Un état des lieux sans concession sur l’armée américaine, son vrai rôle, les compétences de ses officiers… et comment elle réussit à être payée pour perdre des guerres.
Aujourd’hui, nous continuons nos réflexions sur la guerre… les armées… et comment elles deviennent corrompues et incompétentes.
Nous commençons par faire un retour dans l’Antiquité. A l’époque, c’est l’empire achéménide de Perse qui était la première puissance mondiale – les Etats-Unis du IVème siècle av. J.-C.
Imaginez ce que pouvaient ressentir la poignée de soldats durant la bataille des Thermopyles. Ils avaient été envoyés défendre le défilé permettant d’accéder à la Grèce – et là, sous leurs yeux, se trouvaient des milliers de casques luisants… des épées… des tuniques aux couleurs vives… et des boucliers d’osier.
L’historien de la Grèce antique Hérodote met le nombre de Perses assemblés par Xerxès, roi de l’empire achéménide, à 2,5 millions. Le véritable chiffre était certainement beaucoup plus bas.
Tout de même, les Grecs étaient en nette infériorité numérique, à 20 contre un au moins… dont les légendaires « immortels » perses.
Une bataille perdue… une guerre gagnée
Les Grecs ont été laminés aux Thermopyles… mais ils ont gagné la guerre.
La bataille navale de Salamine a détruit la flotte perse. Craignant d’être séparé de ses vastes forces, Xerxès a ensuite battu en retraite. Quasiment tous ses soldats sont morts de faim et de maladie tandis qu’ils luttaient pour traverser l’Hellespont.
L’argent ne garantit pas la victoire, que ce soit à la guerre… ou ailleurs. Souvent, il se met en travers du chemin.
Et de tous les groupes parasites, dégénérés et incompétents de l’élite impériale américaine, le complexe militaro-industriel est le plus grand… et le plus doué pour séparer le peuple de son argent.
Malgré ses dépenses plusieurs fois supérieures à celles de n’importe quel ennemi – réel ou imaginaire –, le Pentagone enregistre une suite d’échecs qui n’a rien à envier aux autres grandes gabegies des autorités.
Guerre contre la pauvreté… guerre contre la drogue… guerre contre le Covid-19 – aucune n’arrive à la cheville de l’armée US, qu’il s’agisse des sommes gaspillées… ou de conséquences pernicieuses.
Débâcle militaire
Attendez… vous vous dites peut-être : « Eh bien, c’est un immense organisme, il est inévitable que de l’argent soit mal dépensé… mais il vaut mieux dépenser trop, en matière de défense, que pas assez. »
Ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. On obtient ce qu’on paie. Versez de vastes sommes à une armée – et vous obtenez une armée douée pour être payée.
C’est oublier que les soldats donnent le meilleur d’eux-mêmes quand ils sont sveltes… et non quand ils sont gras. Les officiers fonctionnent de manière optimale lorsqu’ils sont promus et récompensés pour avoir gagné des guerres, non pour les avoir perdues.
Les 20 années de débâcle en Afghanistan, par exemple, ont été une gigantesque défaite pour les Etats-Unis. Elle a pourtant offert des opportunités d’enrichissement sur des carrières entières, au Pentagone.
Reconversion professionnelle
Les gradés se sont succédé dans l’Hindou Kouch, ont embelli leurs CV, obtenu des médailles et des primes de « mission »… augmentant ainsi leur solde pour le calcul de leur retraite.
Parallèlement, ils dépensaient des milliers de milliards de dollars. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que, une fois leur carrière militaire terminée, ils soient allés occuper de confortables sinécures chez des sous-traitants de la défense.
En d’autres termes, les compétences acquises par les officiers n’avaient rien à voir avec le fait de gagner une guerre.
Au lieu de ça, ils sont devenus excellents lobbyistes, et très compétents pour faire en sorte que l’argent continue de couler vers eux. C’est ainsi qu’ils ont réussi à obtenir une augmentation de 24 Mds$ – même après avoir mené un fiasco militaire pendant deux décennies.
A présent, en quête perpétuelle d’argent, l’encadrement militaire tout entier est extrêmement sensible aux modes politiques. Il ne cherche même plus à gagner des guerres.
A la place, il les fait durer, de manière à extraire plus d’argent… tout en promettant de se battre comme des lions contre le racisme, le réchauffement planétaire, l’inégalité et autres croquemitaines !