La Chronique Agora

Un beau gâchis

C’est officiel, l’économie américaine fait désormais marche arrière. Mais quelle serait la situation, si l’état n’avait pas dilapidé 20 000 Mds$ en guerres et renflouements depuis 1999… s’il n’avait pas bloqué l’économie en 2020… et dépensé de l’argent magique pour compenser ?

Nous venons d’apprendre que l’économie américaine reculait, désormais.   

Elle ne progresse plus, elle se contracte, fait marche arrière.   

Moins de revenus, moins de ventes, moins de profits, des salaires plus bas, et tout le toutim.  

Nous n’avons jamais vu de notre vie tant de monde perdre autant, et aussi vite.  

Voici un article frappant de MarketWatch :  

« Le plus inquiétant, à propos des chiffres du produit intérieur brut américain au premier trimestre, n’est pas cette première ligne du premier tableau signalant que le PIB s’est contracté de 1,4% en rythme annualisé, mais la nouvelle peu remarquée, ligne 34, que le revenu réel disponible a chuté pour le quatrième trimestre consécutif.  

Sur les quatre derniers trimestres, le pouvoir d’achat du revenu des ménages, après impôts, a plongé de 2 200 Mds$ (en dollars de 2021). Cela représente une baisse de 10,9%, soit la plus importante jamais enregistrée depuis 1947 ».  

Mais attendez… C’est pire. En mars, le revenu réel disponible par personne (par opposition au revenu des ménages) a baissé de 20%, en fait, par rapport à celui de mars 2021.    

Pas de mystère. Pas de magie. C’est simplement cette bonne vieille symétrie dont nous avons déjà parlé.    

Les espoirs douchés

Lorsque le Covid a frappé, l’état a paniqué. Donald Trump a déclaré l’état d’urgence et commencé à distribuer de l’argent (alors qu’il n’y en avait pas). Et ensuite, Joe Biden et son équipe ont poursuivi cette folie en dépassant encore 1 900 Mds$ avec de l’argent qui n’existait pas.    

Ce tsunami d’argent gratuit s’est déversé sur une économie qui s’était repliée sur elle-même. Comme il était impossible de dépenser de l’argent, et le « taux d’épargne » a bondi tel un flotteur dans une chasse d’eau… 

Le taux d’épargne a bondi de 6% en moyenne à 34%.  

Mais ensuite, bien entendu, le Covid s’est dissipé, les masques sont tombés, les entreprises ont rouvert et les Américains ont fait déferler tout cet argent supplémentaire dans l’économie. Les prix ont augmenté, comme l’on pouvait s’y attendre. Les plans de stimulus se sont bientôt évanouis. Et le taux d’épargne est retombé à 6%.      

La croissance du PIB – qui s’était hissée à 6,9% au dernier trimestre 2021 grâce aux 3 000 Mds$ de déficit budgétaire de l’état – s’est contractée de 1,4% comme mentionné plus haut.  

C’était amusant, le temps que cela a duré. Mais à présent, c’est fini.   

Et cela nous a mené à nous demander… et si ?    

Et si ces choses ne s’étaient pas produites ?   

Et si le XXIe siècle n’était jamais arrivé, et que tout avait continué plus ou moins comme au XXe siècle ?  

Et si l’état n’avait pas dilapidé 20 000 Mds$ (plus ou moins) en guerres et renflouements depuis 1999 ?   

Et s’il n’avait pas bloqué l’économie en 2020… et dépensé de l’argent à tour de bras pour compenser ?  

Et si internet n’avait jamais été inventé ?  

La dégringolade des pauvres   

L’accès au World Wide Web était censé apporter des richesses inégalées. Après tout, c’était « l’information » qui séparait les riches des pauvres. Les riches savent comment gagner de l’agent. Pas les pauvres.   

Et finalement, ces informations vitales devenaient accessibles à tous. Même le paysan le plus pauvre dans le coin le plus paumé du pays le plus reculé du monde pouvait dégainer son ordinateur portable et découvrir comment faire des fusions/acquisitions !  

Ces connaissances devaient pulvériser toutes les limitations de vitesse, sur l’immense autoroute du commerce et de l’innovation, ou du moins c’est que l’on disait.   

Et pourtant, depuis les années 1990, la croissance du PIB a chuté progressivement… passant de près de 4% à ce chiffre déprimant de MOINS 1,4%.  

Alors, et si internet n’était pas arrivé ? Et si les taux de croissance du XXe avaient persisté ?  

Selon Pew Research :  

« L’augmentation du revenu des ménages s’est produite essentiellement au cours de la période de 1970 à 2000. Durant ces trente ans, le revenu médian a augmenté de 41% pour atteindre 70 800 $, selon un taux annuel moyen de 1.2%.  De 2000 à 2018, la croissance du revenu des ménages a ralenti, tombant à un taux annuel moyen de 0,3% seulement.   

Si un tel ralentissement n’était pas intervenu, et que les revenus avaient continué de progresser au cours de ce siècle au même rythme que de 1970 à 2000, le revenu médian actuel des ménages américains serait d’environ 87 000 $, soit bien supérieur aux 74 600 $ enregistrés actuellement ».   

Et voilà. Enfin presque. Ce qu’il faut ajouter, c’est que l’état a bousillé le système bancaire avec toutes ses règles idiotes.  

Et puis il a trafiqué les taux d’intérêt pour qu’ils entrent en territoire négatif, et il a généré 50 000 Mds$ de dettes supplémentaires (ménages, entreprises et état) depuis le début du siècle.  

Dans le même temps, internet offrait un véritable cirque, 24 heures sur 24, détournant l’attention du public de l’économie réelle…  et un substitut bon marché et creux à la véritable connaissance.   

En 2001, les masses populaires sont devenues expertes en géopolitique du Moyen-Orient.   

En 2008, elles ont maîtrisé la théorie économique Keynésienne.   

Et puis en 2020, la virologie a absorbé des milliards d’heures qui auraient pu être utilisées de façon productive.   

Et à présent, elles savent tout ce qu’il faut savoir sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine… et Kim Kardashian !  

Autrement dit, sans internet, nous serions tous bien plus riches… heureux… en sécurité et intelligents.  

… Mais nous n’aurions ni TikTok ni les NFT, n’est-ce pas ?

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