La Chronique Agora

Clowns et autres pitres (1/2)

dépenses publiques, budget, Etats-Unis

Le budget du gouvernement américain pour 2023 contient des postes de dépenses plus ou moins farfelus, mais qui ont en commun de détourner des ressources vers des utilisations non productives…

« Des clowns à ma gauche
Des pitres à ma droite »
~ Jerry Rafferty, Joe Egan, Stuck in the Middle with You

Toujours plus de rire !

Nous savons tous que les Etats-Unis ont une dette de 31 000 Mds$. Nous savons tous qu’ils ne peuvent pas la rembourser.  Imaginez un peu ce que cela impliquerait. Au lieu de gérer un déficit de 2 000 Mds$, les politicards et les incompétents qui peuplent le Congrès devraient sabrer 3 000 Mds$ de dépenses publiques pour obtenir un excédent de 1 000 Mds$, et ce pendant les 31 prochaines années !

Cela n’arrivera pas.

A la place, le plan est de continuer à dépenser sans compter, jusqu’à ce que papa confisque la carte de crédit. Voici ce qui va se passer : le gouvernement américain continuera à dépenser de manière irresponsable, inconsidérée et stupide. Bloomberg :

« Le Sénat américain a adopté un plan de dépenses de 1 700 Mds$, avec une nouvelle aide en faveur de l’Ukraine et un changement des règles de décompte des voix lors de l’élection présidentielle.

L’adoption du plan, qui prévoit 47 Mds$ de dépenses pour aider l’Ukraine à se défendre contre la Russie, a eu lieu un jour après que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé devant le Congrès américain, à l’occasion de son premier déplacement hors d’Ukraine depuis le début de l’invasion. »

A foison !

Ces dépenses détourneront une nouvelle fois les ressources du pays vers des utilisations non productives, voire contre-productives, comme acheter des armes pour les Ukrainiens ou, tout simplement, leur donner de l’argent qu’ils pourront mettre sur leurs comptes en Suisse. Cela aura pour effet de grever la richesse réelle des Etats-Unis d’Amérique, tout en augmentant la quantité de dollars en circulation dans le système.

Les dollars se multiplieront quand la Fed finira par abandonner sa lutte contre l’inflation et décidera de faire tourner la planche à billets à nouveau. Elle le fera lorsque la prochaine récession provoquera un ralentissement de l’inflation, alors même que les ménages ordinaires et les élites seront frappés de plein fouet, plus durement encore.

La classe moyenne a déjà vu ses salaires réels chuter au cours des 20 derniers mois consécutifs. Et bientôt, ses actifs immobiliers (où elle stocke sa richesse) perdront de la valeur.

Et concernant les riches, ils ont perdu jusqu’à présent environ 20% de l’argent qu’ils avaient investi. Selon nos estimations, les prix des actifs baisseront de 20% supplémentaires, jusqu’à ce qu’ils redeviennent raisonnables, et de 20% une fois de plus, quand les investisseurs jetteront l’éponge et que les prix corrigeront alors de manière excessive.

Puis, pressé par le son de dents qui grincent et de gémissements, le gouvernement américain pourra se remettre à faire ce qu’il fait de mieux : détruire l’économie avec de la fausse monnaie et des dépenses idiotes.

La Fed prendra un malin plaisir à détruire la valeur des obligations américaines, qui ne sont rien de moins que les instruments servant à calibrer la dette américaine. Oui, les gens du peuple savent, grâce à leur bon sens, qu’on ne peut pas dépenser indéfiniment plus que ce que l’on gagne. Mais les élites savent comment gagner de l’argent grâce à cela. Oui, la dette diminuera et pourrait même disparaître. Mais, parallèlement, les Américains verront leur épargne partir en fumée et leurs conditions de vie se détériorer considérablement. Mais les Bourses repartiront de l’avant et les décideurs trouveront bien le moyen d’en profiter.

Mais c’est le présent qui nous intéresse et nous constatons qu’il serait possible d’éviter, ou d’atténuer à tout le moins, la faillite future des Etats-Unis. Il faudrait pour cela prendre le contrôle des finances publiques dès maintenant et arrêter de dépenser autant.

Nous, les silencieux

Sur ce sujet, la Chambre des représentants vient de basculer aux mains des républicains, qui sont censés être ceux qui se soucient de ce genre de choses. La Chambre des représentants est également censée avoir le « contrôle des cordons de la bourse », elle est censée représenter « le peuple » et s’assurer que le gouvernement ne jette pas l’argent par les fenêtres.

On pourrait penser que les républicains insisteraient sur la nécessité d’attendre, plutôt que de se lancer dans un nouveau plan de dépenses pharaoniques. Après tout, le peuple a parlé. Le Congrès ne devrait-il pas l’écouter avant de dépenser plus d’argent ?

C’est beau de rêver !

Au lieu de cela, avec le soutien des républicains, le Congrès a adopté fin 2022 un plan de dépenses de 1 700 Mds$, comme l’explique Politico :

« Le programme de dépenses que le Congrès s’est empressé d’adopter ne se contente pas de financer le gouvernement jusqu’à septembre prochain. Il contient également plein de mesures politiques qui affectent tant le secteur du homard, que TikTok ou les professionnels du sport.

Le programme de financement du gouvernement, d’une valeur de 1 700 Mds$, est le dernier projet législatif que le gouvernement devait absolument faire adopter avant le début du 118ème Congrès en janvier. Après cette date, le spectre de l’élection présidentielle de 2024 compliquera encore plus le processus législatif pour le gouvernement, qui sera alors divisé. Par conséquent, le projet de dépense aura été un véritable aimant pour les députés qui voulaient faire adopter un maximum de leurs priorités avant les vacances. »  

Liste de Noël

On peut retrouver leurs priorités dans un petit corpus de 4 155 pages. Le représentant Dan Bishop en met quelques-unes en lumière :

C’est une véritable liste de Noël. Sages, pas sages. Le Père Noël s’en fiche.

La suite au prochain article…

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