▪ Nous avons passé le week-end dernier en Normandie, à rénover un ancien corps de ferme. Le temps était merveilleux, frais et clair.
A présent, nous sommes à nouveau "sur la route"… en compagnie de notre fils Henry, avec qui nous faisons le tour de notre petit monde, rendant visite à des amis, partenaires et collègues dans toute l’Europe. La semaine dernière, nous sommes allés vers l’est, en Allemagne et en Suisse. Cette semaine nous amène vers l’ouest, l’Irlande et l’Angleterre. Plus de détails à mesure que nous progressons…
Dans le même temps, les investisseurs boursiers jouent un jeu dangereux. Mario Draghi a laissé entendre la semaine dernière qu’il suivrait les Etats-Unis, le Japon et la Chine avec une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif. C’est-à-dire qu’il se propose de faire passer une plus grande part de la richesse du monde vers les ultra-riches. Ce vol est justifié comme une "mesure de relance". Mais puisqu’il n’y a pas de preuves — ni théoriques ni pratiques — que l’assouplissement quantitatif stimule l’économie réelle de quelque manière que ce soit, nous devons supposer qu’il est conscient que c’est du vol. Le plus grand casse de l’histoire.
Un homme qui pointe une arme vers vous et appuie sur la détente veut probablement vous tuer |
Il n’y a pas à se tromper sur le but de tout ça. Un homme qui pointe une arme vers vous et appuie sur la détente veut probablement vous tuer — même si son psychiatre témoigne plus tard que ce n’était qu’un "appel à l’aide". Les banquiers centraux affirment aider l’économie mondiale. Ils admettent que les gains sont distribués "de manière inégale". Cette inégalité, disent-ils, n’est que le prix à payer pour que l’économie se remette à croître.
▪ D’où proviennent lesdits gains ?
Mais ce n’est pas de la nouvelle richesse générée par les planificateurs centraux qui est inégalement distribuée. C’est de la richesse préexistante qui est dérobée à certains et donnée à d’autres. En chiffres ronds, le marché boursier a ajouté environ 12 000 milliards de dollars à la richesse des actionnaires ces sept dernières années. L’économie n’a produit que 1 000 milliards de dollars environ. Il n’y avait que 1 000 milliards de dollars de nouvelle richesse à diviser, en d’autres termes. Pourtant, les riches ont engrangé 12 000 milliards de dollars. D’où est venu cet argent ? Ce devait être de la richesse existante… et elle devait venir de quelqu’un.
Draghi n’est d’ailleurs pas le seul cambrioleur en poste à une banque centrale. Les Etats-Unis, le Japon et la Chine sont pareils. Et la Chine vient d’annoncer qu’elle aussi allait se lancer dans plus de QE.
Petit rappel du fonctionnement de l’assouplissement quantitatif : les banques centrales peuvent fixer les taux courts plus ou moins directement. Mais elles ont moins d’emprise sur les taux longs. Elles vont donc sur les marchés pour acheter des obligations longues… augmentant le prix de la dette et baissant le coût de l’emprunt à long terme. C’est censé faciliter l’emprunt pour les entreprises qui souhaitent étendre leur production, et maintenir les taux immobiliers bas — stimulant ainsi, en particulier, le très important secteur immobilier.
Nous avons déjà passé beaucoup de temps à expliquer pourquoi ça ne fonctionne pas économiquement. Financièrement, en revanche, ça marche du feu de dieu. En d’autres termes, c’est une fraude et un échec lorsqu’il s’agit de stimuler le commerce et l’industrie réels. Mais c’est une délicieuse arnaque pour le secteur financier. Les banques centrales ont monté des enchères géantes pour les actifs financiers. Pouvait-on vraiment douter d’où terminerait l’argent ? Pas dans l’esprit des investisseurs. Ils sont ravis… et font déjà grimper les cours, en anticipation.