La Chronique Agora

Wall Street berlinois

▪ Le Dow Jones a augmenté de 17 points vendredi dernier, pour passer au-dessus de la barre des 10 000 points. L’or a augmenté aussi – à un nouveau record à 1 111 $ l’once.

Selon les informations, l’économie américaine est de nouveau en "croissance". Oui, c’est la phrase officielle.

Mais attendez, de quel genre de croissance s’agit-il ? David Rosenberg explique :

"Tout ce que nous pouvons dire, c’est que si le consensus général est correct, que la récession est bien derrière nous, alors ce que nous avons là, c’est la mère de toutes les reprises sans emploi, et la soi-disant croissance économique intégrée de force dans le système doit son existence à l’intervention gouvernementale la plus spectaculaire de toute l’histoire, y compris l’ère du New Deal des années 30. Le président Obama est à la tête de déficits fiscaux qui auraient fait rougir Roosevelt."

Les charlatans de la Fed et du Trésor ont fait la plus grosse injection d’adrénaline de l’Histoire. Le secteur privé ne dépense pas ? Peu importe, le secteur public va dépenser pour eux !

Il a fallu près de 100 ans à la Fed pour voir son déficit — qui est la base de l’émission de monnaie des Etats-Unis — atteindre les 800 milliards de dollars. Puis, après la faillite de Lehman Brothers, elle a doublé son bilan… pour dépasser les 1,8 millier de milliards de dollars.

En début de semaine dernière, la Fed a annoncé qu’elle laisserait la vanne de la borne à incendie ouverte. Puis, à la fin de la semaine, la réunion du G20 des ministres des finances a confirmé qu’ils continueraient leurs plans de relance.

▪ Vous ne pouvez pas injecter autant d’argent dans un système financier sans avoir de réaction en retour. Goldman fait des bénéfices record. Comment Goldman gagne-t-il de l’argent ? C’est une entreprise financière. Elle fait des bénéfices en offrant du crédit. Quand le crédit s’étend, les prêteurs et les spéculateurs de chez Goldman gagnent de l’argent.

Le secteur privé n’emprunte pas. Chaque jour nous en apporte de nouvelles preuves.

Le crédit de consommation s’est encore contracté en septembre – pour le huitième mois cette année.

Le chômage vient tout juste de passer la barre des 10%, annonce le New York Times.

"Les PME luttent pour survivre", déclare un autre gros titre.

Une autre grosse banque a fait faillite en Californie.

▪ Mais tandis que le secteur privé rembourse ses dettes, le secteur public les étend. Maintenant, c’est le secteur public qui emprunte – près de 1,7 milliard de dollars cette année.

C’est formidable pour les gens qui aident le secteur public à financer ses dépenses. Mais cela ne fait qu’augmenter la dette du système. Et la dette est un vrai problème.

Si l’ancien directeur de l’OMB (Bureau de la Gestion et du Budget), David Stockman a raison, nous aurons des déficits de plus de 2 000 milliards de dollars pendant une décennie.

Ce que les gens trouvaient autrefois absurde leur semble désormais normal. Comme des déficits de plusieurs milliers de milliards de dollars. Puisque même avec un trou dans les finances publiques équivalent à 13% du PIB, la Chambre des représentants a fait passer une loi de remaniement du système de santé, pour plus de 1 000 milliards de dollars.

A quoi pensaient-ils ?

Eh bien, ils pensaient sûrement que "le déficit n’est pas un problème". Et ils justifiaient sûrement cette dépense par le fait qu’il s’agissait d’une "dépense contre-cyclique" qui aiderait les Etats-Unis à sortir de leur marasme.

Quoi qu’ils aient pensé, ils ne se sont pas souvenus de ce qui s’est passé il y a 20 ans. Il y a 20 ans et un jour, le Mur de Berlin est tombé, mettant fin à un projet expérimental qui a duré 40 ans. Les Allemands de l’Est et les Soviétiques voulaient montrer au monde comment les économistes au service du gouvernement pouvaient diriger une économie.

Eh bien nous avons vu ce que cela pouvait donner !

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