La Chronique Agora

L’uranium, convoité par la Chine

La stratégie chinoise se révèle particulièrement adaptée à la réalité du secteur, où la recherche de sources d’approvisionnement viables nécessite une vision à long terme et des investissements conséquents.

Il y a un an, j’ai rédigé un article sur l’opportunité d’investir dans le secteur de l’uranium. Cet article reposait sur deux piliers :

  1. l’analyse fondamentale, avec la nécessité vitale de l’électrification de l’économie mondiale et la transition vers des sources d’énergie décarbonées en réponse au réchauffement climatique ;
  2. l’analyse technique, qui a solidement confirmé le premier point.

J’avais choisi l’ETF Global X Uranium ETF (URA) comme exemple, dans le but de limiter les risques non systémiques. A l’époque, son cours avoisinait les 20 $, mais aujourd’hui, il évolue plutôt vers les 28 $. Bien que j’aie initialement envisagé de vous présenter une mise à jour basée sur l’analyse technique (en particulier en surveillant le passage des 30 $), je préfère aujourd’hui partager une approche plus concrète.

Voici donc une analyse de la production d’uranium en Namibie, un acteur clé qui représente environ 10% de la production mondiale. Nous allons nous intéresser à l’histoire des trois mines d’uranium en Namibie.

La mine d’uranium de Langer Heinrich représente une saga étalée sur plusieurs décennies.

La mine d’uranium de Rössing constitue un chapitre intéressant dans l’histoire de l’exploitation de l’uranium.

La mine d’Husab émerge telle une pièce maîtresse dans le paysage mondial de l’uranium.

La stratégie chinoise en Namibie s’articule donc autour de trois mines : Rössing, ancienne et en fin de vie ; Langer Heinrich, actuellement en « hibernation » et Husab, un nouveau gisement de classe mondiale.

La Chine ne cherche pas simplement à se prémunir contre une hausse des prix, étant donné le coût marginal du combustible pour une centrale nucléaire. Son objectif est plutôt de sécuriser l’approvisionnement en uranium pour ses centrales, avec l’équivalent de 10% de la production mondiale d’uranium sous son aile en Namibie.

Il est crucial de noter l’impact significatif des investissements chinois dans le paysage de l’uranium Namibien. Sans ces interventions, la mine de Rössing aurait probablement fermé ses portes, Langer Heinrich aurait subi davantage les contrecoups des prix bas, et la mine d’Husab serait restée un gisement prometteur dans les mains d’une « junior » oubliée. Investir des milliards de dollars dans des mines à faible teneur, avec des risques de pollution, gourmandes en eau et situées dans le désert namibien n’aurait pas forcément trouvé écho auprès des investisseurs (et c’est un euphémisme).

Certains peuvent avancer que l’uranium est largement répandu à la surface de la Terre, accessible partout. Bien que cela soit vrai, cela néglige la complexité du problème. Les gisements qui justifient des investissements colossaux, se chiffrant souvent en centaines de millions, voire en milliards de dollars, sont rares. La stratégie chinoise se révèle ainsi particulièrement adaptée à la réalité du secteur, où la recherche de sources d’approvisionnement viables et stratégiques nécessite une vision à long terme et des investissements conséquents.

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