▪ Eh bien, c’est la rentrée. Entre les publicités pour les fournitures scolaires et le métro qui se repeuple, il ne fait aucun doute que l’activité reprend peu à peu… et l’actualité aussi.
Du point de vue géopolitique, les tensions autour de l’Ukraine se font de plus en plus vives. Philippe Béchade, récemment revenu de Russie, nous confiait ses impressions à ce sujet mardi dernier :
"A Saint-Pétersbourg, le président jouirait d’une cote de popularité de… 87%, qui augmente à mesure que Washington, Londres et Bruxelles accentuent les sanctions contre la Russie".
"J’avoue que je n’accorde guère de crédit à des sondages qui claironnent des scores staliniens… mais il est clair qu’au-delà de la personnalité de Vladimir Poutine — qui est certainement loin de faire l’unanimité que la presse locale tente de refléter –, la Russie se soude face aux manoeuvres de Washington pour arracher l’Ukraine à l’influence de Moscou depuis l’automne 2013… et brouiller les dirigeants européens avec le patron du Kremlin".
Bien sûr, la Crimée n’est pas le seul enjeu ; commerce, matières premières et, comme l’explique encore Philippe, sort du dollar se jouent désormais aux frontières de l’Europe.
Je ne sais pas ce que tout ça va donner, cher lecteur ; je ne suis pas assez versée en géopolitique pour avoir un avis tranché sur la question. Mais je dois vous avouer que la situation m’inquiète.
▪ A domicile, bien entendu, c’est le remue-ménage gouvernemental qui fait les gros titres. Le changement de gouvernement va-t-il accélérer ou ralentir notre longue marche vers la faillite nationale, se demandait Simone mercredi dans La Stratégie de Simone Wapler :
"Tout va dépendre de la réaction de l’Assemblée lors du vote de la Foi de finance 2015 et de la réaction de Bruxelles face à la présentation des comptes publics 2014".
"Constatant un gouvernement sans majorité et affrontant des partenaires européens exaspérés, les spéculateurs pourraient décider de vendre la dette française et après, tout s’emballerait. Dans le cas contraire, nos affaires suivront leur petit bonhomme de chemin et nous continuerons à nous ruiner doucement plutôt que brutalement. […] la presse anglo-saxonne est d’une humeur ‘observante’, sans plus, mais pas spéculative".
Et Simone de conclure :
"Pour le moment, le marché ne croit pas à la faillite de la France et ne croit pas au gonflement de la bulle des actions… mais le marché a-t-il toujours raison ? Certainement pas, sinon il n’y aurait jamais de bulles ou krachs".
"Or le marché envoie un autre signal très étrange que la plupart des commentateurs passent sous silence : les taux d’emprunt à court terme de l’Allemagne, de la Suisse et même (dans une moindre mesure) de la France sont devenus négatifs. Ceci défie le bon sens".
"Le système financier est toujours aussi profondément malade qu’en 2008, ne l’oubliez pas. Restez toujours aussi précautionneux dans vos dépôts, supports de placement à court-terme, etc."
"La richesse véritable est de moins en moins abondante. Ce qui abonde ce sont les leurres : monnaie créée à partir de rien, taux directeur à zéro. Fiez-vous à votre bon sens plus qu’à ce que vous lisez dans la presse généraliste. La manipulation des taux a cassé les avertisseurs de danger. Cependant, autre mauvais signe, l’écart du taux d’emprunt à 10 ans entre l’Allemagne et la France se creuse et atteint 40%"…
Partout, partout, les signes de danger se multiplient — les marchés actions sont surchauffés, les marchés obligataires ont perdu toute normalité, les indicateurs économiques, financiers et même sociaux du monde entier s’affolent (il suffit de regarder ce qui se passe à Ferguson, aux Etats-Unis)…
… Bref, à votre place, nous inscririons la ligne "or et/ou autres métaux précieux" sur la liste des courses de rentrée, juste au dessous des cahiers, stylos quatre-couleurs et nouveaux agendas.
Par pure précaution.
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora