La Chronique Agora

Avec Canadian Natural, jouez les sables pétrolifères

** Les chats, comme l’a un jour écrit l’humoriste P.G. Wodehouse, sont prétentieux parce qu’ils ne se sont jamais remis d’avoir été adulés comme des dieux dans l’Egypte ancienne. Les Américains, tout comme les chats, vont devoir eux aussi s’habituer au changement. L’économie mondiale ne s’agenouille plus exclusivement devant l’autel de l’entreprise américaine. La solide machine économique de la Chine attire elle aussi une ou deux génuflexions. Les investisseurs prospères seront ceux qui s’adapteront à cette nouvelle réalité.

– Fareed Zakaria, directeur de l’édition internationale de Newsweek, note qu’en 2007, la Chine a beaucoup plus largement participé à la croissance économique mondiale que les Etats-Unis. C’est la première fois qu’un pays double les Etats-Unis sur ce terrain-là depuis les années 30 au moins. Ce petit repère historique a son importance. Et c’est caractéristique d’une liste de plus en plus longue des réussites de la Chine… et des échecs de l’Amérique. "Domaine après domaine", écrit Zakaria, "la Chine est devenue le deuxième pays le plus important de la planète".

– La Chine n’est plus le boxeur maigrichon qui pourrait devenir un concurrent ; ça y est, c’est désormais un poids lourd, un vrai… et elle a le potentiel pour frapper encore plus fort. Jim Rogers, le fameux investisseur globe-trotter et écrivain, pense que le 21ème siècle appartiendra à la Chine, tout comme le 20ème siècle a appartenu aux Etats-Unis. Dans son nouveau livre, A Bull in China ["Un haussier en Chine", NDLR.], Rogers expose sa thèse. Sa conclusion est aussi simple et directe qu’un whisky on the rocks : "sortez du dollar, enseignez le chinois à vos enfants et achetez des matières premières".

** Je ne peux pas vous aider à apprendre le chinois à votre progéniture. Sortir du dollar est chose facile. Quant au troisième point, j’ai quelques idées. Comme le dit Rogers, posséder une petite partie des choses dont l’économie chinoise ne peut pas se passer semble être assez judicieux. "Si vous êtes positionné sur les matières premières", écrit Rogers, "les Chinois vous paieront en temps et en heure". Et s’il est bien une chose dont ils ne peuvent pas se passer, c’est le pétrole. De fait, le Dragon d’Orient, complètement assoiffé, est responsable d’une grande partie de l’augmentation de la demande en pétrole de ces dernières années.

– Mon favori dans le pétrole, c’est Canadian Natural Resources, une action que j’ai recommandé il y a déjà un an aux abonnés de ma lettre d’investissement, Capital & Crisis. L’action a grimpé de 30% depuis. Mais je pense que sa progression est loin d’être terminée. Cette année, l’énorme projet de sables pétrolifères Horizon lancé par Canadian Natural va commencer à pomper du pétrole pour la première fois. Contrairement aux valeurs conventionnelles du pétrole, celui-ci va générer un cash flow régulier pendant des décennies.

– En plus de l’un des plus grands projets de sables pétrolifères de la planète, Canadian Natural possède une grande quantité d’autres capitaux dans le secteur de l’énergie, au Canada, en Afrique de l’Ouest, et en Mer du Nord. Au total, Canadian Natural devrait générer deux milliards de dollars de cash flow en 2008. L’entreprise pourrait doubler ce chiffre en 2009 grâce à l’expansion du projet Horizon. Si Canadian Natural atteint réellement ce niveau de trésorerie, l’action pourrait valoir deux fois plus que ce qu’elle vaut aujourd’hui sur le marché.

– Cette société n’est pas sans risques, bien évidemment. Le prix du pétrole pourrait chuter. Les régimes fiscaux pourraient s’aggraver (particulièrement celui du Canada, toujours très inconstant). Les fluctuations de devises pourraient perturber les retours sur investissement. Mais si vous souhaitez posséder un monstre émergent dans le secteur énergétique, Canadian Natural est un candidat de taille.

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