La Chronique Agora

Arcep, SFR et l’étrange capitalisme des fonctionnaires

SFR-Altice

L’Arcep n’apprécie pas le plan fibre de l’opérateur privé SFR-Altice, qui contrecarre son propre plan d’aménagement du territoire financé par nos impôts.

Comme vous le savez, à La Chronique, nous fustigeons les accords gagnant-perdant, ces accords forcés souvent par l’Etat ou une quelconque réglementation parasitaire.

L’affaire SFR-ARCEP en France est emblématique de la pollution permanente de l’économie à cause de ces interférences.

D’un côté SFR, un opérateur privé et son dirigeant Michel Combes.

La Russie la déteste… et l’Arabie Saoudite plus encore

Découvrez la substance mystérieuse qui fait trembler les puissances pétrolières mondiales — et pourrait vous rapporter des gains spectaculaires : il suffit de mettre cette valeur en portefeuille.

Cliquez ici pour en savoir plus.

De l’autre l’Arcep, Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.

L’Arcep est un organisme payé par vos impôts comme en témoigne la mention « République française » et le drapeau tricolore sur son site (malgré l’absence de la Marianne). Notez l’association entre le très technique « communications électroniques » et le dinosaure « postes ».

Le lecteur curieux pourra se rendre sur le site internet et consulter l’organigramme pléthorique de cet organisme qui annonce recruter.

Vous pouvez également télécharger le manifeste de l’Arcep qui vous apprend que l’Arcep se déclare « architecte et gardien des réseaux d’échange ».

« Les institutions nationales et européennes veillent à ce que les réseaux d’échanges se développent comme un ‘bien commun’, quel que soit leur régime de propriété, c’est-à-dire qu’ils répondent à des exigences fortes en termes d’accessibilité, d’universalité, de performance, de neutralité, de confiance et de loyauté.

A cette fin, les institutions démocratiques ont jugé qu’une intervention étatique indépendante était nécessaire pour veiller à ce qu’aucune force, qu’elle soit économique ou politique, ne soit en situation de contrôler ou de brider la capacité d’échange des utilisateurs (consommateurs, entreprises, associations, etc.).

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), arbitre expert et neutre au statut d’autorité administrative indépendante, est l’architecte et le gardien des réseaux d’échanges en France.« 

Cher lecteur, l’invocation du concept flou de « bien commun » associé à « régime de propriété » sont deux signaux alarmants qui doivent nous préparer mentalement à une attaque de Parasitocratie.

Effectivement, dans ce dossier, nous ne sommes pas déçus.

SFR a décidé de câbler à ses frais, sans subvention publique, toute la France en très haut débit d’ici à 2025 avec son « plan Fibre ».

Où est le mal ?

Ce « plan fibre » échappe à au Grand Architecte qu’est l’Arcep qui avait prévu un plan d’aménagement du territoire à base de taxation-subvention-argent des autres.

Les fonctionnaires omniscients de l’Arcep accusent SFR de s’engager dans des investissements non rentables. En quoi les éventuels mauvais investissements d’une entreprise privée regardent-ils nos fonctionnaires ?

Le dirigeant de SFR, Michel Combes, répond dans une lettre de mise au point adressée à l’Arcep et citée par Les Echos du 29 octobre* :

« ‘L’investissement dans les réseaux est le coeur de nos business models. Sans réseau, pas de clients. Sans client, pas de croissance’, écrit-il. ‘Investir dans la Fibre sur tous les territoires n’est ni une option ni du mécénat. C’est la base du modèle économique’. »

Les règles du capitalisme sont simples. Les entrepreneurs et les actionnaires investissent. S’ils se trompent, ils perdent leur argent. S’ils se trompent beaucoup, ils font faillite. S’ils ont raison, ils en gagnent. La simple loi de la faillite suffit, pas besoin de régulateurs.

SFR, racheté par Patrick Drahi, s’appelle désormais Altice, du nom de sa maison mère.

Altice opère dans sept pays (France, Israël, Etats-Unis, Portugal, Suisse, Luxembourg et République dominicaine), dans les Caraïbes (Guyane, Martinique, Guadeloupe, La Réunion) et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 23,90 Mds€ avec un effectif de 49 732 personnes. Altice est cotée à la bourse d’Amsterdam depuis 2001, sa capitalisation boursière est de 25,8 Mds€ et la société dégage une perte de 11,5% par action.
[NDLR : connaissez-vous le plan Brongniart ? Cette stratégie boursière des vétérans de la Bourse de Paris n’a pas pris une ride et permet de se construire une solide retraite. Découvrez-le ici.]

Admettons que dans un moment de folie incompétente SFR-Altice, déjà très endettée et en perte, veuille câbler toute la France sans retour sur investissement possible. En quoi est-ce nuisible au « bien commun » ? Les seuls lésés seraient les actionnaires de SFR-Altice et ses créanciers. Une fois la faillite actée, le réseau appartiendrait à qui voudrait s’en porter légitimement acquéreur.

Cette affaire nous démontre que les fonctionnaires de l’Arcep ne protègent nullement les intérêts des utilisateurs de réseaux ou des contribuables. L’Arcep défend les intérêts des fonctionnaires qui se prétendent architectes de réseaux.

* https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/030801784121-tres-haut-debit-le-ton-monte-entre-sfr-et-larcep-2126035.php#WJs5WSAZtzYShuS1.99

 

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile