La Chronique Agora

La BCE « déterminée », les OAT boudées

▪ Ah, la BCE. L’inénarrable Mario Draghi et ses nuances "subtiles". On se croirait revenu au temps où les marchés étaient suspendus à la moindre virgule des discours d’Alan Greenspan.

"Super Mario" a laissé les taux directeurs inchangés, et maintient que "d’un point de vue général, nous restons déterminés à maintenir une politique monétaire très accommodante et à prendre de nouvelles mesures décisives si nécessaire".

Le résumé de la conférence de presse donnée hier par le président de la BCE tient en une phrase : "on reste les bras croisés, mais promis-juré s’il le faut on agira".

Les marchés n’ont pas été dupes : l’EuroStoxx 50 a reculé de 66%. En Allemagne, le DAX 30 a baissé de 0,8%, tandis que le Footsie britannique perdait 0,45%.

C’est le CAC 40 qui remporte la palme avec une chute de 0,84% qui l’a ramené à 4 225,14 points. Mais cette baisse est due à une raison autrement plus inquiétante que la léthargie draghienne : le marché obligataire.

▪ Danger sur les OAT
"Le succès des adjudications irlandaise et espagnole est un nouveau coup dur pour la France à un moment où les actions des sociétés de l’Hexagone sont boudées", explique Les Echos. "’Nous avons récemment abaissé notre recommandation sur les actions européennes de surpondérer à neutre. Pour autant, sur le Vieux Continent, nous préférons la périphérie humiliée à la France’, rappelait […] Bank of America Merrill Lynch dans une note stratégique".

Le climat continue de se détériorer en France — il suffit de regarder les gros titres : vague de licenciements à La Redoute, déficit commercial qui se creuse, classe politique décrédibilisée… Faut-il s’étonner que les marchés "boudent" nos obligations d’Etat ?

Nous parlons depuis longtemps du danger qui pèse sur les obligations d’Etat françaises. Simone Wapler, notamment, connaît très bien la cascade de conséquences qui ne manquerait pas de se produire si les taux dépassaient un certain seuil. La France pourrait bien être la prochaine Espagne… voire la prochaine Chypre. Si ce n’est déjà fait, prenez vos précautions, cher lecteur.

Pour terminer, un petit mot des marchés américains, qui nous ont gratifiés d’une séance sans relief, dans l’attente des chiffres de l’emploi demain. Le Dow Jones a reculé de 0,11%, à 16 444,76 points, tandis que le S&P 500 grimpait (à peine) de 0,03%, à 1 838,13 points. Enfin, le Nasdaq a chuté de 0,23% pour atteindre les 4 156,19 points.

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