La Chronique Agora

Les Bidenomics à la rescousse !

Joe Biden, dette, Joseph Stiglitz, inflation

Et autres théories insipides, thèses basses du front et solutions cinglées…

Nous sommes émerveillés… étonnés… Qu’est-ce qui ne va pas avec ces gens ? Nous faisons référence à l’équipe de Newsweek, qui a rédigé cette histoire insipide :

« Biden a sauvé l’économie et lancé un nouvel âge de prospérité. Pourquoi ne reçoit-il aucun éloge ?

L’économie est dans une forme fantastique – surtout par rapport à ce que la majorité des économistes attendaient. Tous les jours, le degré de confiance dans un atterrissage en douceur augmente, et même la Fed semble convaincue, malgré une hausse record des taux d’intérêt.

[…] La croissance du PIB actuelle à 2,4% est bien au-dessus des attentes. L’inflation est à 3%, loin sous les 10% de l’an dernier. Le chômage est à un plus-bas de 54 ans, à 3,7%, malgré des prévisions annonçant que ce taux devrait augmenter substantiellement. La croissance des salaires a été particulièrement forte autour des 4%, et la plupart des prix des matières premières sont en baisse d’environ 50%, certains l’étant bien plus. »

Sauvé l’économie ? De nouveaux âges de prospérité ?

Pourquoi ne reçoit-il aucun éloge ? Pourquoi ne pas féliciter Harry Truman pour le programme de reconstruction urbaine à Nagasaki après 1945 ? Pourquoi ne pas complimenter le chef Sitting Bull pour la réduction du poids de la masse salariale dans le 7ème régiment de cavalerie en 1876 ?

La peste noire de la dette

La croissance des salaires n’est pas « particulièrement forte » du tout. Ajustez ces 4% à l’inflation « core », et vous obtenez une croissance réelle de -0,8%. Et qu’en est-il de ces 2,4% de croissance du PIB ? Retirez la redistribution et les arnaques des autorités, et le chiffre se réduit bien vite. Parce que Biden n’a rien fait de plus que perpétuer les politiques basses du front de son prédécesseur : des subventions pour ses électeurs, des subventions aux industries conniventes, des cadeaux à Zelensky et consorts… et assez d’armes pour garder la machine à tuer en marche.

Tout cela, c’est de « l’inflation budgétaire ». Cela permet de retarder une correction… pour un temps. Mais cela nous donne aussi un déficit de république bananière à 8% du PIB… une dette publique qui s’accumule à hauteur de 5 Mds$ par jour… des rendements des obligations d’Etat en hausse… et une migraine à venir digne de rentrer dans les livres d’Histoire. Toute cette dette devra un jour être roulée avec des taux plus élevés… et son poids réduit par l’effet de l’inflation.

Il y a trente ans, nous avons publié un petit fascicule, écrit par notre ami James Dale Davidson, intitulé « La peste noire de la dette ». Nous y avertissions que la dette américaine commençait à devenir hors de contrôle.

A l’époque, en 1993, la dette fédérale américaine était légèrement supérieure à 4 000 Mds$. Il y avait encore le temps de la réduire. Et, pendant un temps, à la fin des années 1990, elle fut en effet réduite alors que l’administration Clinton profitait de quelques budgets excédentaires fortuits. Puis arriva George W. Bush avec sa « guerre contre le terrorisme »… et la pile de dette recommença à croître rapidement.

L’Empire des dettes

En 2005, avec Addison Wiggin, nous avons écrit un livre, L’Empire des dettes (publié en français en 2006). Notre idée était alors que la tentative de faire passer le monde entier sous la coupe américaine – tentative financée par l’emprunt – mènerait à de gros problèmes. La dette accumulée finirait par nous rendre plus faibles, et pas plus forts. En 12 ans, la dette publique américaine avait alors doublé pour atteindre 8 000 Mds$.

Et maintenant, les dépenses de l’Empire – dont les salaires des soldats, espions, la Banque mondiale, les ambassades, etc. – ont atteint les 1 500 Mds$ par an. La dette publique totale est près de 33 000 Mds$. Et vous pouvez laisser tomber toute idée d’arrêter ce train à la dérive… il n’y a aucune manière crédible d’utiliser les freins. C’est « l’inflation ou la mort ». et personne ne veut mourir.

Rétrospectivement, il n’y a peut-être jamais eu de moyen de l’arrêter.

Les poissons doivent nager, les oiseaux doivent voler… et les empires doivent s’élever et s’effondrer. Invisibles, inodores, incontrôlés… les courants profonds de la mégapolitique nous entraînent tous.

Il se passe quelque chose, en d’autres termes… mais pas toujours ce que vous voulez ou attendez.

Dans l’histoire américaine, 1971 semble avoir été une sorte de point d’équilibre. Avant, la vie dans le pays s’améliorait pour la majorité des gens. Après, elle ne s’améliorait, significativement, que pour ceux à son sommet. Les hausses réelles de salaires se sont arrêtées. La croissance du PIB a ralenti. Les inégalités ont augmenté. Tout semblait empirer… les jeunes ont même commencé à revenir habiter chez leurs parents, ont arrêté de se marier et ont désormais moins d’enfants.

« L’économie américaine est truquée », a écrit le Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Il a raison sur ce point, mais complètement tort sur son fonctionnement.

Il montre les preuves habituelles. Dans la période précédant les années 1970, les 1% des plus hauts revenus recevaient environ 8% du revenu national. Aujourd’hui, ils obtiennent 20%. Les salaires de cette partie de la population ont à peu près quadruplé depuis les années 1970. Pour les 90% de la classe moyenne, ils ont stagné. Et, pour ceux qui n’ont qu’une éducation secondaire ou moins, les salaires réels ont chuté.

Lignes de démarcation générationnelles

En étant né dans les années 1940, vous étiez presque certain d’avoir un salaire plus élevé que vos parents au même âge. Mais, avec les années, la Révolution industrielle a perdu en efficacité et les autorités ont bloqués certains rouages de l’économie. En étant né après 1970, vous aviez à peine des chances égales de gagner plus ou moins que vos parents au même âge.

Ce qui a provoqué ce changement est le sujet de nombreux débats et spéculations. Jusqu’à présent, nous avons présenté deux hypothèses.

  1. Le faux dollar. Le nouveau dollar d’après 1971 était fondamentalement frauduleux. Vous n’aviez plus besoin de fournir des biens ou des services pour l’obtenir. Le pouvoir économique a été perdu par ceux qui créaient de la vraie richesse dans l’économie de Main Street pour être récupéré par les créateurs de fausse richesse, financiarisée, à Wall Street. Les prix des actifs ont explosé. La production a pris du retard. Les riches ont utilité la monnaie offerte par la Fed pour s’enrichir. Mais la plupart des gens n’ont rien obtenu.
  2. La Révolution industrielle déclinante. En 1971, l’immense pouvoir des combustibles fossiles avait atteint son point de déclin de l’utilité marginale. Les gains majeurs – la « vague d’innovation » – étaient une chose du passé. La croissance du PIB a ralenti. Les revenus ont stagné.

Stiglitz ignore ces deux idées. Il en a une autre… et a trouvé une « solution » cinglée de plus.

A suivre…

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