La Chronique Agora

L’attaque des clones : quand l’euro rencontrera ses frères, l’inflation sera là

▪ Une semaine bizarre. Une semaine rassurante pour certains, si l’on en juge par la mine réjouie des marchés — le Dow Jones a même empoché une clôture au-delà des 13 000 points.

Et puis n’oublions pas la BCE, qui est venue à la rescousse de nos pauvres économies européennes au bout du rouleau… avec près de 530 milliards d’euros injectés dans l’économie — du moins on l’espère.

Ces milliards ont été prêtés aux banques à des conditions ultra-favorables… dans l’espoir que les banques feront preuve d’un peu de reconnaissance et prêteront cet argent à des ménages et à des entreprises, qu’elles les remettent dans le système pour faire un peu tourner l’économie.

Ce qui revient à peu près à proposer à un homme dont les artères sont bouchées par le cholestérol de reprendre un petit bol de beurre.

▪ Simone Wapler nous en disait plus hier dans La Stratégie de Simone Wapler :

« Sortez un euro de votre poche. Posez-le sur votre bureau. Regardez-le bien. Votre pauvre petit euro est désormais en concurrence avec 1 000 000 000 000 autres clones supplémentaires [la somme déjà injectée par la BCE dans l’économie, NDLR.]. Problème : ces clones ne correspondent à aucun travail, aucun argent gagné et épargné, aucune création de richesse. Rien ».

« Pour le moment les clones sont inertes. Ils restent dans le circuit ‘banques commerciales – banque centrale – obligations souveraines’ puisque le marché interbancaire est gelé et que les banques réduisent leurs prêts. Mais dès que ces clones ressortiront sur le marché et circuleront, que va-t-il se passer ? Votre pauvre petit euro va se retrouver en concurrence avec cette armée de 1 000 000 000 000. Il aura donc beaucoup moins de puissance. Il sera dévalorisé ! »

Peu importe… nos dirigeants ont la vue courte — elle s’arrête à la prochaine échéance électorale. Les problèmes à plus long terme ? Bah, après nous le déluge…

Comme l’expliquait Mory Doré cette semaine dans Protection & Rendements, « la solution privilégiée est d’acheter encore et toujours du temps en espérant un hypothétique retour de croissance qui viendra éponger plus facilement le surendettement des uns et des autres. La meilleure illustration de tout cela, c’est que chaque nouveau sommet destiné à tordre le cou à la crise financière est qualifié de sommet de la dernière chance ».

« […] Plus on achète du temps trop cher en refusant de déclarer la Grèce insolvable, plus il sera difficile de sauver l’euro, et en tout cas de le sauver de l’inflation. Concrètement, le retour d’une forte inflation devrait se matérialiser vers 2013 (2015 au plus tard) », concluait Mory dans cet excellent article, que je vous engage à lire.

2013, ce n’est dans pas si longtemps… alors organisez votre défense d’ici là, cher lecteur !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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