La vieille corrélation inverse entre actions et obligations a été cassée pendant quelques jours. Un signe de plus de renversement de tendance.
Les marchés actions font couler beaucoup d’encre, mais comme nous vous le disons souvent, l’important, ce sont les marchés obligataires.
Avec la récente correction, il s’est passé quelque chose d’inattendu : les actions ET les obligations ont simultanément baissé.
Sur le graphique ci-dessous, vous voyez en bleu l’indice américain S&P 500 et en rouge le tracker TLT qui suit les bons du Trésor américain à 20 ans.
Depuis début octobre les obligations et les actions chutent en même temps. Entre le 2 et le 10 octobre, les actions ont chuté de 7% et les obligations de 4%.
Ce n’est que dans la séance d’hier que les deux marchés ont pris un chemin inverse.
Ce qui s’est produit entre le 2 et le 10 octobre n’est pas du tout prévu par les manuels des banquiers centraux, les études des grands planificateurs omniscients et la théorie du portefeuille moderne (1).
Au contraire, il est écrit que lorsque les actions baissent les obligations DOIVENT monter.
L’idée est que les investisseurs prennent peur et vont se réfugier dans la sécurité des obligations d’Etat.
Pendant très longtemps c’est ce qui se produisit. A tel point que de nos jours, quelque 400 Mds$ sont gérés automatiquement par des ordinateurs programmés pour appliquer cette théorie.
Seulement, il y a un os avec cette théorie.
Si les taux montent, les obligations baissent. Et si les obligations baissent, ce ne sont plus un refuge.
Cette théorie de corrélation inverse ne fonctionne qui si les obligations sont dans un long marché haussier. Alors, dans ce cas, il est logique de ce réfugier sur le marché obligataire durablement haussier lorsque les actions baissent momentanément. Cela fait plus de 30 ans que les obligations sont dans un marché haussier.
Mais si les obligations étaient maintenant rentrées dans un long marché baissier ? Alors, le refuge n’est plus un refuge. Le canot de sauvetage fuit, de l’air s’en échappe.
Les obligations sont-elles vraiment rentrées dans un long marché baissier ?
Nous pensons que oui. Nous vous avions alerté dès cet été…
Il y a une autre chose bizarre qui s’est produite : le dollar a plutôt baissé face à l’ensemble des monnaies alors même que l’euro est miné par l’Italie. Là encore, la théorie classique veut que le dollar soit recherché lorsque les marchés flanchent.
Alors que faire ?
- D’abord, déconseiller à vos enfants d’embrasser une carrière de grand planificateur omniscient. Ces gens qui prétendent fixer les taux, les prix et tout réguler sont inutiles et nuisibles.
- Ensuite, croire ce que vous constatez plutôt que les théories économiques et financières.
- Enfin, se tourner vers les expériences des générations précédentes.
En l’occurrence, l’Histoire nous dit que le surendettement se termine toujours mal même si la fausse monnaie ou le crédit gratuit peuvent faire longtemps illusion.
(1) Théorie développée par Harry Markowitz en 1952 et qui lui valut le prix Nobel