La Chronique Agora

Assèchement du crédit et portefeuille spécial prison

** Qu’avons-nous à voir aujourd’hui ?

* Eh bien, nous commençons avec deux histoires.

* "Le crédit US s’assèche, faisant naître des craintes de récession", titrait le journal International Herald Tribune. "Les artères financières se contractent au rythme le plus rapide jamais enregistré".

* C’est l’histoire d’une contraction du crédit — une pièce du grand puzzle que nous examinons depuis quelques semaines.

* Vous vous rappelez la règle, cher lecteur ? La force d’une correction est égale et opposée à l’illusion qui l’a précédée. Que peut-on attendre après la plus grande expansion de crédit de tous les temps ? Quelque chose de plutôt dramatique.

* "Le crédit arrivant aux entreprises américaines s’assèche à un rythme qu’on n’avait plus constaté depuis des décennies", continue l’article, "menaçant la création de nouveaux emplois et le développement des entreprises, tout en intensifiant les inquiétudes quant au fait que l’économie US pourrait entrer en récession".

* "La valeur combinée de deux sources de crédit majeures — les prêts bancaires commerciaux et industriels en cours, et les prêts de court terme connus sous le nom de ‘papier commercial’ — a atteint la somme de 3 300 milliards de dollars environ en août… A la mi-novembre, ce crédit était à 3 000 milliards de dollars, une chute de près de 9%. Depuis que la Fed suit ces chiffres, en 1973, on n’avait jamais vu ces artères financières se contracter si rapidement"…

* "C’est un facteur énorme", déclare Andrew Tilton, économiste en chef chez Goldman Sachs.

* Oui, cher lecteur… voilà l’objet immobile auquel la Fed est confrontée. C’est la déflation. Et c’est un facteur énorme.

* Les faillites sont en hausse de 35% par rapport à l’an dernier. Les saisies ont grimpé de 94% en octobre, par rapport à l’année précédente. Sears rapporte que ses profits ont dégringolé de 99%.

* Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, le Financial Times ajoute sa pierre à l’édifice :

* "De nouvelles craintes concernant l’immobilier suite à l’effondrement du crédit".

* Ah oui, le mot — effondrement — est de retour. Nous ne l’avions pas vu depuis des années. L’été dernier, nous avons prononcé un discours au Canada, regrettant "l’effondrement de l’effondrement" — nous voulions dire par là que dès que quelque chose dans le monde financier menaçait de s’effondrer, les autorités financières se précipitaient pour l’étayer.

* Puis les autorités financières lâchèrent prise.

* En Angleterre comme aux Etats-Unis, l’histoire est quasi-identique.

* "Les banques ont du mal à trouver de l’argent pour les prêts immobiliers", continue l’article du Financial Times. Les banques sont prêtes à accorder des crédits. Mais elles doivent emprunter pour obtenir l’argent. Et les taux interbancaires à trois mois — ce que les banques versent lorsqu’elles s’empruntent mutuellement de l’argent — ont grimpé à 6,95%. Les banques, en général, empruntent à court terme et prêtent à long terme. Mais lorsque les taux courts sont si élevés, comment peuvent-elles gagner de l’argent à prêter pour des crédits de long terme ? Elles ne le peuvent pas. Elles arrêtent donc de prêter. Et sans crédit disponible, les acheteurs cessent d’acheter des maisons. Lorsque les acheteurs n’achètent plus, les prix des maisons chutent… et soudain, beaucoup de gens sont en difficulté.

** Pas de seuils passés ces derniers jours. En fait, au lieu d’atteindre les 850 $, l’or a chuté sous les 800 $. Le métal jaune est en plein marché haussier — mais les marchés haussiers connaissent des corrections. Nous prenons peut-être nos désirs pour des réalités, mais l’or pourrait facilement chuter sous les 700 $ avant de reprendre le chemin des 1 000 $.

** Une de nos connaissances est en prison. Le pauvre. Il essayait simplement d’aider une amie, a-t-il expliqué, en lui amenant des drogues. Illégales, bien entendu. Le voilà qui fait un séjour de six mois dans les geôles de Sa Majesté.

* Il écrit :

* "Les prisonniers coûtent 385 livres sterling par nuit au gouvernement… Je pourrais peut-être les convaincre de me laisser séjourner au Georges V à Paris… ou au Ritz à Londres… Ce serait moins cher. Et ici, ce n’est pas le Quatre Saisons".

* D’une certaine manière, la prison, c’est peut-être pas mal. Il y a tant de choses qu’on ne peut pas faire… cela vous laisse libre de vous concentrer sur les quelques choses qu’on peut faire.

* On ne peut probablement pas appeler son courtier, par exemple. Il faut donc élaborer un Portefeuille Spécial Prison — une position qui restera valable aussi longtemps que votre sentence.

* De quoi aurait l’air un Portefeuille Spécial Prison aujourd’hui ? Hmmm… nous allons y réfléchir… mais vous, cher lecteur, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées en les envoyant à l’adresse suivante : contacteznous@publications-agora.fr

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