Oubliez le soi-disant « plafond »… La dette américaine est un ascenseur à sens unique.
S’il y a bien une chose dont il ne faut pas s’inquiéter, c’est le plafond de la dette. MarketWatch rapporte :
« La date limite pour relever le plafond de la dette américaine approche plus vite que prévu, et l’incertitude politique qui entoure la date à laquelle la limite d’emprunt du gouvernement pourrait être levée commence déjà à inquiéter les marchés, selon Goldman Sachs Group. »
Nous avons un scoop pour vous : le « plafond » de la dette n’existe pas. La dette publique américaine se trouve dans un ascenseur qui ne va que dans une seule direction : vers le haut. Le plafond monte avec elle. Mais à mesure qu’il monte, la vulnérabilité des Etats-Unis s’accroît : défauts de paiement, faillites, krachs boursiers… et inflation.
Vous pouvez blâmer les vieux schnocks qui sont encore à Washington après tant d’années – Biden, Pelosi, McConnell, et tous les autres. Ils ont toujours été là – ils ont voté des lois, approuvé des réglementations, relevé le plafond de la dette, dépensé de l’argent qu’ils n’avaient pas pour des projets dont l’Amérique n’avait pas besoin. Lorsque Joe Biden a été élu pour la première fois au Congrès, la dette fédérale totale des États-Unis s’élevait à 427 Mds$. Aujourd’hui, elle s’élève à près de 33 000 Mds$, soit 77 fois plus.
Des sanctions qui font tache
Jusqu’à récemment, les autorités fédérales pouvaient « imprimer » des dollars, tout en sachant qu’une grande partie de cet argent finirait dans les coffres de banques étrangères. Il ne faisait pas partie de la masse monétaire américaine et ne causait aucun dommage.
Mais aujourd’hui, l’encre rouge des chiffres du commerce et du budget américains est plus cramoisie que jamais… et ces dollars qui partent à l’étranger ont pris des billets aller-retour.
L’un des principaux échecs politiques récents a été de faire du dollar et du système financier international une arme. Trump et Biden l’ont utilisé comme un AR-15 dans le rayon légumes d’un supermarché, imposant des sanctions à des milliers d’étrangers innocents. Comme prévu, ces sanctions se retournent contre eux. Les étrangers trouvent de nouveaux moyens de faire des affaires sans avoir recours au dollar.
The Craddle :
« Lorsque les Etats-Unis et leurs alliés ont bloqué l’accès de la plupart des banques russes au système mondial de messagerie financière SWIFT, basé en Belgique, et gelé quelque 300 Mds$ de réserves de change russes, tous les gouvernements, de Riyad à Pékin, ont compris que de telles sanctions pouvaient également les toucher.
Cette prise de conscience a incité de nombreux pays à prendre des mesures pour réduire leur vulnérabilité aux sanctions, la Chine créant une nouvelle infrastructure financière échappant au contrôle des Etats-Unis et poussant les fournisseurs de matières premières à court-circuiter le dollar. La création d’une banque pour les BRICS pour faire contrepoids au FMI n’est qu’un pas de plus dans cette direction. »
… ce qui est certain, c’est que les sanctions ne fonctionnent pas
Au fur et à mesure que le dollar s’effondre et se dégrade, la capacité des Etats-Unis à « exporter leur inflation » s’affaiblit.
Et soudain, le jeu prend une autre tournure. Bien sûr, une fois de plus, les dépenses excessives, les emprunts excessifs et la surimpression sont importants. Ce n’est pas le plafond de la dette qui pose problème, c’est la dette elle-même. Grâce au statut de monnaie de réserve du dollar, les excédents de billets verts sont encore absorbés dans les marécages étrangers. Mais comme nous l’avons vu hier, les marécages sont en train de s’assécher. Désormais, les dollars s’accumulent chez nous… et font grimper les prix à la consommation aux Etats-Unis.
Nos dollars, votre problème
Le fait que le dollar américain soit la monnaie de réserve mondiale a largement contribué au succès des Etats-Unis. Pendant plus d’un demi-siècle, comme l’a souligné le secrétaire au Trésor John Connelly à l’intention des étrangers, le dollar « est peut-être notre monnaie, mais il est votre problème ».
Et ce n’est pas le seul problème. Voici un autre aspect de la réussite américaine, qui s’avère être aujourd’hui une nouvelle blessure auto-infligée.
Lorsque le « siècle américain » a commencé, l’industrie américaine était jeune et vigoureuse… et l’empire américain venait d’entrer dans le jardin d’Eden. En tant que nation la plus riche, à la croissance la plus rapide, la plus puissante et la plus admirée du monde, elle n’avait que le diable à craindre.
A l’époque, le « libre-échange » profitait aux exportateurs américains… et au monde entier.
D’après le Financial Times :
« Comme le souligne un document important publié récemment par le Peterson Institute for International Economics et rédigé par Alan Wolff, Robert Lawrence et Gary Hufbauer, l’hostilité au commerce qui s’empare de plus en plus des États-Unis risque d’inverser neuf décennies de politique extrêmement fructueuse.
Depuis le désastre protectionniste du début des années 1930, la politique américaine a été axée sur la création d’un système commercial ouvert et régi par des règles. Ces politiques ont créé une économie mondiale plus prospère, qui est devenue le fondement du succès économique (et donc politique) de l’Occident pendant la guerre froide.
Elles ont permis une réduction considérable de la pauvreté dans le monde. Elles sont la preuve la plus importante du rôle d’hégémon bienveillant des États-Unis. Faire la guerre au commerce sera coûteux pour le pays. »
A mesure que les Etats-Unis vieillissaient et que les étrangers les rattrapaient, les autorités fédérales ont croqué la pomme. Là encore, on peut blâmer les vieux crétins qui siègent encore au Capitole. Au fil du temps, ils ont détourné une part de plus en plus importante de la richesse américaine vers des projets improductifs et l’ont encombrée de réglementations inutiles. Le Made in America est devenu moins compétitif sur le marché mondial. Enfin, le « libre-échange » a été de plus en plus perçu non pas comme une opportunité, mais comme une menace.
Déficit record
En 2016, Donald Trump est arrivé et a arraché le parti républicain à sa loyauté traditionnelle envers le libre-échange. « Une guerre commerciale est facile à gagner », déclarait alors Le Donald. Il a prétendu « protéger les emplois américains » en réduisant les importations américaines en provenance de Chine et d’ailleurs. Comment cela a-t-il fonctionné ?
Les échanges commerciaux avec la Chine ont chuté. Puis se sont redressés. Les importations ont augmenté de 14% par rapport à l’année précédente, pour atteindre un total de 353 Mds$. Le déficit commercial avec le reste du monde s’est également aggravé. C’est ce que rapporte Investopedia :
« Le déficit commercial des États-Unis atteindra un niveau record de près de 1 000 Mds$ en 2022, dont plus d’un tiers proviendra des échanges avec la Chine.
Le déficit annuel du commerce des biens et des services a augmenté de 12,2% pour atteindre 948,1 Mds$, a indiqué mardi le département du Commerce. Le déficit des biens a bondi de 9,3% pour atteindre 1 190 Mds$, tandis que l’excédent des services a diminué de 0,6 % pour atteindre 243,7 Mds$.
Le déficit avec la Chine a été le plus important, augmentant de 29,4 Mds$ pour atteindre 382,9 Mds$. »
Le plafond de la dette est une farce typique de Washington. Dans le bruit et la fureur, elle ne signifie rien. Nous savons tous ce qu’il en adviendra.
La guerre contre le libre-échange est également une fraude. Soit les gens décident eux-mêmes ce qu’ils achètent et à qui ils l’achètent. Ou bien quelqu’un d’autre décide pour eux…
… et ça leur coûte plus cher.