La Chronique Agora

Votre opinion sur la crise économique

▪ Avec la crise qui est en train de s’installer, vous êtes nombreux à nous écrire avec points de vue, questions et remarques. En voici une petite sélection, choisie sous la grisaille des cieux du nord de l’Angleterre…

Commençons par des félicitations — c’est simple, c’est rapide, et ça nous met toujours de bonne humeur, à la Chronique. Elles nous viennent de G.B., que nous remercions du fond du coeur :

« Je tiens à féliciter M. Bill Bonner pour sa clairvoyance sur les problèmes économiques. En particulier j’ai lu avec beaucoup d’intérêt ses deux livres : L’Empire des Dettes et L’Inéluctable faillite de l’économie américaine, et il faut reconnaître qu’il avait prévu au moins cinq ans à l’avance la crise des subprime et l’effondrement qu’allaient provoquer les dettes des Américains. Et nous ne sommes pas au bout de nos problèmes, compte tenu encore de l’effondrement de la Bourse aujourd’hui. Les banques se sont laissées piéger par le rachat de crédits toxiques, et c’est ainsi que l’action de la BNP a chuté de 49% depuis 10 semaines !!! »

Sans parler de la Société Générale… ou de Dexia, qui occupe les gros titres depuis plusieurs jours — et pourrait signer une sorte de « Lehman à l’européenne ». Ce qui, on peut facilement l’imaginer, déclencherait la désintégration de la Zone euro.

Nous n’en sommes pas encore là… mais j’avoue que la lecture de titres comme « Berlin refuse que Paris use de fonds européens pour soutenir ses banques » (Le Monde du vendredi 7 octobre) ne porte pas à l’optimisme.

Toutefois, comme le disait Eric Fry le même jour, « les défauts et les faillites sont la base d’une économie qui se développe sur le long terme. La partie destructrice de la ‘destruction créatrice’ joue un rôle vital, thérapeutique. […] Mais voilà le problème : ceux qui dépensent beaucoup plus d’argent qu’ils n’en gagnent ne sont pas supposés vivre heureux jusqu’à la fin des temps, du moins pas immédiatement ; pas plus d’ailleurs que ceux qui ont prêté l’argent à ceux qui l’ont dépensé. Cette version de l’histoire n’est pas la bonne. Elle semble peu naturelle ».

« Généralement », continue Eric, « ceux qui dépensent beaucoup plus d’argent qu’ils n’en gagnent vivent heureux dans le présent… jusqu’à ce que l’argent emprunté soit épuisé. Après, ils vivent avec moins de bonheur. Le chapitre suivant de l’histoire s’intitule ‘Faillite’. Les leaders européens tentent d’ôter ce chapitre du livre. Mauvaise idée ».

▪ Passons maintenant à J.L., qui nous a écrit suite à ma Chronique du 24 septembre dernier :

« Dans votre article La dernière séance, vous vous étonnez que l’inflation soit aussi basse après les milliers de milliards de cash de dollars, euros et autres soient mis en circulation. Personnellement, je ne suis pas étonné car après la baisse de l’immobilier US, le krach de Bourses mondiales et les pertes souveraines à venir, c’est bien des milliers de milliards qui disparaissent. Moins d’argent en circulation égale DEFLATION ».

« Les Etats doivent faire fonctionner la planche à billets, mais cela n’aura pas nécessairement un effet inflationniste tout de suite, car il faudra d’abord combler la masse monétaire partie en fumée avant que l’inflation ne pointe son nez. De plus pour passer de la déflation à l’inflation il y a un temps de latence bien connu. En conclusion, je pense que nous passerons par la case déflation avant la case inflation ou ai-je tout faux ? »

Non, cher lecteur, vous n’avez pas tout faux. Bien au contraire… Vous partagez d’ailleurs le point de vue de Bill Bonner. Comme il l’explique depuis un certain temps, cette économie doit passer d’abord par une phase déflationniste… Ce qui explique également le déclin — de plus en plus prononcé — de l’or.

Mais nous ne perdons rien pour attendre, si vous voulez mon avis. Et il y a en ce moment moins de risques à vous couvrir dès maintenant contre l’inflation qu’à attendre qu’elle veuille bien pointer le bout de son nez.

Parce qu’une fois qu’elle sera arrivée… les choses pourraient s’enchaîner extrêmement rapidement. Jamais encore un gouvernement n’a réussi à maîtriser efficacement une inflation qui a pris le mors aux dents.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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