Et l’Occident multiplie les erreurs.
La civilisation occidentale est-elle en déclin ? Nous vous apporterons plus de réponses à cette question dans un instant.
Tout d’abord, dans un revirement historique, un pays démocratique a voté pour le rétrécissement du gouvernement. C’est du moins ainsi que nous interprétons les élections qui se sont déroulées hier en Argentine. Les électeurs en ont eu assez.
Bloomberg rapporte :
« L’Argentine fait un bond dans l’inconnu avec Javier Milei comme président
L’outsider libertaire Javier Milei a remporté la présidence de l’Argentine en promettant un changement radical pour remédier à des décennies de mauvaise gestion politique, une stratégie qui a trouvé écho auprès d’une population souffrant d’une économie en chute libre, et d’un des taux d’inflation les plus élevés au monde.
Selon l’autorité électorale officielle, après le dépouillement de 99% des bulletins de vote à l’issue du second tour, Milei a obtenu 56% des voix contre 44% pour le ministre de l’économie Sergio Massa, de la coalition péroniste de gauche sortante. »
Est-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? Nous n’en savons rien. Mais nous sommes sûrs que tout cela sera fort amusant à regarder.
Moi, le Capitalisme
Pendant que l’Argentine corrige ses erreurs, le reste de l’Occident en commet plus que jamais. En voici un petit exemple…
Un ami anglais est venu dîner samedi. Il conduisait une nouvelle Citroën, construite par la société fondée par André Citroën en 1919. Elle était équipée d’une traction avant, inventée par Citroën lui-même, mais assemblée à partir de produits et de matériaux provenant du monde entier. Elle consommait de l’essence provenant de la station Total située en bas de la rue ; Total a été créée en 1924… son carburant provient de plusieurs sources, dont aucune n’est locale. Il est possible que cette essence ait été importée de la raffinerie de Jubail, en Arabie Saoudite.
Nous nous sommes assis dans une maison construite par d’autres, il y a plus d’un siècle, pour un simple dîner ou nous avons pu déguster un poisson (provenant peut-être de l’Atlantique Nord… « pêché » par un pêcheur portugais), des tomates d’Afrique du Nord… des carottes locales… et un dessert fait avec du sucre importé, très probablement, d’Amérique centrale.
Puis, après le dîner, est arrivé le café qui avait été introduit en Europe par les commerçants vénitiens au XVIe siècle. Les grains ont été cultivés en Éthiopie et sont arrivés jusqu’à l’épicerie locale.
Sottises de l’éveil
Une fois le dîner terminé, la nuit commençait à tomber, nous avons donc appuyé sur l’interrupteur, et les lumières se sont allumées. Aucun d’entre nous à table n’avait de lien particulier avec l’invention de l’éclairage électrique, ni aucun autre élément participant au confort de la soirée.
Aucun d’entre nous n’aurait pu reproduire la plus simple des lampes électriques, ni l’électricité qui l’alimente, bien que les modèles que nous avions sous les yeux soient des plus fonctionnels. C’est un Russe qui a inventé une lampe à arc dès 1802. Thomas Edison et Joseph Swan ont mis au point une forme de lumière plus pratique – une ampoule à incandescence – bien plus tard. C’est sous cette douce lumière que nous avons sorti nos guitares, cuillères et harmonicas – dont aucun de ces instruments n’a été fabriqué par nos soins – pour une petite distraction musicale.
C’est alors que notre invité s’est excusé.
« Je me sens toujours un peu coupable de jouer du blues », a-t-il dit.
Nous lui avons demandé pourquoi.
« Je ne suis pas noir. Il s’agit de la musique de quelqu’un d’autre. »
« L’appropriation culturelle » est le terme « woke« . C’est une idée qui nous paraît tellement absurde que nous sommes immédiatement passés à autre chose.
Nous l’évoquons aujourd’hui uniquement pour nous rappeler à quel point la civilisation matérielle moderne a été développée en Occident… et à quel point le reste du monde s’est joyeusement approprié cette civilisation.
Le partage, c’est l’entraide
Les trains, les avions, les automobiles… les moteurs à combustion interne, les moteurs électriques… les moteurs rotatifs… les ascenseurs… la dentisterie sans douleur… la climatisation… les puces électroniques… les broyeurs de bois… la télévision… Internet… les réseaux sociaux… Tout cela a été développé par les Européens.
Mais aujourd’hui, des non-Européens les fabriquent, les reproduisent, en profitent et les améliorent.
C’est ainsi que les choses fonctionnent. Le savoir, la technologie, la culture, l’art, la musique et les mathématiques sont toujours tous appropriés et réappropriés.
Les frères Wright ont été largement mis en doute et décriés en Amérique. Lorsqu’ils ont annoncé qu’ils avaient construit une « machine volante », beaucoup les ont considérés comme des imposteurs. Après tout, il s’agissait d’un homme qui tenait un magasin de bicyclettes à Dayton, dans l’Ohio. Contrairement à d’autres pionniers de l’aéronautique, ils n’avaient pas de diplôme universitaire, pas de financement gouvernemental et pas de références scientifiques.
Ils sont donc partis en France. En 1908, Wilbur a fait une démonstration de son avion au Mans. Il a effectué un vol en forme de 8, prouvant qu’il pouvait non seulement s’élever, mais aussi contrôler les mouvements de l’avion. Les Français étaient ravis… et Wilbur, Orville et leur soeur Katharine, une institutrice, sont devenus la coqueluche de Paris. Ils étaient invités à rencontrer des présidents et des membres de la famille royale, tandis que le monde entier faisait la course pour prendre l’air. Six ans plus tard seulement, les Français, les Anglais et les Allemands utilisaient des avions pour se bombarder les uns les autres.
Il en va de même pour les produits, les idées, les langues, les germes, les conceptions et les technologies, qui sont toujours en mouvement. Ils évoluent et changent. Toujours appropriés. Et souvent améliorés ! Les Chinois ont peut-être inventé les pâtes, mais ils n’ont pas fait de raviolis comme notre tante italienne, Alma di Grazia (que son âme soit bénie !), nous en faisait.