Quels sont les secrets pour sélectionner les actions intéressantes parmi une myriade de mid et de small caps, dont la capitalisation peut aller de quelques millions à plusieurs milliards d’euros ? Pour dénicher les pépites de demain, devenez expert top down.
Une expression de financier pour désigner une stratégie de sélection qui s’adresse non pas à l’ermite retranché derrière son ordinateur mais à l’investisseur curieux. Inspirez-vous de l’expertise Robeco, à travers son fonds Robeco Small Cap Euro (FR0010571174). "En période de croissance molle, comme celle à laquelle nous pouvons nous attendre, le stock picking domine", explique le gérant Dominique Dequidt. Voici nos conseils pour une sélection gagnante.
Forgez-vous vos propres convictions
De quoi l’économie de demain se nourrira-telle ? Définissez les grands thèmes d’investissement, les "mégatendances" : vieillissement de la population et santé, Internet et nouvelles technologies, environnement, externalisation du travail… Dans ces grands domaines, décelez les niches les plus porteuses : la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, le forage pétrolier, l’assainissement de l’eau…
Cette analyse fondamentale vous permet ainsi de rayer de votre liste certains secteurs gangrénés comme l’automobile ou les banques. Leurs soubresauts conjoncturels ne doivent pas vous faire oublier votre horizon à moyen et à long terme (entre trois et cinq ans). Votre allocation d’actifs est également géographique, parce que la crise fait ressortir les failles et les atouts des différentes économies et que les places boursières étrangères sont plus ou moins accessibles. Sans oublier les effets devises.
Objectif : dresser une liste de valeurs, qui recense les prétendants à votre portefeuille. Chez Robeco, cette liste comprend 200 noms. Difficile pour vous d’en scruter autant. Nourrissez-vous de toutes les sources d’information : médias, communication des sociétés (rapports financiers et non financiers, interventions des dirigeants…), études et analyses du milieu financier, composition des fonds… A vous, ensuite, de vous forger vos propres analyses critiques.
Faites-vous une liste de valeurs à surveiller
Deuxième filtre : l’analyse financière et boursière. Sans être un cador de salle de marché, l’examen, rapide, de plusieurs critères vous permettra d’affiner votre liste. Regardez la valorisation des sociétés. Robeco souligne plusieurs ratios pertinents pour les valeurs moyennes.
Beaucoup comprennent la notion de valeur d’entreprise, soit la somme de la capitalisation boursière et de la dette financière nette d’une société. En rapportant cette valeur d’entreprise au chiffre d’affaires ou au résultat opérationnel, vous pourrez apprécier la cherté relative d’une société. Bien évidemment, il faut toujours comparer avec les homologues — cela peut donc vite demander un travail colossal.
Enfin, comparaison n’est pas raison : un ratio n’est pas figé, il s’analyse dans le temps. Selon Robeco, le fameux ratio PER (cours sur bénéfice) n’est, en revanche, guère pertinent aujourd’hui, tant les bénéfices ont été dépréciés. Toutefois, après la panique de cette année, "les révisions à la hausse des bénéfices sont plus fortes sur les petites et moyennes capitalisations"que sur les grosses, explique Dominique Dequidt. Des bonnes nouvelles qui peuvent raviver les cours et profiter à l’actionnaire. Autre élément d’appréciation à disposition : le rendement des dividendes — lorsqu’ils existent. Il s’agit du rapport entre le dividende et le cours de l’action.
Attention, là aussi, aux effets trompeurs : pour un même niveau de dividende, le ratio sera d’autant plus élevé que le cours est bas. Robeco souligne également plusieurs critères de croissance. Equipé des derniers rapports financiers annuels ou de leur version allégée, comparez l’évolution des résultats et des marges (inscrits dans le compte de résultats), des dépenses d’investissement, de la trésorerie et de la dette. N’oubliez pas que le périmètre de la société étudiée peut changer en cours d’année (acquisition, cession…) et que toute nouvelle — bonne ou mauvaise — peut vous amener à revoir votre analyse.
A disposition, également, les suivis des analystes financiers, leurs argumentaires, leurs révisions d’opinion. Objectif : identifier les titres growth at reasonable price (Garp), c’est-à-dire les sociétés qui, orientées vers la croissance, sont capables d’imposer leurs prix et dont la valorisation offre des opportunités de mise en portefeuille. Aujourd’hui, selon Dominique Dequidt, "l’environnement actuel reste favorable aux petites et moyennes capitalisations". En dépit du rally boursier estival, "la classe d’actifs est à son prix".Profitez-en.
Construisez votre portefeuille, doucement et sûrement
Construisez votre portefeuille en douceur : achetez en petites quantités, quitte à renforcer votre ligne en profitant de tout repli de l’action. Vous abaisserez ainsi votre prix de revient unitaire. Et, avec discernement, privilégiez des valeurs liquides, qui possèdent un carnet d’ordres suffisamment animé pour ne pas vous retrouver piégé — prudence sur le marché libre, donc.
Faites attention à la volatilité. Fixez des ordres stop à la baisse, pour couper court à toute dégringolade. Diversifiez vos positions (par capitalisations, par marchés, par zones géographiques), afin de diluer les risques de mauvaises surprises. Objectif : sélectionner les titres best in class, c’est-à-dire les valeurs les plus intéressantes pour chaque secteur. Sachez également vendre.
Déterminez des ordres stop, afin de sécuriser vos plus-values latentes. N’hésitez pas à alléger vos lignes dans le vert, de façon à ramener votre prix de revient à zéro. La performance à venir ne sera que pur bénéfice. Tant que vous n’avez pas vendu, vous n’avez pas perdu, mais surtout pas gagné !
[NDLR : Simplifiez-vous la tâche… abordez le marché des petites valeurs avec un système de filtres rigoureux et qui a fait ses preuves : il suffit de suivre le guide…]