Les manifestations des partisans de Donald Trump au Capitole sont peut-être un moment isolé… ou peut-être la première étincelle d’une année qui, dans le monde, pourrait se révéler chaotique. Depuis plusieurs années, la crise de nos démocraties représentatives est bien entamée, et rien n’exclut que l’insurrection américaine ne soit le début d’une longue série. Il faut dès maintenant réfléchir aux conséquences qu’un tel mouvement aurait en France.
Pour les Français, la prise du Capitole par des partisans de Donald Trump a un peu le goût du réchauffé. Elle ressemble beaucoup aux images d’un certain 3 décembre 2018, où des groupes encore indéterminés ont pris l’Arc de Triomphe au nez et à la barbe de forces de l’ordre débordées par la foule.
Les Américains aussi ont leurs gilets jaunes, à cette différence près qu’ils avaient gagné les élections présidentielles de 2016, alors que les nôtres les avaient perdues.
Mais on sent que ce qui s’est passé à Washington pourrait très bien survenir en France dans les mois à venir, à cette différence près que la colère qui bouillonne depuis plusieurs mois, et même depuis plusieurs années, est dirigée contre le président et non en sa faveur.
Et les risques se multiplient…
2021 ou le risque d’une déflagration au moins française, voire mondiale
Depuis plusieurs années, les risques d’explosion sociale, au moins en France, sont bien connus. Ils ont même donné naissance à tellement d’inquiétudes qu’on parle volontiers de « ça-va-pétisme » pour évoquer la situation.
Il est vrai qu’à force de crier au loup, plus personne n’écoute, mais on peut difficilement se dispenser de prendre note des périls nouveaux qui apparaissent. Entre l’usure de la pandémie, l’épuisement du pays par une bureaucratie toujours plus nombreuse, toujours plus incompétente, et toujours plus gourmande, les scandales moraux comme l’affaire Duhamel qui discréditent en profondeur la classe dirigeante, nul ne sait comment l’opinion peut finir de réagir.
Le risque d’une déflagration en France est donc plus élevé que jamais, et l’on doit prendre bien garde à ses conséquences possibles. Au demeurant, le risque n’est plus seulement français, mais mondial. Partout, même en Allemagne, même en Suisse, des manifestations éclatent contre le port du masque et contre une instrumentalisation de plus en plus apparente de la pandémie à des fins politiques.
Les conséquences prévisibles de ces déflagrations
Pour les épargnants, pour les entrepreneurs, les conséquences de ces déflagrations sont connues par avance.
La première est l’instabilité politique, qui est la grande ennemie de l’épargnant. Chaque changement brutal de gouvernement apporte son lot d’incertitudes, et souvent de mauvaises surprises.
Comme on le sait, en France, incertitude rime souvent avec pression fiscale. Bercy porte déjà dans ses cartons de quoi rançonner les propriétaires immobiliers (avec l’impôt notionnel tant de fois annoncé consistant à faire payer un loyer théorique aux propriétaires de leur bien), et quelques autres, notamment les détenteurs de contrats d’assurance-vie.
La deuxième conséquence évidente de la déflagration n’est autre que la « solidarité » ou la « redistribution des richesses », tous euphémismes qui visent simplement à donner des habits respectables à une spoliation des richesses par l’Etat, soit pour acheter la paix sociale, soit pour continuer à engraisser les innombrables mammouths bureaucratiques qui broutent l’herbe de notre pays mis en coupe réglée.
Dès que la rue s’agitera, la solution consistant à « imposer les riches » pour organiser une grande campagne démagogique d’achat des voix et des âmes se mettra en place.
Préparer calmement les parades au pire
Face à ces risques qui ont désormais toute chance de se réaliser, il faut se préparer sans panique et sans fébrilité au pire en multipliant les parades. Il n’existe pas une solution miracle pour sauver ses meubles, il existe un mix dans lequel il faut puiser. L’expatriation fait partie de ce mix. Mais il faut aussi savoir réfléchir à une diversification de ses investissements, notamment dans l’immobilier.
Je suis heureux d’entamer une chronique hebdomadaire vidéo sur le site de La Chronique Agora pour approfondir ces solutions – le premier épisode sera diffusé demain. Mais je me propose de vous accompagner aussi tout au long de l’année dans des articles comme celui-ci.
Dans tous les cas, il ne faut jamais oublier les vertus créatrices de la violence et des ruptures historiques, même si elles suscitent en chacun beaucoup de peur et parfois beaucoup de souffrance.
L’Histoire est toujours tragique, surtout en France où les Gaulois réfractaires, peuple de rêveurs poétiques et galants s’il en est, ont toujours répugné à faire des efforts quand ils espéraient pouvoir s’en sortir par la fête et l’insouciance.
In fine, la tentation maduriste qui nous guette, et qui prend déjà forme, se soldera par une grande désillusion et par un retour résigné à la discipline budgétaire. Mais nous pouvons endurer des mois de tourments avant de prendre cette voie. Ainsi est fait le peuple français.