▪ Mettons les choses au clair. Aux Etats-Unis…
Le crédit à la consommation baisse…
Les profits baissent…
L’emploi baisse…
Les prix des maisons baissent…
La base salariale baisse…
Mais la récession est terminée !
Houlà… comment est-ce possible ?
▪ Pas de grande surprise depuis le début de la semaine. L’immobilier américain, par exemple, est toujours déprimant — à moins d’être acheteur.
Il n’y a "pas de plancher en vue" pour les prix des appartements en Floride, annonce Barron’s. Et Reuters prévient que les prêts hypothécaires à taux variable de type ARM sont "sur le point d’exploser". Ce type de prêt donne aux propriétaires le droit de ne payer que les intérêts (ou dans certains cas moins que les intérêts) durant les premières années. A présent, ces prêts, souscrits au plus fort de la bulle, commencent à être réajustés selon des termes plus normaux. Selon Reuters, 128 000 personnes rien qu’en Arizona seront confrontées à ce genre de hausse l’an prochain.
Combien ces gens devront-ils payer en plus ? Entre cinq et 10 fois ce qu’ils paient actuellement. Quasiment tous ces propriétaires ont la tête sous l’eau. Ils ont acheté en pleine ébullition. Combien d’entre eux peuvent se permettre une augmentation de 400% de leurs mensualités ? Combien d’entre eux seront prêts à payer ?
Bien peu. Voilà pourquoi une nouvelle vague de saisies se prépare. Et pourquoi les prix des maisons continueront probablement à baisser ; l’offre continuera d’augmenter, tandis que la demande (des acheteurs volontaires et solvables) demeurera probablement constante.
Parallèlement, le taux de chômage en Californie a dépassé les 12%.
▪ Mais revenons au premier élément — une baisse du crédit à la consommation. C’est le facteur clé. En gros, l’expansion de l’économie américaine de 1945 à 2007 dépendait de la volonté des consommateurs à s’endetter plus encore. Les salaires ont grimpé durant la première moitié de cette période — soutenant la consommation. Mais à mesure que le grand boom se poursuivait, il était de plus en plus basé sur le crédit, non les salaires. A la fin, il ne s’agissait presque plus que d’expansion du crédit. Les consommateurs ne gagnaient pas plus… mais ils continuaient à dépenser de plus en plus. Comment ont-ils fait ? En empruntant.
Sans ces emprunts, l’économie ne se serait pas développée.
Et maintenant, que se passe-t-il ? Eh bien, les consommateurs n’empruntent plus. Le crédit à la consommation part dans l’autre sens — il diminue au lieu de s’étendre.
▪ Les autorités américaines essaient de compenser cette tendance majeure. Cette année, elles empruntent 1 700 milliards de dollars. Les consommateurs ne veulent pas emprunter ? Aucun problème, les autorités emprunteront pour eux !
Jusqu’à présent, les autorités ont risqué environ 13 000 milliards de dollars pour contrer le renversement. C’est à peu près la somme que les Américains avaient perdu durant le krach. Mais alors que la crise avait effacé 13 000 milliards de dollars de richesse immobilière et boursière, les autorités n’ont aucun moyen évident de faire réapparaître cet argent. Les banques étaient faciles à regonfler. Les banquiers et les politiciens s’entendent bien ; ils sont ravis de partager l’argent du contribuable. Faire parvenir l’argent au consommateur est une question bien différente. Les banques ne prêtent pas et les consommateurs n’empruntent pas.
Sur les 13 000 milliards engagés par les autorités… bien peu sont effectivement parvenus à l’économie de consommation. Résultat : pas de nouveau boom des dépenses de consommation… pas de nouveau boom des embauches… pas de nouveau boom de la production ou des profits.
Ayez pitié des pauvres investisseurs qui comptent sur un marché haussier. Les profits n’augmentent pas. La hausse du cours des actions est donc basée sur une augmentation des multiples. A mesure que les valeurs grimpent, les investisseurs paient plus pour chaque dollar de revenu. A moins qu’un gros boom ne se prépare, cela se révélera être une erreur.