Par Simone Wapler (*)
L’or est l’antidote des monnaies fiduciaires
Cette année sera-t-elle celle de l’explosion finale du chien de garde qu’est l’or et du retour à la raison monétaire ? Difficile à dire…
La bulle des monnaies fiduciaires pourrait aussi bien éclater en 2010 ou en 2011. Mais une chose est certaine, plus une bulle dure longtemps, plus son explosion est dévastatrice.
Une bulle obligataire s’est formée
Plus la bulle des monnaies fiduciaires gonflera, plus le niveau final de l’or sera élevé. En cas de retour à la raison en 2009, je m’attends à un point culminant d’environ 2 500 $ et 1 800 euros.
Il est très difficile de prévoir quand exactement les marchés prendront conscience de la folie dans laquelle ils sont plongés, mais les nuages s’amoncèlent autour des obligations d’Etat. La dernière émission du pays européen le plus solide, l’Allemagne, a eu beaucoup de mal à trouver preneur.
La signature des Etats est régulièrement notée par les agences. Celle du Portugal vient d’être dégradée comme celles de l’Espagne, de la Grèce, de l’Irlande et de l’Italie. La signature de l’Etat devenant moins solide, il est contraint, pour emprunter à nouveau, d’émettre de nouvelles obligations avec un rendement supérieur. Résultat : les anciennes obligations sont immédiatement dévalorisées.
Une bulle obligataire s’est formée aux Etats-Unis à la fin de l’année 2008. Les investisseurs ont reflué en masse vers les bons du Trésor libellés en dollars. Le dollar, malgré tous ses défauts, présente l’immense avantage d’être liquide. En outre, c’est la monnaie d’échange de toutes les matières premières. Les investisseurs acceptent, pour le moment, de stocker de l’argent en dollar moyennant une non-rémunération puisque les taux courts sont à zéro. Pour le moment tout va bien.
La vertu budgétaire ne règne pas outre-Atlantique
Que se passerait-il si le dollar se dégradait pour cause de nouvelle dégradation du climat économique. Cela équivaudrait à une dégradation de la note américaine. Or, les Etats-Unis, qui ont déjà émis une montagne de dollars de bons du Trésor, s’apprêtent à continuer.
La première économie du monde pourrait bien être contrainte de relever ses taux pour trouver d’obligeants prêteurs (mon regard se tourne vers la Chine) ; les obligations déjà émises à un taux inférieur seraient bradées.
Mais le gouvernement fédéral a tout prévu !
Dans ce cas, il rachèterait ses propres obligations. Oui, vous avez bien lu. Madoff est un plaisantin. Les Etats-Unis ont le projet de racheter leur propre dette en émettant une autre dette plus chère.
Un seul rempart contre l’éclatement de la bulle obligataire : l’or
Voilà pourquoi je suis très optimiste quant aux perspectives de l’or sur 2009.
[NDLR : Et pour profiter de la hausse qui a sans doute déjà repris, Simone vous fait profiter de ses analyses et recommandations : continuez votre lecture…]
Meilleures salutations,
Simone Wapler,
Pour la Chronique Agora
(*) Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières, Simone Wapler est passionnée par les investissements "tangibles". Elle analyse chaque semaine le secteur aurifère dans L’Investisseur Or et Matières.