▪ Dans un e-mail daté du 22 mars, j’ai fait parvenir aux lecteurs de ma lettre d’investissement Capital & Crisis un discours de Dean Williams, alors vice-président de Batterymarch Financial. (Prononcé en 1981, il était intitulé Trop en faire.) Ce discours est émaillé de bons conseils, dont celui-ci :
"Il y a deux façons pour nous d’essayer d’avoir un avantage sur le marché. La façon que la majorité d’entre nous choisit est d’essayer d’en savoir plus que tous les autres. L’autre façon est d’être meilleur que les autres dans l’évaluation de la valeur et de ne pas trop s’inquiéter de ce que croient savoir les autres investisseurs. Détenir des titres meilleurs marchés selon les normes actuelles et laisser l’avenir parler de lui-même".
J’ai opté pour le second choix. Qui soulève la question : qu’est-ce qui est objectivement bon marché selon les normes actuelles ?
Je crois avoir quelques réponses.
▪ Les valeurs aurifères sont bon marché
C’est John Doody, éditeur de The Gold Stock Analyst, qui nous le prouve. Doody compare la valorisation de l’once d’or dans la valeur aurifère moyenne en pourcentage du prix de l’or. (D’un point de vue technique, il compare la capitalisation boursière de l’once d’or sur les réserves prouvées et probables avec le prix de l’or.) Cela donne, dirons-nous, un résultat très suggestif.
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Selon Doody, les valeurs aurifères s’échangent aujourd’hui à seulement 13% du prix actuel de l’or. En d’autres termes, on peut acheter une once d’or en possédant une valeur aurifère et payer seulement 207 $ l’once. De 2002 à 2007, le marché a valorisé l’or des titres aurifères à 38% du prix de l’or. Depuis 2007, le pourcentage a chuté. Il se situe actuellement à seulement 13% — le plus bas depuis au moins 2001.
Comme le fait remarquer Doody, pour obtenir 38% aujourd’hui, les valeurs aurifères devraient tripler. Je possède deux titres aurifères, tous deux en baisse. Doody, passé maître dans l’art de sélectionner les titres aurifères, a enregistré les meilleurs résultats que j’ai jamais vus dans ce secteur. Cependant, son portefeuille est actuellement rempli de perdants. C’est une période difficile pour les investisseurs dans les valeurs aurifères, ce qui est un signe en soi.
[NDLR : Comment traverser cette période difficile pour les titres aurifères… et en sortir gagnant ? Les réponses sont là…]
▪ Les valeurs bancaires américaines sont elles aussi bon marché
Comment se rendre compte de leurs faibles valorisations ? En étudiant la valeur nette comptable par action. Certes, cette mesure ne répond pas à toutes les questions mais il s’agit d’un bon moyen, objectif, d’évaluer si un titre est bon marché ou pas. En cela, cette mesure vaut celle du pourcentage des valeurs aurifères de Doody. Elle est également merveilleusement simple.
Il suffit de diviser les banques américaines en trois groupes selon la taille de leurs actifs. Les banques avec moins d’un milliard de dollars d’actifs entrent dans le groupe 1. Celles qui détiennent entre 1 et 10 milliards de dollars en actifs composent le groupe 2. Et le groupe 3 est celui des banques dont les actifs dépassent les 10 milliards de dollars. Les multiples médians de chaque groupe comparés à leur moyenne à 20 ans donnent ceci :
En d’autres termes, ces valeurs s’échangent pour 71%, 74% et 64% respectivement de leur moyenne long terme. Les sceptiques diront qu’il y a de bonnes raisons qui expliquent que les valeurs bancaires sont bon marché. Regardez les bénéfices, disent-ils. Les PER médians tournent autour de 95% de la moyenne sur 20 ans.
Je leur répondrais alors : "oui mais les bénéfices évoluent par cycles. Ils rebondiront". Quand ? Personne ne le sait. Un investisseur se base sur ce qu’il sait aujourd’hui. Et ce que nous savons aujourd’hui c’est que les multiples sur les banques se situent bien en dessous des moyennes à 20 ans.
Selon Jeff Davis, "historiquement, lorsque les multiples sur les banques passent au-dessus de la moyenne à 20 ans, les rendement ont tendance à diminuer au cours de l’année ou des deux qui suivent et vice versa". Aujourd’hui, nous sommes dans le scénario "vice versa".
Davis est directeur général du groupe des institutions financières de Mercer Capital. Il tient un excellent blog pour SNL Financial. Mercer a consacré "trente années à étudier les rendements des marchés actions" et ce qui rentre dans leur composition. Les chiffres que j’ai donnés ci-dessus sont tirés de leurs études.
Fait important, les acquisitions de banques se font toujours à 1,2 fois la valeur comptable ou plus. Ces rachats sont tout à fait logiques puisque l’acheteur peut baisser les coûts et améliorer la situation économique de la banque. En outre, les plus grosses banques ont de meilleures valorisations.
La probabilité de faire des paris gagnants est extrêmement élevée sur les valeurs bancaires si vous savez vous montrer patient.
Pour vous investisseur, les secteurs bon marché que j’ai mis en avant sont exactement le genre de ceux qui devraient attirer votre attention… et votre capital. Pas besoin que quelque chose d’excitant ait lieu pour obtenir de bons rendements, il suffit d’attendre un retour à la moyenne.
Ces choses finissent par se mettre en place d’elles-mêmes et les investisseurs gagnent beaucoup d’argent lorsque cela arrive. Au fond, c’est là la base du sage conseil de Dean.