La Chronique Agora

Du CAC 40 au Russell 2000, six semaines pour rien, six semaines pourries ?

banques centrales

▪ Il semble absurde d’entamer une Chronique par l’accroche « une sixième semaine pour rien à Paris ».

Sauf que « six semaines pour rien », cela n’est jamais arrivé en un siècle ! Nous avions déjà vu « quatre semaines pour rien » en février puis en mai 2007. Cela apparaissait déjà interminable, limite surnaturel avec deux occurrences à trois mois d’intervalle… mais nous venons de franchir les limites en termes de mise en sommeil de toute trace de psychologie humaine.

Les 33 séances de stagnation que nous venons de vivre se placent même au-delà du concept de « camisole algorithmique ».

Les commentateurs jugeaient toutefois complètement naturelle la poursuite de ce scénario, vu que la fermeture des marchés américains jeudi et l’ouverture partielle vendredi ne favorisaient guère les prises d’initiatives.

Le CAC 40 a pourtant passé plus de 48 heures au-dessus des 4 300 points, butant à de multiples reprises sur les 4 310. Il semblait filer tout droit vers une clôture dans la zone pivot des 4 305 points, mais l’indice a brusquement reperdu 10 points au cours des tout derniers échanges, tout comme mercredi dernier… et tout aussi inexplicablement.

Car dans le même temps, Wall Street ne lâchait rien. Francfort de son côté (+0,2%) pulvérisait de nouveaux records historiques, à plus de 9 400 points, soit 262% de hausse en quatre ans et huit mois. Cela fait huit semaines que Wall Street ou le DAX 30 n’ont plus consolidé.

▪ Ennui sur le CAC 40
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 n’a engrangé que 0,4%, contre +3% en moyenne sur les indices américains et +1,2% sur les valeurs allemandes.

Outre le profond ennui qui transpire du marché parisien depuis un mois et demi, les volumes s’évaporent littéralement, malgré la proximité des sommets annuels. C’est comme si 90% des opérateurs avaient éteint leurs terminaux de passation d’ordres et laissé les robots faire le travail façon pilote automatique.

Pas sûr cependant que le début de semaine se traduise par la traditionnelle poussée haussière observée chaque lundi au mois de novembre.

En effet, Wall Street a basculé brusquement dans le rouge vendredi soir à 10 minutes de la clôture. Cela après avoir pulvérisé une kyrielle de records au cours des deux premières heures de la séance (laquelle était amputée de trois heures de cotation pour cause de « Black Friday »).

Au cours des deux premières heures, la totalité des indices a inscrit de nouveaux records absolus.

Le Dow Transport s’est hissé jusqu’à 7 274 points, le Russel 2000 à 1 147. Le Dow Jones a atteint les 16 175… sans toutefois parvenir à terminer dans le vert (-0,08% à 16 085) ; idem pour le S&P 500, avec -0,09% à 1 805 points après un record à 1 814.

Seul le Nasdaq tire son épingle du jeu avec +0,4% à 4 060 ; le Russell 2000 conserve une avance de 0,14%.

▪ Consommation et performances impressionnantes
Tout semble avoir été fait en début de matinée vendredi pour aider les consommateurs –enfin… ceux qui possèdent des actions — à se sentir plus riches. Sachant que 60% ou 70% des achats sont réalisés durant les toutes premières heures d’ouverture (beaucoup de magasins avaient ouvert à minuit !), la hausse des marchés américains avait un réel intérêt tactique en début de matinée.

Les médias US avaient beau titrer sur un « bang » supersonique à l’ouverture des centres commerciaux, le secteur de la grande distribution a fini inchangé. Seul Amazon se distinguait avec un gain de 1,75%.

Sur le mois écoulé, la performance des indices américains est impressionnante. Le Dow Jones (avec +3,5%, il fait jeu égal avec le Nasdaq) réalise même son meilleur mois depuis mars dernier. C’est aussi le meilleur millésime novembre depuis 2009 — mais le Dow partait alors de très bas).

Cependant, rien ne peut égaler la performance du Bitcoin en novembre : +1 000%. Si ce phénomène reflète vraiment une quête de monnaie alternative, cela en dit très long sur la perte de confiance dans les monnaies sorties de rotatives des banques centrales converties au quantitative easing.

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