La Chronique Agora

Ben Bernanke veut mettre à bas le Roi Dollar

▪ La Grande correction a beaucoup de travail à faire — il y a tant de choses à corriger ! Et ça prendra du temps. Pendant ce temps, votre but en tant qu’investisseur est de perdre moins d’argent que les autres. Qui perd moins gagne !

Les actions devraient baisser. L’immobilier devrait baisser. Même l’or devrait baisser… à mesure que le dollar grimpe !

Le cash sera roi…

… jusqu’à la révolution.

Quel genre de révolution ? Quand ?

Ah, là, cher lecteur… vous en demandez beaucoup à une lettre gratuite !

Mais au diable l’avarice. Nous serions ravis de vous donner notre avis. Nous espérons qu’il vaudra ce que vous l’avez payé.

Voici comment nous envisageons les choses. Les liquidités sont reines dans un ralentissement où cohabitent le désendettement, la désinflation et la dépression. Elles devraient être reines longtemps… parce qu’il faudra beaucoup de temps pour purger le système économique de cet excès de dette.

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Investissez dans les Cobras !

Le potentiel des BRIC n’est plus celui qu’on croit — désormais, les profits potentiels se trouvent ailleurs. Où exactement ? Quelques éléments de réponse sont ici…

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Et comme vous le savez, il se passe beaucoup d’autres choses. Tandis que le secteur privé réduit sa dette, le secteur public en rajoute. Les gens qui gèrent le secteur public sont des activistes… déterminés à détrôner le roi. Ils trament des actes d’insurrection et de traîtrise… Ils cherchent la Bastille !

Ben Bernanke en fait partie ; il agite les foules avec ses discours alarmistes. Il prépare le peuple. Il veut agir pour renverser sa majesté le roi dollar. Il veut mettre le cash à bas… Et selon lui, le moyen d’y parvenir est de le larguer par hélicoptère.

Lorsque les gens verront autant de billets voleter dans les airs, ils voudront en avoir… puis s’en débarrasser… aussi rapidement que possible. Cela remettra l’économie en marche et convaincra les gens que lui, Ben Bernanke, sait de quoi il parle… et qu’il devrait être aux commandes. C’est lui qui devrait être le vrai monarque…

Mais l’heure de M. Bernanke n’est pas encore arrivée. Il est confronté à l’opposition du Congrès US… et de sa propre banque centrale. Il va devoir attendre que la situation empire… avant de pouvoir mettre les hélicos en marche.

Qu’est-ce qui pourrait empirer les choses ? Et quand ? A suivre…

▪ Une pensée ne cesse de nous hanter. Cette correction est plus profonde, plus féroce et plus longue que même nous l’imaginions. Elle ne nous conduit pas le long d’un cycle de récession normal… ni même d’une contraction du crédit normale.

En fait, nous avons si peu d’expérience avec les contractions de crédit que nous ne savons pas ce qui est « normal ». Les Etats-Unis dans les années 30 ? Le Japon dans les années 90 ?

Au moins savons-nous comment, en théorie, fonctionne une contraction du crédit. Les gens réduisent leurs dépenses jusqu’à reconstruire leurs finances. Nous pouvons également faire quelques estimations de durée en partant du temps qu’il faudrait pour rembourser les dettes. Lorsque la correction a commencé, nous avons calculé qu’elle pourrait durer entre sept et 10 ans. C’est le temps qu’il faudrait pour faire revenir la dette US aux niveaux des années 80, en partant du principe que les taux d’épargne redeviennent ce qu’ils étaient au début des années 80.

A présent, il semblerait que ça prenne plus longtemps. Peut-être éternellement — en tout cas, ça paraîtra éternel.

C’est en partie parce que les autorités s’en sont mêlées. Elles ont paniqué lorsqu’il lorsque le processus de désendettement a semblé prendre le mors aux dents. Les gens faisaient faillite — même ceux qui versaient de considérables contributions électorales ! Même ceux qui faisaient partie de cette fraternité privilégiée — les banquiers ! Les autorités sont donc intervenues… et ont verrouillé l’économie dans son état déprimé, maintenant en vie des institutions zombie.

Ce n’est pas tout. Le processus prendra également plus longtemps parce que c’est une correction plus sérieuse. Elle a beaucoup de travail. Combien exactement ?

Eh bien, nous ne connaissons pas les détails. Mais de nombreux gouvernements de pays développés ne survivront probablement pas.

« Holà, Bill, vous avez perdu la tête ? »

Nous ne tenons rien pour acquis. Nous savons que nous avons parfois raison, parfois tort. Et nous doutons toujours. Tout de même : les gouvernements d’Etat-Providence du monde moderne ne sont pas équipés pour répondre à ce défi. Ils ont été conçus pour des économies en croissance, non en stagnation. Ils ont tous été créés en période de croissance — rendue possible par l’introduction généralisée des carburants fossiles bon marché. Cette période est terminée — temporairement ou pour de bon. Les dinosaures de l’ère de croissance sont incapables de s’adapter au climat plus froid de ce nouvel âge de l’austérité.

En France, par exemple, on a déjà taxé les riches à peu près au maximum de ce qu’ils peuvent supporter. Les autorités ont également dépouillé les futures générations autant qu’elles le pouvaient impunément. Que peuvent-elles faire d’autre ?

Aux Etats-Unis, les autorités peuvent probablement augmenter la pression fiscale sur les riches… mais ça ne rapportera pas grand-chose. L’Etat-Providence américain est moins généreux et moins ambitieux, socialement, que le modèle français. En revanche, les Etats-Unis sont bien plus ambitieux militairement. Pour chaque assisté français, les Etats-Unis soutiennent deux soldats et un sous-traitant du Pentagone. Le coût est vertigineux… et probablement encore plus irréductible que les coûts sociaux en Europe.

Il est très probable que ni les Etats-Providence des Européens… ni l’Etat-Providence/Guerrier des Américains… ne survivront sous leur forme actuelle.

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