La Chronique Agora

A quoi sert l’égalité ?

inégalités

Une leçon de morale provenant de l’empire romain… et pourquoi l’égalité parfaite serait bien ennuyeuse (et contre-productive) pour tout le monde.

Notre point de vue – pour les lecteurs qui viennent de nous rejoindre – est que les Etats-Unis ont fait une grave sortie de piste il y a environ 20 ans.

Depuis, selon quasiment tous les critères, ils dérapent et glissent de plus en plus bas. Partout, de l’espérance de vie aux revenus en passant par le PIB et la liberté, les Etats-Unis ont perdu du terrain.

Le site Wolf Street vient ajouter de l’eau à notre moulin :

« La part mondiale des réserves de change libellées en dollars américains est tombée à 59,0% au quatrième trimestre, selon les données COFER du FMI publiées [à la fin du mois de mars]. Ce chiffre correspond au plus bas niveau atteint en 25 ans, en 1995. Ces réserves de change sont des titres du Trésor, des obligations d’entreprises US, des titres adossés à des hypothèques US, des titres adossés à des hypothèques commerciales US, etc., détenus par des banques centrales étrangères.

Depuis 2014, la part du dollar a chuté de sept points de pourcentage complets, passant de 66% à 59%, soit en moyenne un point de pourcentage par an. A ce rythme, la part du dollar passerait sous la barre des 50% au cours de la prochaine décennie. »

Sur la scène mondiale, en d’autres termes, le rôle des Etats-Unis décline.

Politiquement correct

Mais le « déclinisme » est… eh bien… en déclin dans les cercles universitaires. Le terme suggère un échec moral… impliquant que les choses auraient tourné bien différemment si les gens n’avaient pas fait d’idioties.

Le « haussisme », en revanche, est parfaitement acceptable. Il n’a rien de négatif ou de préjudiciable. Même la chute de Rome n’est désormais plus tant considérée comme une « chute » que comme une « transition ».

Oui, après le déclin est arrivé l’effondrement. Suite à quoi les barbares ont pris le relais, et jusqu’à un million de personnes seraient mortes.

Les Vandales, les Goths, les Suèves et les Alains ont emmené de nombreux autres en esclavage… ont brûlé des villes… détruit des librairies (ils ne pouvaient ni lire ni écrire, alors à quoi servaient les manuscrits antiques ?)…

… Et l’Europe a connu une période sombre qui a duré au moins trois siècles.

C’est là un point de vue bien trop « critique », cependant.

Même le terme « civilisation » n’est plus considéré comme intellectuellement respectable.

Toutes les cultures sont égales. Tous les gens sont égaux. Aucun, selon cette approche politiquement correcte, n’est plus « civilisé » que d’autres.

Un autre point de vue

En ce qui nous concerne, nous adoptons un autre point de vue.

Tous les hommes ont peut-être été créés égaux aux yeux de Dieu (et parfois des tribunaux). Mais nous les humains, nous considérons chaque individu de manière différente.

L’égalité n’est ni un fait… ni un objectif utile. Après tout, si nous étions tous égaux, nous nous ennuierions à mourir. Pas de plaisanteries, pas d’amants, pas de crétins, pas de génies.

Mais ne vous inquiétez pas. L’égalité, c’est ce que nous n’avons pas – et ne voulons pas. Nous sommes toujours en train de comparer… confronter… mesurer et regarder de haut.

L’un est plus beau… L’autre est plus intelligent… Celui-ci a choisi le mauvais conjoint… Celui-là n’a aucun sens des couleurs !

On trouve environ 250 000 adjectifs dans la langue anglaise… et chacun d’entre eux est une manière de faire une distinction. Mêmes les jumeaux identiques ont des différences.

Les êtres humains ne sont jamais égaux entre eux.

Autrement, pourquoi certains seraient-ils jugés tandis que d’autres s’occupent du jugement ? Pourquoi certains mènent alors que d’autres suivent ? Pourquoi certains gouvernent… tandis que les autres se laissent gouverner ?

A suivre…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile