La politique appliquée par les banques centrales nuit… aux banques « normales ». Et au final, c’est le contribuable qui paie.
L’opinion publique délibérément trompée, mal éclairée et mystifiée ne comprend rien à la chose monétaire.
La quasi-totalité des membres des gouvernements non plus d’ailleurs. On devrait leur faire une interrogation écrite à la télé pour le vérifier !
Quant aux élus, pour eux, cela n’existe pas. Comme dans le sketch des Inconnus, ils disent « cela ne nous regarde pas ».
La monnaie est une évidence qu’il ne faut pas chercher à comprendre. C’est en même temps le Mystère de notre époque. Et comme tout Mystère, elle a ses initiés, ses grands-prêtres : ce sont non pas les banquiers ordinaires – ils ne comprennent pas ce qu’ils font même aux niveaux les plus élevés –, non, ce sont les banquiers centraux et leurs équipes de conseillers et économistes spécialisés.
J’ai expliqué le mécanisme des politiques monétaires non-conventionnelles dites de quantitative easing : ce sont des swaps, des échanges.
Les banques centrales achètent des titres à long terme qui ont un rendement, des fonds d’Etat par exemple. Pour payer ces titres, elles inscrivent une dette au passif de leur bilan ; cette dette est ainsi de la monnaie tombée du ciel qui, elle, ne rapporte rien.
Cette dette, c’est de la monnaie – soit sous forme de monnaie proprement dite, soit sous forme de réserves bancaires.
Miracle de la comptabilité en partie double pour la banque : elle achète les fonds d’Etat et donc les met à l’actif de son bilan… et elle crédite à son passif le compte de celui qui lui a vendu les fonds d’Etat avec de la monnaie nouvellement créée.
Au passage, il est entendu que celui à qui on achète les titres fait un petit bénéfice.
On dit pudiquement que la banque centrale a augmenté la taille de son bilan. C’est technique, inoffensif, personne n’y comprend quoi que ce soit.
Réaménagements dans le portefeuille mondial
Cette opération déclenche dans le monde de la finance mondiale des réaménagements.
On appelle l’ensemble des actifs financiers mondiaux le « portefeuille mondial ».
La banque centrale a donc retiré de ce portefeuille mondial des actifs financiers qui rapportent, et elle les a remplacé par des actifs – la monnaie – qui ne rapportent rien.
Ainsi, il y a un trou dans le portefeuille mondial, un manque de rendement ; pour rétablir la situation de ce portefeuille, il faut avec la monnaie ainsi créée racheter des actifs financiers qui offrent un rendement.
En achetant ces actifs, on en fait monter les prix et donc on fait baisser les rendements. On fait chuter tous les rendements dans le monde.
Pour l’instant, mis à part les Japonais, dans l’ensemble on n’achète que des valeurs à revenu fixe et des dettes d’entreprises.
Mais comme nous sommes dans un approfondissement de la crise et dans une rechute, il faut aller plus loin ; certains, comme le plus grand gérant de fortune du monde, Blackrock, et les amis d’Emmanuel Macron, souhaitent que l’on achète aussi des actions.
On complèterait les achats de dettes par des achats de titres de propriété. Bien entendu ceci va faire monter le prix des actions… et enrichir les déjà-ultra-riches, les milliardaires – et Blackrock en passant.
La principale victime, c’est…
Est-ce que ces politiques sont favorables aux banques ordinaires ? Non !
La preuve, c’est que leur cours de Bourse s’est effondré ; elles s’appauvrissent ; leur fonds de commerce disparaît et leur business model se détruit car les taux d’intérêt et leurs marges sur taux d’intérêt sont trop bas.
Elles compensent en spéculant en Bourse mais cela ne suffit pas.
Le pire, c’est que les banques, c’est vous !
Les banques, c’est vous – puisque les scélérats ont décidé que si une banque fait faillite, ce sont ses déposants qui doivent payer. C’est vous qui devrez payer les pertes par prélèvement sur les dépôts que vous y avez.
Ah, les braves gens !
Ci-dessous le cours boursier des banques en 2019 comparé à 2007 :