La Chronique Agora

A quoi sert vraiment la « balance commerciale » ? (1/2)

On s’entête à considérer la balance commerciale comme représentative de l’état de santé d’une économie. Est-ce vraiment le cas… et si non, pourquoi exactement ?

Au mois de décembre 2019, la balance commerciale des Etats-Unis affichait un déficit de plus de 48,9 Mds$, contre un déficit de 43,7 Mds$ au mois de novembre et de 60,8 Mds$ au mois de décembre 2018.

La plupart des commentateurs considèrent que la situation de la balance commerciale représente l’indicateur le plus important pour analyser l’état de santé de l’économie. D’après cette vision des choses qui fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus, un excédent commercial est considéré comme un signal positif alors qu’un déficit commercial est perçu défavorablement. Mais pour quelle raison ?

Selon la croyance populaire, la clef de la croissance économique réside dans la demande de biens et services. Les hausses et les baisses de la demande seraient à l’origine des fluctuations de la production.

Par conséquent, afin de s’assurer que l’économie continue de croître, la demande globale devrait faire l’objet d’une attention toute particulière en matière de politique économique.

Importations, exportations et équilibres

Ceci étant posé, une partie de la demande de biens produits sur le territoire national provient de l’étranger. On parle d’exportations pour désigner cette forme de demande. De la même manière, les personnes qui résident sur le territoire national peuvent choisir de consommer des biens et services provenant de l’étranger, ce qui correspond aux importations.

Il est généralement admis qu’une augmentation des exportations renforce la demande de biens produits sur le territoire national, alors qu’une augmentation des importations affaiblit cette demande. Les exportations, d’après cette vision des choses, constituent un facteur favorable à la croissance économique, alors que les importations seraient défavorables à la croissance.

Ainsi, lorsque les importations dépassent les exportations, un déficit commercial apparaît, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour l’activité économique telle que mesurée par le PIB (Produit intérieur brut).

Le déficit est perçu comme un symptôme de mauvaise santé de l’économie. Le remède consisterait donc à favoriser les exportations et à freiner les importations afin de résorber le déficit.

Cette politique, d’après ses partisans, conduirait à une amélioration de l’état de santé de l’économie. La pensée dominante soutient que ce serait le rôle de l’Etat et de la banque centrale d’imposer un ensemble de politiques visant à orienter l’économie dans la direction d’un équilibre plus « favorable » de la balance commerciale. Cependant, ce raisonnement est-il réellement rationnel ?

La balance commerciale dans une économie de marché

Dans une économie de marché, chaque individu vend des biens et des services en échange de devises – puis utilise ces devises pour acquérir les biens et les services qu’il désire.

Nous pourrions utiliser le terme d’exportations pour désigner les biens et services vendus par un individu, et d’importations pour les biens et services qu’il décide d’acheter. Le terme de balance commerciale pourrait alors désigner l’ensemble de ces échanges monétaires au cours d’une période de temps donnée.

Dans une économie de marché libre, les décisions des individus concernant la vente et l’achat de biens et de services (autrement dit, d’exportations et d’importations) sont réalisées volontairement, dans le cas contraire l’échange n’aurait tout simplement pas lieu. La réalisation d’un échange entre deux individus implique que chacun d’entre eux estiment bénéficier de cette transaction.

Chaque fois qu’un individu décide d’importer davantage qu’il n’exporte, l’écart doit être financé en réduisant le montant de son épargne disponible ou en empruntant. Le créancier qui lui avance les fonds nécessaires accepte de le faire car il estime bénéficier de cette opération.

Nous verrons la suite dès demain…


Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile