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Capitalisme woke : bonne ou mauvaise chose ?

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Ce modèle de capitalisme qui met en avant des objectifs politiques et sociaux entraîne un certain nombre de problèmes.

Des universitaires et médias grand-public présentent régulièrement les Etats-Unis comme une terre de la honte et du vice. Dire que le « wokisme » a des répercussions négatives est un euphémisme.

Une étude de l’université de Quinnipac réalisée en mars dernier révèle par exemple que un sympathisant républicain sur quatre et la majorité des démocrates préféreraient déserter plutôt que d’aller au combat si un assaillant étranger venait à envahir les Etats-Unis.

Il ne serait pas surprenant que ce résultat soit le même dans de nombreux autres pays. Si son propre pays ne vaut pas la peine qu’on le défende, pourquoi s’embêter ?

Un capitalisme qui divise

Cette idéologie néfaste s’est désormais propagée aux entreprises et a donné naissance à ce qu’on appelle désormais le « capitalisme woke ».

Le capitalisme woke ne vise pas à maximiser la création de valeur pour les actionnaires, pas plus qu’il n’a pour objectif de créer une méritocratie ou à transformer les clients en admirateurs béats. L’objectif du capitalisme woke est politique et social.

Toutefois, ce programme social et politique ne fait pas l’unanimité. Et il ne profite pas à tout le monde. C’est là que se niche le premier problème. Le capitalisme woke divise par nature.

Au lieu de considérer chaque employé ou chaque candidat à un emploi comme un individu unique avec des talents, des compétences et des lacunes spécifiques, il les trie par groupes en fonction de l’origine ethnique, du genre ou de l’orientation sexuelle.

Cela devrait aller sans dire mais je le dis tout de même : l’origine ethnique, le genre ou l’orientation sexuelle d’un employé ou d’un candidat ne le rend en aucun cas moins apte pour un emploi. L’inverse vaut également.

L’origine ethnique, le genre ou l’orientation sexuelle d’un employé ou d’un candidat ne le rend en aucun cas plus compétent pour un emploi.

Par conséquent, lorsqu’une entreprise annonce avec fracas une modification de sa politique de recrutement et de promotion pour améliorer sa note en matière de diversité, il ne s’agit pas de mettre en place un traitement juste ou équitable. Il s’agit de mettre en place un traitement préférentiel. Cela ne peut que créer du ressentiment par ailleurs.

Pourtant, dans les espaces de travail où le politiquement correct est de rigueur, les employés qui expriment leur désaccord sont souvent accusés d’être réactionnaires, ignorants ou étroits d’esprit.

En voie d’amélioration

Au lieu de favoriser l’unité et l’inclusion, le wokisme alimente la frustration et le ressentiment. Cela ne favorise pas la cohésion d’équipe.

Les entreprises ne devraient pas faire de politique. Surtout lorsqu’il s’agit de politiques radicales avec lesquelles la plupart des gens sont en désaccord.

Un sondage du Pew Research Center réalisé en avril dernier révèle que 74% des Américains, y compris parmi les hispaniques (68%), les asiatiques (59%), les républicains (87%) et les démocrates (62%) sont hostiles à l’idée de faire de l’origine ethnique un critère d’admission à l’université.

Je ne prétends pas que nous avons atteint l’égalité totale au travail. Nous avons fait des progrès considérables au cours des dernières décennies et il reste du pain sur la planche.

Mais, alors que la situation n’a jamais été aussi bonne (après tout, les Etats-Unis n’ont jamais été aussi peu racistes, sexistes ou homophobes qu’à l’heure actuelle), on entend souvent que la situation n’a jamais été aussi catastrophique.

Six Américains sur dix interrogés dans le cadre du sondage précédent pensent que les femmes sont moins payées que les hommes à travail similaire, alors même que cette pratique est illégale aux États-Unis depuis 1963. (Et ce ne sont pas les avocats en responsabilité civile qui manquent dans le pays.)

Les inégalités de revenus entre les différents groupes ethniques ne sont pas tant dues au racisme qu’aux écarts d’étude, d’expérience professionnelle, aux choix professionnels et au nombre d’heures travaillées.

Et plusieurs études montrent que les hommes homosexuels et les femmes lesbiennes gagnent plus que leurs homologues hétérosexuels en moyenne.

En d’autres termes, les inégalités ne sont pas toutes réelles. Et lorsqu’elles existent, elles ne sont pas toutes dues à des biais explicites ou implicites.

Plus d’autonomie

Le wokisme va à l’encontre de tout ce pour quoi nous nous battons aux Publications Agora.

Notre objectif est l’autonomisation des individus. Cela implique la responsabilité individuelle.

Pour atteindre vos objectifs financiers les plus importants, vous devez d’abord assumer vos choix et votre comportement. L’idéologie woke ne promeut pas cela. Elle promeut la victimisation.

On devient impuissant lorsque l’on entend qu’on ne peut pas réussir car, en tant que femme, qu’homosexuel ou que personne de couleur, les éléments sont dressés contre nous et les jeux sont faits d’avance. Cela ne profite à personne mais ce récit alimente plus que tout l’amertume et la colère. (Ce qui est parfait pour ceux qui essaient de créer des activités, de récolter des dons politiques ou de conduire les électeurs aux urnes.)

La solution ? Se considérer comme un individu unique plutôt que comme un membre d’un groupe historiquement marginalisé. Ce faisant, vous prenez le contrôle de votre vie.

Or, les choses changent radicalement lorsque l’on prend le contrôle de sa vie et qu’on en assume la responsabilité. Malheureusement, les gens n’en ont pas envie. Ils préfèrent accuser leurs parents, leurs conjoints, leur ex, leurs enfants, leur patron, leurs collègues, leurs voisins, la société ou même le pays.

Pourtant, voici la réalité. Nous contrôlons nos choix et notre comportement. Vous ne contrôlez pas les choix et les comportements des autres.

Que votre problème soit le chômage, la surconsommation, l’incapacité à épargner, la propension à prendre des décisions d’investissement malavisées, vous touchez du doigt la solution au moment où vous vous dites « je suis responsable ».

Il est impossible de prononcer ces paroles si vous êtes en colère et que vous vous sentez impuissant. Le simple fait d’assumer sa responsabilité court-circuite et annihile nos émotions négatives.

Source de réussite

De nos jours, les entreprises et les organismes cherchent des individus désireux et capables de réfléchir, de prendre des décisions et de se gérer tout seuls, qui répondent aux problèmes de manière proactive plutôt que de se plaindre ou d’attendre que quelqu’un règle le problème à leur place.

Une étude réalisée à New York il y a quelques années de cela a révélé que les gens se classant parmi le top 3% dans chaque domaine ont une attitude spéciale qui les différencie des employés lambda dans leurs secteurs.

Cette attitude est la suivante : Ils se considèrent comme des travailleurs indépendants, quelle que soit la personne qui verse leur salaire. Cela les incite à se fixer des objectifs, à faire des plans, à fixer des indicateurs de réussite personnelle et à obtenir des résultats.

Soit dit en passant, être responsable n’est pas un fardeau. C’est un honneur que d’assumer la responsabilité de ses actes. Cela offre la liberté et le contrôle. Cela donne un sens à la vie. L’autonomie est source de pouvoir personnel.

Nous nous créons nous-mêmes, nous façonnons notre identité et nous déterminons le cours de nos existences en assumant la responsabilité de nos actes.

Les gens qui réussissent ne se considèrent pas comme des victimes. (Ou n’agissent pas comme des « hémophiles émotionnels » comme se plaît à les appeler le comédien Bill Maher.)

Pourtant, l’idéologie woke s’est propagée du monde universitaire et de l’aile ultra-gauche du parti démocrate au peuple et à Wall Street. Et elle touche désormais le monde entier. Ce qui coûte de l’argent et des opportunités aux investisseurs. J’expliquerai pourquoi dans un prochain article.

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