Le prix de l’uranium et l’ETF URA nous indiquent qu’il est temps de se positionner.
Je suis de l’avis qu’un ETF sur l’ensemble du secteur de l’uranium est plus concret qu’un graphique sur les prix de la livre d’uranium, pour évaluer l’évolution de la matière première. L’ETF que j’ai choisi est composé de 45 valeurs extrêmement variées (mines, juniors, ETF, ingénierie…) du secteur de l’uranium, ce qui permet une exposition très large et limite les risques de crises non systémiques.
Lorsque j’ai écrit cet article il y a un an, le cours de l’uranium était alors autour de 20 dollars ; nous sommes désormais à 29 dollars.
Il ne sera pas question des fondamentaux du secteur, mais uniquement d’analyse graphique, afin de vérifier ce que l’analyse fondamentale indique (les fondamentaux sont très haussiers : électrification de l’économie, décarbonisation de l’électricité, construction de réacteurs et déficit structurel de la production d’uranium).
Pour cette analyse, j’utilise deux outils : l’OBV et le Money Flow.
L’OBV (On-Balance Volume) est un indicateur ancien qui a été créé dans les années 60 par Joe Granville. Le fonctionnement est simple : si la journée termine en hausse, on additionne le volume, et si elle termine en baisse, on soustrait le volume de la journée.
J’aime beaucoup cet indicateur, car il permet de se faire une idée de l’accumulation sur une action.
Par exemple, vous avez un jour une hausse de 2% avec un volume de 1 million d’actions, et le lendemain, une baisse de 2% avec 1 000 actions. L’action est toujours au même point, mais l’OBV a fortement augmenté. On peut ainsi en conclure que beaucoup d’investisseurs sont montés dans le train, et que très peu en sont descendus.
Le Money Flow a été créé par Marc Chaikin dans les années 80.
On calcule cet indicateur de la façon suivante : il faut prendre la moyenne du cours du jour, et la multiplier par le volume journalier. On détermine ensuite si ce flux est positif ou négatif, en fonction de la moyenne des 21 jours précédents. J’utilise cet indicateur uniquement comme confirmation de l’OBV, mais jamais seul.
Nous avons devant nous une résistance autour de 31 dollars, qui date de décembre 2021, et un support à 18 dollars. Cela fait trois ans que le cours évolue dans une sorte de canal entre 18 et 31 dollars. Le passage de cette dernière résistance sera un signal haussier.
Cette résistance met en valeur la divergence entre le prix de l’ETF, qui est resté bloqué dans son canal, et l’OBV et le Money Flow en sont déjà sortis depuis deux ans. C’est l’une des plus belles divergences que j’ai pu observer en 23 ans, sur les matières premières. On peut penser que de nombreux investisseurs se sont positionnés, alors que les prix ont encore peu bougé par rapport au volume d’échange.
Il existe une seconde divergence : celle entre le prix de la livre d’uranium et la valeur de l’ETF.
En début d’année 2011, avant l’accident nucléaire de Fukushima, le cours de la livre l’uranium était à 64 dollars et la valeur de l’ETF était autour de 130 dollars. Aujourd’hui, le cours de la livre d’uranium est à 64 dollars et la valeur de l’ETF est à seulement 29 dollars. (Pour information, le précédent record pour le prix de la livre d’uranium était de 136 dollars en 2007.)
Vous remarquez la hausse très importante des volumes sur la partie droite du graphique à la suite de la crise du COVID. Une hausse des volumes augmente toujours la « force » d’une tendance.
Pour ceux qui connaissent les phases de Weinstein, on pourrait dire qu’à gauche du graphique, nous avons une phase 4 (baissière), au milieu une phase 1 (stagnation), et à droite, un début de phase 2 (haussière) avec une hausse des volumes et un passage au-dessus de la moyenne mobile à 200 jours.
Concrètement ? On surveille la rupture de la résistance autour de 30-31 dollars et on place impérativement un ordre stop loss (stop de protection en français) si on a acheté le franchissement de la rupture.
Le point fort de ce graphique, c’est le « sentiment » d’accumulation par des « grosses mains » qui s’en dégage. Mais attention : un beau graphique augmente les probabilités de hausse, mais ne garantit en rien le résultat à 100%. N’importe quelle crise systémique (krach boursier, accident nucléaire, guerre, faillite (la liste est malheureusement très longue) peut réduire à néant ce beau graphique, alors restez vigilant et n’oubliez pas vos stop loss.