Comment les plans de relance vont-ils être financés ? La réponse semble toute trouvée, pour nos responsables politiques – et elle n’est pas franchement favorable à votre épargne : heureusement, les solutions existent.
Alors que la destruction de valeur due au confinement ne cesse de se creuser, le financement de la relance devient un enjeu grandissant dans le débat public. Il ne se passe plus un jour sans que la taxation du capital ne fasse l’objet d’un appel solennel, voilé ou non, qui annonce le pire pour tous ceux qui disposent d’un patrimoine financier.
La relance de l’ISF occupe les esprits
Bien évidemment, le retour de l’ISF est dans de nombreux esprits. Beaucoup en parlent depuis plusieurs semaines. Mais la charge devrait monter encore. On retiendra qu’un coup de massue vient d’être donné dans la nuque du président de la République par Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy. Cette éminence grise du dialogue social à la française (c’est-à-dire de la combinazione, diront certains) vient de lancer dans la presse que le rétablissement de l’ISF était à peu près inévitable.
Cette déclaration vaut recommandation par les élites « républicaines » adressée au président de la République de rétablir ce qu’il avait détricoté en 2017, lorsqu’il était arrivé au pouvoir. Il faut bien mesurer ce que signifie cet avis. Selon toute vraisemblance, le patrimoine financier devrait à nouveau être taxé dans les mêmes proportions que le patrimoine immobilier.
Il faut dès maintenant bien réfléchir à l’externalisation de ce patrimoine…
La taxation du capital devient un leitmotiv
De son côté, Martine Aubry a pris la parole à la radio pour appeler à la taxation du capital. Selon elle, la relance doit passer par une augmentation générale des bas salaires financée par une taxe sur les revenus financiers. Là encore, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre ce que signifie cet appel. Non seulement il s’agit de rétablir l’ISF, mais aussi il faudrait réviser le prélèvement forfaitaire unique.
Bien entendu, dans l’esprit de la dogmatique Martine Aubry, ces mesures sont des « basiques » qui n’excluent pas des taxations plus dures pour les plus épargnants qui disposent d’une épargne financière.
Là encore, il faut bien comprendre que les temps qui s’annoncent ne seront guère favorables aux épargnants, et singulièrement à ceux dont l’épargne se compose d’un portefeuille financier. Celle-ci a toujours eu mauvaise réputation en France.
La crise du coronavirus devrait assez logiquement appeler au minimum à un retour à l’état fiscal antérieur à 2017. Mais compte tenu des besoins de financement de l’Etat, il est très probable que la refiscalisation de cette épargne aille beaucoup plus loin.
Pendant ce temps, Angela Merkel rassure ses épargnants
Pendant que les Français lancent un véritable concours Lépine pour inventer de nouveaux impôts, Angela Merkel a pris le temps de rassurer les épargnants allemands. Elle a déclaré que, à ce stade, elle n’envisageait pas de lever des taxes ni des recettes nouvelles pour financer sa relance.
Pourtant celle-ci est beaucoup plus ambitieuse que la relance française. En l’état, 50% des aides d’Etat soumises à Bruxelles viennent d’Allemagne. La France ne représente que 17% de l’ensemble.
Ce fossé s’explique par l’état des finances publiques de chaque pays. L’Allemagne est en situation d’excédent budgétaire structurel et conjoncturel (avant la crise). La France est en situation de déficit structurel depuis de nombreuses années.
Nous abordons donc cette crise dans un état de ruine avancée, quand l’Allemagne dispose d’un confortable matelas pour atténuer les effets de la crise. Cette nuance fait toute la différence !
L’expatriation vers l’Allemagne peut avoir du sens
Tous ceux qui disposent d’une épargne financière, qu’elle soit personnelle ou professionnelle, ont donc intérêt à regarder vers une solution de défaisance en Allemagne, où le patrimoine échappera à l’impôt. Ce système un peu compliqué peut se révéler rentable dès 60 000 € d’épargne. Il est parfaitement légal.
Il ne convient pas à toutes les formes de patrimoine. Mais dans un grand nombre de cas de patrimoine financier, il correspond parfaitement aux besoins de l’épargnant.
C’est particulièrement vrai pour tous ceux qui détiennent des parts dans une entreprise et souhaitent éviter le passage sous les fourches caudines du fisc français. Les taux d’imposition qui pèsent sur ces opérations, en France, risquent en effet de grimper en flèche. Sans compter l’imposition future du produit des cessions de part.
Sur ces points, nous vous recommandons d’anticiper le moment où Emmanuel Macron annoncera des décisions douloureuses (on parle de son grand discours du 14 juillet, qui pourrait se révéler particulièrement pénalisant pour les indépendants et les entrepreneurs).
Prenez dès maintenant des conseils sur la meilleure façon d’échapper à la seringue dans laquelle une majorité de l’opinion (détenteurs de family office au Luxembourg compris) vont vouloir vous faire entrer. Il est encore temps, mais guère plus. Et les surprises risquent d’être très désagréables.