La Chronique Agora

2010 : les pros anticipent un nouveau krach et se couvrent

Si vous aviez bêtement suivi le S&P 500 en 2009, via un ETF classique du type Spyder, vos gains auraient dû dépasser les 60% depuis la mi-mars. Si c’est le cas, vous avez certainement passé un joyeux Noël, entouré de cadeaux par milliers. Car 60% en neuf mois, ça se fête dignement.

▪ Faites-vous partie du troupeau ?
A moins que, finalement, ces gains n’aient que partiellement bouché le trou de vos pertes encaissées au cours de l’année et demie qui a précédé ; les initiés appellent cela le "supplice japonais". Rassurez-vous, si c’est le cas, vous n’êtes pas le seul. Même après le camouflet de 2000-2003 et la gifle dès 2007, la plupart des investisseurs croient encore et toujours que la stratégie d’investissement la plus efficace consiste à acheter des titres soi-disant prometteurs et de les garder quelques mois ou même plusieurs années avant de les revendre.

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Les choses bougent pour l’or : profitez-en !
Dans les circonstances actuelles, l’or représente sans aucun doute LA meilleure solution pour vous protéger contre le chaos qui engloutit les marchés actuellement.

Nous sommes sans doute sur le point de connaître la plus grande hausse du cours de l’or de toute l’histoire des marchés… une hausse qui a toutes les chances d’emmener le métal jaune jusqu’à 2 000 $… voire au-delà.

Continuez votre lecture pour découvrir pourquoi… et surtout pour savoir exactement comment vous positionner pour en profiter !

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Ce raisonnement me dépasse complètement. Malgré mes efforts depuis plus de 10 ans, près de 97% des investisseurs privés suivent encore une stratégie haussière. Les baissiers qui, aussi bêtement que les acheteurs cliquent sur le bouton "acheter", choisissent systématiquement de vendre (à découvert), sont en effet une espèce rare : moins de 3% du volume.

La hausse est encore une fois annoncée par ceux qui y gagnent
Le S&P 500 fait du surplace depuis maintenant plus de 10 ans, et la grande majorité des investisseurs gagnent de l’argent simplement pour couvrir leurs pertes ; de plus, l’inflation a mangé un bon quart de leurs avoirs entretemps. D’où ma résolution pour cette année : dénoncer encore plus, et avec davantage de ténacité, tous les requins qui se sont sucrés sur votre dos.

Voyez par vous-même : l’économie mondiale, sous perfusion, peine encore à sortir la tête de l’eau, malgré les centaines de milliards d’euros de "soutiens gouvernementaux" (comprendre "votre argent"). Les paiements connaissent des retards sans précédent et le chômage continue à affoler les compteurs. Et voilà que les stratèges des plus grands établissements nous chantent la même rengaine : "Le S&P 500 va croître de 9,6% d’ici la fin 2010 et les bénéfices combinés dépasseront les 95 dollars en 2011 (contre 63 dollars pour 2009)",selon la moyenne d’un récent sondage Bloomberg.

Forcément, pour eux, il n’y a aucune raison de prédire que le marché va corriger à court terme, voire (horreur !) baisser constamment dans un scénario catastrophique à la japonaise. Car marché haussier signifie hausse des commissions du côté des clients, et davantage de nouvelles souscriptions du côté des sociétés. Vous vous rappelez d’ailleurs la dernière fois que votre banquier vous a conseillé de mener une stratégie baissière ?… Moi non plus.

Les pros anticipent un krach et se couvrent
Regardons maintenant les faits. Alors que les stratèges crient à l’optimisme, voilà ce qui se passe réellement. Les investisseurs institutionnels se ruent sur les options pour se couvrir contre une chute des marchés. La demande est telle que les options sur le S&P 500 pour se protéger contre une baisse au cours de l’année prochaine coûtent 22% de plus que des contrats similaires, mais avec une échéance d’un mois.

Pour observer une différence aussi prononcée entre les échéances à douze et un mois, il faut remonter à 1999. En fait, la toute dernière fois que le coût des options à un an a dépassé celui à un mois (sur une moyenne pondérée) était cinq mois avant que le S&P 500 s’effondre de 49%, à partir de mars 2000.

Les stratèges les plus brillants partagent d’ailleurs cette vision baissière (je vous rassure, ce ne sont pas tous des requins ; il faut simplement savoir séparer le bon grain de l’ivraie). John Hussman, dont la performance a battu 99% de ses confrères en 2008, annonce qu’il y a "encore une probabilité de près de 80% qu’un deuxième plongeon des marchés apparaisse au cours de l’année 2010". Et notre ami Albert Edwards de Société Générale prédit même que les actions américaines chuteront en dessous de leur plancher de mars dernier (666 points pour le S&P500), tandis que l’économie mondiale faiblira.

Le risque augmente
Le graphique ci-dessous vous montre comment les investisseurs perçoivent le risque futur (à une année) par rapport au risque actuel (à un mois). Plus précisément, il s’agit de la différence entre la volatilité implicite, qui est utilisée pour calculer le prix des options, à douze mois et à un mois. Hormis la période entre septembre 2008 et mars 2009, qui reflétait alors l’effondrement imminent du système financier, la volatilité est historiquement supérieure à long terme. Ceci est dû au fait que le futur est tout simplement plus incertain que le présent.

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