La Chronique Agora

Virus et cryptos partagent quelques points communs

Omicron covid

La série des crypto-gags continue avec une hausse fulgurante de plus, cette fois provoquée par l’apparition du variant du Covid Omicron. Serait-ce une crypto qui promet de financer le développement d’un remède miracle, ou d’y donner accès ? Pas du tout…

Omicron ? Omicron[e] ?

Ou quelque chose comme ça…

Le président Biden considère que cela a tellement d’importance qu’il s’est adressé à la nation.

Bien entendu, le président des Etats-Unis n’en sait pas plus au sujet d’Omicron, ce variant du Covid, que le reste d’entre nous. Mais il invite tous les Américains à faire leur vaccin de rappel.

Pratiquerait-il la médecine sans avoir le droit de l’exercer ?

Qui sait ? A la Chronique, la décision que nous avons le plus de mal à prendre, chaque matin, est la suivante : de quoi allons-nous nous moquer en premier ?

Des esprits vifs

Dans le même temps, des escrocs à l’esprit vif ont agi rapidement en vue de capitaliser sur la folie de l’Omicron. Oui, vous l’avez deviné… Une cryptomonnaie Omicron (OMIC), qui existait pourtant depuis début novembre, et donc bien avant que ce nouveau variant gagne un nom, a vu son cours exploser.

Sans blague.

A quel marché s’adresse-t-elle ? Pour offrir quel produit ou quel service ? Pourquoi diable les gens voudraient-ils l’acheter ?

Nous n’en avons pas la moindre idée, si ce n’est que le mot « Omicron » a été énormément employé depuis que le dernier variant du Covid a été baptisé.

Selon Mark Gongloff, de Bloomberg :

« Un crypto-truc nommé Omicron a flambé de plus de 900% depuis samedi car, désormais, il y a également un variant du Covid qui s’appelle Omicron. C’est tout. La raison est là.

Omicron, ce crypto-truc est, selon CoinTelegraph, ‘un protocole de réserve de monnaie décentralisée récemment introduit sur Arbitrum, le réseau de couche 2 d’Ethereum. Son jeton natif OMIC est soutenu par plusieurs autres crypto-actifs, notamment le stablecoin USD Coin, et des jetons offrant des liquidités. Il ne peut s’échanger que sur la plateforme décentralisée SushiSwap.’ »

Aussi clair que du jus de chaussette.

Le confrère de Gongloff, Matt Levine, nous offre un peu plus de charabia :

« Omicron est un clone d’OlympusDAO, un fascinant montage Ponzi de la finance décentralisée dont nous devrons probablement parler ici un jour, mais ce n’est pas pour cela qu’il grimpe. Il grimpe parce que c’est une créance négociable qui porte le nom ‘omicron’, et que le mot ‘omicron’ grimpe. Prenez un peu de distance et ne réfléchissez pas trop fort là-dessus. Omicron, omicron, compris ? »

Détourner l’attention et conquérir

En Afrique du Sud, où le variant a été identifié pour la première fois, les autorités sanitaires disent qu’Omicron – le virus non informatique – n’est pas grand-chose, que les symptômes qu’il provoque sont « modérés », d’après elles.

Mais un naïf vient au monde toutes les minutes. Certains deviennent des joueurs qui parient sur les cryptomonnaies, et d’autres deviennent président des Etats-Unis.

En outre… Le moment est propice aux détournements d’attention.

L’inflation s’aggrave, les actions baissent, le Congrès se heurte à nouveau au plafond de la dette, l’essence est 60% plus chère qu’il y a un an, l’approvisionnement de pétrole, de gaz et d’électricité devient plus fragile, et l’hiver arrive.

Lorsque vous n’êtes pas au pouvoir, dites aux électeurs que les choses s’aggravent.

Lorsque vous y êtes, dites-leur que le Paradis sur Terre est à portée de main.

Si nous étions président, nous savons ce que nous dirions : l’Inflation ? Pas de problème, elle est transitoire. Le plafond de la dette ? Ne vous inquiétez pas, nous avons un plan. Un nouveau variant ? On maîtrise.

Et l’hiver ? Qui aurait pu prédire qu’il allait arriver ?

Des précautions spéciales

Les virus – tout comme les cryptomonnaies – se reproduisent. Et ensuite, ils ont tendance à perdre de leur puissance. Ce sont des choses vivantes. Ils « veulent » se propager… Se reproduire. C’est en contaminant les gens qu’ils y parviennent le mieux, mais sans les tuer… du moins pas avant qu’ils n’aient eu l’opportunité de se propager à d’autres.

Mais on ne sait jamais. Du point de vue des virus, la plupart des décès – qu’ils soient dus au Covid ou à la grippe – sont probablement « accidentels », ou des dommages collatéraux. Leurs hôtes n’ont pas réussi à gérer la charge. Et peut-être que vous serez l’un d’entre eux.

Alors, si vous ne voulez pas courir le risque d’être contaminé par le virus, c’est facile : ne quittez jamais votre maison… Puis, surtout, ne laissez entrer aucun visiteur, pas même des animaux de compagnie.

Peu d’humains peuvent vivre ainsi. Au contraire, ils prennent des risques. Ils conduisent vite, mangent des champignons et vivent des aventures d’un soir sans s’informer du statut vaccinal de leur partenaire, puis ils vont voir des docteurs et des prêtres pour les aider à traverser leurs moments de doutes et de souffrance.

Et en vieillissant, ils deviennent plus vulnérables, alors ils prennent des précautions spéciales. Ils bougent plus lentement, de peur de tomber. Ils conduisent plus prudemment, conscients que leurs réflexes ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils se font vacciner. Et puis ils meurent.

Testé et approuvé

A la Chronique, nous n’avons aucun problème avec tout cela. Amor fati [NDLR : « accepte ton destin »].

Est-ce que les idiots se font prendre leur argent ? Est-ce que les personnes âgées meurent ?

Est-ce que les feuilles changent de couleur à l’automne et est-ce que les politiciens mentent à longueur d’année ?

Nous sommes serein, sur la façon dont fonctionne le monde. Mais nous préférons la vérité aux mensonges, la beauté à la laideur, et le courage à la lâcheté.

Et lorsque les feuilles changent de couleur et que souffle un vent glacial, nous préférons avoir quelques stères de bois sec sous les yeux que nous fier au département de l’Energie pour être certain d’avoir chaud.

Et en ce qui concerne notre argent, nous nous en tenons aux bonnes vieilles méthodes testées et approuvées.

Et pour les conseils médicaux, nous verrons avec notre médecin.

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