sur ce sujet.
En revanche, un calendrier précis est proposé pour des réformes qui ne touchent pas aux intérêts de la caste et permettent de faire des économies à bon compte : la réforme de l’assurance chômage, par exemple, ou celle des retraites.
Celles-là sont en cours de déploiement, ou annoncées pour l’automne. Elles donneront des gages à nos partenaires européens sur notre capacité à redresser la barre de nos finances publiques. Et elles ont le bon goût de ne pas toucher au salaire des fonctionnaires.
De l’helicopter money pour garder la paix sociale
L’inconvénient de cette politique tient à la montée des troubles sociaux auxquels elle risque de rapidement conduire dans les semaines ou les mois à venir, en augmentant la misère du petit peuple. Et les chiffres publiés par Eurostat et l’INSEE montrent que la France est allée très loin dans l’helicopter money distribuée aux basses couches de la société pour éviter leur révolte.
Ainsi, alors que la moyenne européenne des dépenses de protection sociale est de 26,5% du PIB, la France monte pour sa part à 31,4% du PIB. Soit cinq points de plus que ses partenaires… et trois points de plus que l’Allemagne.
Autrement dit, la protection sociale en France coûte 100 Mds€ de plus qu’en Allemagne. Voilà une somme rondelette qui, réaffectée à l’économie réelle, permettrait de relancer la croissance… mais la caste au pouvoir entend faire régner le plus grand des tabous sur le sujet.
Elle a de bonnes raisons pour maintenir ce silence. Une réduction des dépenses de protection sociale obligerait à des révisions déchirantes : de nombreux bénéficiaires de la solidarité s’insurgeraient contre l’hyper-réglementation du marché du travail qui conduit au chômage de masse, et des comptes seraient demandés aux fonctionnaires sur le gaspillage permanent de l’argent public.
Les privilèges de la caste ne peuvent durer que si le sentiment d’abus est largement partagé dans le pays. Demandez aux Français ordinaires de redevenir vertueux, et ils demanderont aux fonctionnaires de faire comme eux !
Combien de temps la gabegie peut-elle durer ?
Avec le « plan national de résilience » présenté devant les instances européennes pour justifier les 40 Mds€ de subventions que la France demande, chacun sent bien que nous touchons à la fin d’un système.
La France n’a plus les moyens d’entretenir « sur le dos de la bête » une telle masse de bouches inutiles à nourrir. Et comme la caste entend bien ne renoncer à rien, elle taillera dans les dépenses qui garantissent la paix sociale pour sauver ses intérêts.
L’Etat aura-t-il les moyens de maintenir l’ordre dans cette configuration où les fonctionnaires conserveront la sécurité de l’emploi et le droit d’augmenter chaque année leurs dépenses, pendant que le reste du pays se serre la ceinture ?
La dérive de certains quartiers, le sort qui y est réservé aux policiers, montre bien les limites d’un système sont d’ores et déjà atteintes, alors que la crise ne fait que commencer.
On connaît la suite : il faut se préparer à un épisode douloureux, violent, difficile à contenir, dont les premiers signaux sont présents dans l’opinion publique. Le pire n’est jamais sûr, mais il peut tout à fait survenir.