La Chronique Agora

Vapotage : la nouvelle taxe qui enrichira Bruxelles au nom de votre santé

vaping man holding a mod. A cloud of vapor.

Sous prétexte de lutter contre le tabagisme, la Commission européenne veut taxer les produits nicotiniques… pour remplir ses propres caisses.

Comme chacun peut le constater, la politique européenne se déroule actuellement sans heurts et sans encombre… ou presque. La France sombre dans un chaos politique inédit, la coalition néerlandaise roule sur des jantes, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait face à une succession de motions de censure.

Dans un tel contexte, il n’est guère surprenant que Bruxelles – soit pour profiter de la distraction, soit pour en créer une nouvelle – se tourne vers encore plus de mesures paternalistes.

Le commissaire au climat, le Néerlandais Woepke Hoekstra, et le commissaire à la santé, le Hongrois Olivér Várhelyi, souhaitent relever les taxes sur les produits nicotiniques alternatifs, ainsi que sur les produits du tabac. Les taux d’imposition proposés varient selon les produits, mais restent plus élevés pour les cigarettes et le tabac que pour les cigarettes électroniques. La nouvelle taxe sur les cigarettes s’élèverait à au moins 63 % du prix de vente moyen, tandis que pour les e-cigarettes, elle serait comprise entre 20 % et 40 %.

Mais au-delà du simple relèvement des taxes, la démarche populiste de ces commissaires cache un objectif plus sournois : trouver de nouveaux mécanismes de financement pour Bruxelles. Les recettes supplémentaires seraient versées directement dans les caisses de l’Union européenne, et non dans celles des Etats membres. Une idée qui fait déjà grincer des dents au Portugal et en Suède.

Ce projet n’est pas sans précédent. La taxe européenne récemment introduite sur les emballages plastiques non recyclables alimente déjà directement, via les Etats membres, le budget de l’UE. Cette mesure rompt avec le principe selon lequel l’Union dépend des négociations communes au sein du Conseil européen pour déterminer le montant des fonds qui lui sont alloués. Une taxe sur les produits nicotiniques créerait donc une nouvelle source de revenus, potentiellement encore plus lucrative pour Bruxelles.

Il n’est pas étonnant que la Commission européenne défende cette proposition : elle n’a jamais apprécié devoir dépendre des Etats membres pour son financement. Plus elle devient autonome financièrement, moins elle doit écouter les gouvernements nationaux sur les questions politiques. Et c’est bien là tout le problème.

Par ailleurs, la Commission semble obsédée par l’élimination de la consommation de nicotine – non seulement par réflexe paternaliste, mais aussi sous l’influence du lobbying constant d’ONG de santé (souvent financées par les gouvernements) qui déforment la réalité des cigarettes électroniques et des sachets de nicotine.

Quelle ironie pour ces organisations : pendant des années, elles ont prétendu que l’augmentation des taxes et l’interdiction de fumer aux arrêts de bus étaient la solution miracle aux maladies liées au tabagisme. Aujourd’hui, les consommateurs se tournent vers des produits 95 % moins nocifs que les cigarettes. Le marché libre a accompli ce que le paternalisme n’a jamais su faire : donner aux gens une vraie raison d’arrêter de fumer.

Il va sans dire que, dès cette décision adoptée, la prochaine idée sera d’imposer des taxes européennes sur l’alcool et sur les aliments gras. Même si vous ne consommez pas de nicotine, vous opposer à cette mesure par principe vous sera bénéfique à long terme.

Plus pervers encore : créer des taxes sur des produits que l’Etat prétend nocifs pour la santé, tout en comptant sur les revenus qu’ils génèrent, garantit qu’ils ne seront jamais vraiment interdits. Les recettes issues des cigarettes électroniques deviendront indispensables, tout comme les taxes exorbitantes sur les cigarettes classiques financent déjà routes et systèmes de santé dans les Etats membres.

Ce débat n’a rien à voir avec la santé… mais tout à voir avec le contrôle. Comme le disait Ronald Reagan :

« Les neuf mots les plus terrifiants que l’on puisse entendre sont : ‘Je suis du gouvernement et je suis là pour vous aider.’ »

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