▪ La grande nouvelle de la semaine était que plusieurs banques centrales vont en faire plus. Plus de quoi ? me demanderez-vous. Plus de ce que les banques centrales font le mieux, naturellement… plus d’émissions de monnaie !
Mais, bien entendu, elles n’appellent pas cela ainsi. Elles qualifient cela de « swapping« , « assouplissement », « recapitalisation » ou encore « nous sauver de l’abîme ». Ou alors elles appellent cela « soutenir les marchés financiers », comme l’explique le New York Times de manière lapidaire…
« La Réserve fédérale, la Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne, la Banque du Japon, la Banque du Canada et la Banque nationale suisse, toutes agissent pour soutenir les marchés financiers en augmentant la disponibilité des dollars hors des Etats-Unis ».
Et une voix oubliée, s’élevant du fond de la salle, gémit : « nous sommes tous keynésiens à présent ».
▪ Mais peu importe. Les marchés ont grimpé. Le Dow a gagné 400 points avant midi le jour de cette annonce.
Nous n’avons plus le temps de réfléchir, cher lecteur. Il n’est plus temps de se demander pourquoi ni comment. L’argent revient ! C’est la fête ! Hourra !
Si seulement nous avions mis cela au point il y a quelques années. Pouvez-vous imaginer ? A chaque nouvelle crise, nous n’aurions eu qu’à rajouter plus de liquidité dans le système et hop ! Tadaaa… problème résolu !
A moins que le problème relève de la solvabilité et non de la liquidité. Les individus ruinés ne bénéficient généralement pas beaucoup des augmentations des lignes de crédit. Pas sur le long terme.
Ils sont fauchés parce qu’ils ont tendance à un peu trop abuser, à consommer plus qu’ils ne produisent. Ils ont besoin de se débarrasser de cette mauvaise habitude… pas de l’affermir. Ils doivent payer leurs dettes, pas les remettre à plus tard — ce qui ne fait qu’augmenter les intérêts.
Pour changer de métaphore, la dernière chose dont a besoin un homme dans un trou, c’est d’une pelle. Mais les banques centrales sont arrivées… prêtes à lui taper sur la tête avec la pelle et à remplir sa tombe jusqu’au bout.