Mark Cuban, milliardaire et hommes d’idées, a une suggestion à faire au gouvernement US. Peu importe qu’elle soit totalement idiote – elle est très populaire.
L’une des caractéristiques les plus vexantes du capitalisme d’une manière générale… et de sa version américaine dégénérée en particulier… c’est qu’il y a souvent peu de lien entre l’intelligence, le travail et la richesse.
La chance joue un rôle énorme. Mark Cuban, par exemple, doit être l’une des personnes les plus chanceuses de la planète.
Il a lancé une activité vaguement dot-com dans les années 1990. En 1999, ses revenus frôlaient les 100 M$. Cela aurait dû lui donner droit à un modeste jackpot.
Au lieu de cela, au plus fort de la bulle des dot-com, il a vendu son affaire à Yahoo! pour 5,7 Mds$.
Ensuite, ayant marqué ce point… Cuban est devenu célèbre. A présent, il cherche à marquer un autre point – en politique, cette fois-ci.
Remarquablement idiot
Il se passe rarement un jour sans qu’une célébrité ne dise quelque chose de remarquablement idiot – et que les médias en parlent tout à fait sérieusement.
Il y a quelques jours, c’était au tour de M. Cuban.
Evidemment, aux Etats-Unis, il fait parler de lui toutes les semaines ou presque. C’est un entrepreneur… un inventeur… un homme fortuné… un beau parleur… une personnalité télévisée… une célébrité… et quelqu’un dont-on-parle-parfois-en-tant-que-candidat-potentiel-à-la-présidence.
Nous nous méfions de quiconque a autant réussi. D’après notre expérience, il faut toute une vie pour apprendre un métier, quel qu’il soit. Même alors, on arrive à la fin… et on réalise qu’on n’en connaît pas la moitié.
Peut-être que nous sommes simplement lent. Ou peut-être que M. Cuban se disperse un peu.
Voici ce que CNN peut nous dire de la dernière illumination de Mark Cuban :
« Mark Cuban défend à nouveau l’idée que chaque ménage américain devrait recevoir des chèques de relance de 1 000 $ toutes les deux semaines, durant les deux prochains mois.
[…] Cuban suggère une approche ‘utiliser ou perdre’, dans laquelle les Américains devraient dépenser les fonds sous 10 jours, sans quoi ils perdraient l’argent. Cette approche est fondée sur l’encouragement à dépenser pour aider à stimuler l’économie.
‘Le but même est de faire en sorte que cet argent entre dans l’économie toutes les deux semaines’, a dit Cuban. ‘Une fois que les entreprises commencent à avoir de la demande, même si elles sont fermées et travaillent en ligne, elles ont une raison de pouvoir rappeler des salariés, et les garder si la demande est soutenue’. »
Dépenses forcées
Il y a cinquante ans, est-ce que quiconque – à part un fantaisiste complètement dérangé – aurait osé suggérer une telle chose ? Et les médias se seraient-ils donné la peine d’en parler ?
Probablement pas.
Aujourd’hui, cependant, nous avons plus de milliardaires et moins d’exigences.
Durant les années de boom, les gens ont dépensé de l’argent qu’ils n’avaient pas à acheter des choses dont ils n’avaient pas besoin. Cuban propose à présent de faire de ce comportement une question de politique gouvernementale.
Difficile d’aller à l’encontre de sa logique – telle qu’elle est.
S’il y a un sens à donner aux gens de la fausse monnaie pour stimuler l’économie, pourquoi ne pas leur en donner plus ?
Ensuite, si les gens s’enrichissent vraiment en achetant des choses dont ils n’ont pas besoin avec de l’argent qu’ils n’ont pas… pourquoi ne pas les forcer à le faire ?
Que se passera-t-il quand les autorités arrêteront de donner de l’argent aux gens, cependant ? Qu’arrivera-t-il à la « demande » que Cuban pense stimuler ? Elle prendra fin, bien entendu… provoquant une calamité pire encore.
On dirait que Cuban – et des millions d’autres – ne se donnent pas la peine de réfléchir au-delà des 24 heures du cycle médiatique. Donner 1 000 $ aux gens toutes les deux semaines ? Les obliger à les dépenser ?
En mode Cuban
2 000 $ par mois ? De l’argent gratuit ? Bon nombre de gens ont probablement entendu cette proposition et souhaité que M. Cuban soit déjà président.
Il aura sa chance.
Très probablement, les quatre prochaines années seront pleines de chaos politique, de discorde sociale et de catastrophes économiques. Quiconque gagnera la prochaine élection US aura du pain (dur) sur la planche.
Ensuite, à l’élection suivante, les électeurs voudront du changement. Les bonnes âmes, les empêcheurs de tourner en rond et Mark Cuban se présenteront.
En ce qui nous concerne, nous ne nous mêlons pas de politique. Nous espérons cependant que Cuban aura à nouveau un petit coup de chance.
Evidemment, c’est un imbécile.
Mais les Etats-Unis vont traverser un passage sombre, comme la dernière cuite d’un alcoolique.
Passer en « mode Cuban » – boire directement à la bouteille, en d’autres termes – pourrait les aider à toucher le fond plus vite.