Le VIX au plus bas : la correction est imminente
Bonjour,
▪ Le genre de série de séances haussières qui se succèdent depuis l’avertissement de Standard & Poor’s sur la notation de la dette américaine anesthésie littéralement l’intérêt des investisseurs pour les marchés financiers.
Tout monte de façon inexorable : le pétrole, l’or, les indices américains, le CAC 40, l’Eurotop 100… C’est à tel point que l’irruption d’une séance de consolidation est perçue comme une simple péripétie, balayée des esprits par l’impératif catégorique induit par les injections massives de liquidité de la Fed : « achetez tous les creux ».
Celui de mardi n’était pas bien profond, avec -0,3% en clôture et -1% de repli au pire en milieu de matinée. Cependant, les acheteurs n’ont même pas réussi à patienter jusqu’à l’heure du déjeuner avant de procéder à quelques « rachats à bon compte » — dans les niveaux actuels, l’expression consacrée nous semble surréaliste.
Il était peut-être possible d’accrocher les 4 100 points au fixing de clôture… mais cela ne faisait pas partie du plan ce mardi. Il ne vous a pas échappé que les volumes se sont nettement étoffés en fin de journée puisqu’il s’est échangé 4,4 milliards d’euros sur les 40 vedettes de la cote française.
▪ Le fait que les traders de la City ont repris du service après un long week-end de quatre jours caractérisé par un mariage (royal) et un enterrement (d’ennemi public numéro un) y est certainement pour quelque chose !
Vu des bords de la Tamise, la hausse se poursuit. Si ça continue comme ça, lesgolden boys vont pouvoir assister à la quinzaine complète de Wimbledon sur les écrans géants des salles de marché en surveillant épisodiquement leurs positions acheteuses d’un oeil distrait : les robots algorithmiques, c’est aussi fait pour ça !
▪ Le pilote automatique (haussier) a été branché au lendemain de l’explosion de Fukushima. Comme nous l’expliquions hier, les réacteurs détruits continuent d’irradier les environs de la centrale dans des proportions dignes de Tchernobyl après son explosion… les sans-abri japonais sont toujours sans abri (à 90%)… et les finances japonaises s’enfoncent dans le rouge comme un hameçon dans la bouche d’un thon de la même couleur — le plus apprécié des amateurs de sushis. Les marchés ne sont protégés de ces tristes réalités que par un épais mur de silence concernant ces sujets.
La menace de dégradation de la dette nippone mercredi dernier par Standard & Poor’s s’est soldée par une envolée de 2% du Nikkei vers les 10 000 points.
Comme par un heureux miracle printanier, la Bourse japonaise a été arrachée à la hausse à la veille d’une fermeture de trois jours de la Bourse de Tokyo, qui ne rouvrira que vendredi… De quoi s’en aller admirer les cerisiers en fleur l’esprit serein !
Et la pollution radioactive dans un rayon de 50 kilomètres autour de Fukushima, dans tout ça ?
Bof, ça leur vaudra peut-être l’apparition de cerises grosses comme des pastèques et qui brillent comme des lampions la nuit : ce serait du plus bel effet !
De quoi faire oublier les fortes tensions inflationnistes en Chine ou en Inde. Delhi a d’ailleurs décidé de relever son taux directeur non plus de 25 mais de 50 points de base mardi matin.
▪ Aux Etats-Unis, nous nous demandons ce que Ben Bernanke attend pour envoyer un commando — si possible pacifique — réduire au silence son collègue Thomas Hoenig, président de la Fed de Kansas City. Ce trublion soutient l’idée que la Banque centrale américaine devrait relever son taux directeur à 0,5% afin de tempérer les anticipations inflationnistes.
Thomas Hoenig ne vote pas cette année et s’apprête à prendre sa retraite en octobre prochain. Malgré tout, ce n’est pas une raison pour débiter des insanités de ce type — même pour plaisanter — devant la fine fleur des journalistes économiques.
Bon, accordons-lui les circonstances atténuantes : sa région a été touchée par un nombre anormalement élevé de tornades particulièrement destructrices ces dernières semaines. Cela a dû lui vriller les idées !
Une hausse de taux, c’est tout simplement inconcevable, inenvisageable, impossible à mettre en pratique. Rappelons que les Etats-Unis sont déjà au bord du défaut de paiement ; c’est techniquement avéré depuis que la Fed ramasse 70% des émissions du Trésor US, c’est-à-dire depuis six mois. Ils le seraient officiellement le 16 mai prochain faute d’un accord au Congrès sur le montant de l’extension de la dette.
Un débat complètement stérile d’ailleurs, dans tous les sens du terme : quelle que soit la taille du découvert autorisé, les Etats-Unis tout simplement incapables de rembourser.
Les républicains et le Tea Party ne sont pas aussi catégoriques que nous. Selon eux, les Etats-Unis peuvent tout à fait honorer leur signature si le Congrès vote dans un élan de clairvoyance et de courage patriotique la suppression de Medicare, des allocations chômage, des aides au logement pour les mères célibataires et des postes de complaisance grassement rémunérés à Washington (ils savent de quoi ils parlent : ce sont eux qui ont institué ce système sous Nixon !).
La seule suppression qu’ils ne s’empressent guère de réclamer, c’est celle des budgets finançant de la présence des troupes américaines dans des pays où elles n’auraient jamais dû être expédiées.
▪ Il reste inutile d’évoquer les périls et les impasses vers lesquels les Etats-Unis se dirigent depuis l’automne 2008. Wall Street se croit à l’abri de tout désagrément issu de la sphère du réel du fait du rempart d’argent irréel dressé par la Fed.
Les opérateurs en sont convaincus, le marché est encore loin d’avoir épuisé son potentiel haussier. Le scénario de la séance de mardi s’est une nouvelle fois largement inspiré de celui observé quelques heures auparavant en Europe.
Une phase de consolidation un peu appuyée en fin de matinée (le Nasdaq perdant 1,3%, le Dow affichant -0,5%) a été suivie d’un rebond très finement dosé. Le Dow Jones Industrial a en effet « gagné » 0,15 point d’indice (soit 0,0001%) à 12 807,5 points.
L’épargnant qui déambule sur Times Square et ne cherche pas à rentrer dans des considérations superflues retiendra que Wall Street a clôturé à l’équilibre pour la seconde séance consécutive (après -0,02% la veille). Il oubliera bien vite que le Nasdaq a corrigé de 0,78% et le Standard & Poor’s 500 de 0,34%, à 1 356,6 points.
Si ces baisses devaient l’indisposer, il se rassurerait bien vite avec la hausse de 3% des commandes à l’industrie au mois de mars. Il s’agissait de la cinquième progression d’affilée : il faut bien que la chute du dollar serve à quelque chose…
Elle a donc servi à faire mûrir un consensus unanimement haussier sur l’euro.
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Warren Buffett, l’or et son utilité
▪ Et ça continue ! L’investisseur le plus prospère au monde a des choses à dire sur notre métal préféré. Warren Buffett au sujet de l’or :
« On peut le caresser, on peut le polir, on peut l’admirer. Mais il ne va rien faire ».
Sauf vous empêcher de perdre jusqu’à votre dernier sou !
« L’or n’a vraiment pas d’utilité », a déclaré l’octogénaire à ses actionnaires durant l’assemblée générale annuelle de Berkshire Hathaway. « Je parierais qu’une entreprise ayant une production solide aura de meilleures performances que quelque chose qui ne fait rien du tout ».
Oui, nous aussi. Et nous préférerions avoir une veste faite sur mesure par un tailleur… plutôt qu’un gilet de sauvetage. De même, nous préférons voir un camion de livraison dans notre allée, plutôt qu’un camion de pompiers. Nous préférerions aussi passer la nuit avec Julia Roberts en costume d’Eve plutôt qu’avec un chirurgien cardiaque vêtu d’une blouse immaculée.
Mais devinez quoi ? Il y a un temps et un endroit pour tout.
Pourquoi est-ce que Dieu s’est donné la peine de créer l’or, de toute façon ? N’est-ce qu’à des fins ornementales ?
Historiquement, l’or a eu un seul usage très important. Et, s’il est inutile la plupart du temps… à l’occasion, il est indispensable. La majeure partie du temps, l’or est aussi idiot et inanimé qu’une session plénière du Congrès. Buffett a raison : la plupart du temps, l’or est aussi inutile qu’une ceinture de sécurité.
Mais il y a des occasions où un vulgaire bateau de sauvetage a plus d’utilité qu’un yacht de luxe.
Serait-ce l’une de ces périodes ?
Eh bien, il se passe quelque chose qui transforme ce métal tire-au-flanc en champion de l’investissement. Le prix de l’or a grimpé de 10% rien que cette année. Il a grimpé tous les ans depuis une décennie. Inutile de chercher bien loin pour voir de quoi il s’agit.
Que pensez-vous de 4 500 milliards de dollars de déficits ces trois dernières années ? Que pensez-vous du triplement du bilan de la Fed depuis la fin 2008 ? Que pensez-vous du TARP, du TALF, du QE1, du QE2… et des taux d’intérêt zéro ?
Comment les autorités vont-elles couvrir ces dettes… et les futurs déficits ? Pensez-vous qu’elles vont freiner… augmenter les taux d’intérêt… réduire les dépenses… et augmenter les impôts ? Si oui, vous ne devriez pas posséder d’or. Si elles appliquaient de telles mesures, l’or baisserait et le dollar grimperait. Bien entendu, le marché obligataire s’effondrerait et l’économie entrerait elle aussi en dépression. La désintoxication, ce n’est pas fait pour les mauviettes. Corriger sa conduite peut être douloureux.
Plus probable, selon nous : les autorités continueront leur vol plané… jusqu’au crash.
« Il y a quelque chose de bizarre dans un actif qui ne grimpe vraiment que quand le monde va tout droit en enfer », a déclaré Charlie Munger.
Oui. Très bizarre, même.
Mais à l’occasion, le monde va quand même tout droit en enfer.
▪ Il y a un autre problème avec l’or. A mesure que le danger d’inflation augmente, il en va de même pour le coût de vous protéger. Lorsque vous réalisez enfin que vous avez besoin d’un gilet de sauvetage, vous êtes déjà sous l’eau.
L’or s’échange à 1 546 $ environ à l’heure où nous écrivons ces lignes. Si vous en avez acheté quand nous l’avons recommandé pour la première fois au début des années 2000, vous pouvez vous féliciter. Votre gilet de sauvetage a grimpé plus que n’importe quoi — à part les grands vins.
Mais si vous n’avez pas acheté à l’époque, est-ce qu’il est trop tard maintenant ? Eh bien, ce n’est pas si simple. Il y a de quoi hésiter — le prix est plus de trois fois plus élevé.
Alors que faire ? Attendre une correction. Sauf qu’une correction n’arrive pas quand on le souhaite. Et quand elle arrive, on hésite. On regarde où on en est. On lit la presse financière. On entend parler de ces « pauvres fanatiques de l’or » qui se font laminer. On hésite un peu plus. On se pose des questions : peut-être que la hausse de l’or n’était qu’un coup du hasard. Peut-être que le problème a disparu. On s’inquiète de ce que ce ne soit pas une correction dans un marché haussier, mais un nouveau marché baissier qui fera reculer l’or pendant les 10 à 20 prochaines années.
Et avant qu’on ait eu le temps de dire ouf, le métal a repris le chemin de la hausse. Il ne tarde pas à être plus cher qu’il l’était lorsque vous avez décidé de ne pas acheter la dernière fois.
▪ Et nous répétons : que faire ? Nous ne donnons pas de conseils. Donner des conseils, c’est pour nos collègues, qui savent ce qu’ils font. Mais nous répéterons le non-conseil que nous avons offert ces 11 dernières années :
Achetez de l’or pendant ses creux. Vendez les actions pendant leurs rebonds.
Nous avons un rebond du marché boursier, ça ne fait aucun doute. Mais un creux de l’or ? Pas maintenant. Pas encore. Restez à l’écoute — ça va venir.
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L’argent-métal en surchauffe
Eric J. Fry
▪ Les forces spéciales américaines ont tiré une balle dans la tête d’Oussama ben Laden. Involontairement, cette force armée d’élite aurait tout aussi bien pu enfoncer un pieu dans le coeur du marché de l’argent-métal.
Nous laisserons à d’autres commentateurs le soin d’expliquer la signification géopolitique du rendez-vous de Ben Laden avec quarante vierges. Nous, nous nous intéressons au côté financier… et dans ce domaine, la mort de Ben Laden semble être une excuse parfaite pour un rally du dollar longtemps attendu… et une vente massive d’argent-métal.
Le marché de l’argent-métal a chauffé… peut-être même trop. Le dollar, pour sa part, a plongé toujours plus bas au fil des jours. Les deux actifs méritent amplement leur tendance respective. Autrement dit, le marché de l’argent-métal mérite de grimper en flèche par rapport au dollar américain. Et au cours des prochaines années, je ne serais pas surpris de voir le prix de l’argent-métal atteindre 100 $… voire 200 $.
Mais au cours des prochaines semaines, les métaux précieux vont vraisemblablement devenir un peu moins précieux pour un certain temps. Je ne dis pas cela pour vous conseiller de vendre votre argent-métal. Je le dis plutôt pour vous suggérer d’acheter de l’argent-métal… moins cher.
▪ Pour commencer la brève analyse du marché de l’argent-métal, il faut tenir compte d’un fait essentiel : les remarques qui suivent ne sont que des suppositions. Des suppositions éclairées, certes. Mais uniquement des suppositions. Pour continuer cette analyse, il faut prendre en considération quelques données fascinantes :
1) A ce jour, l’argent-métal a grimpé de plus de 50% depuis le début de l’année, et de 150% au cours des 12 derniers mois.
2) Le graphique des prix de l’argent-métal a développé une trajectoire parabolique, typique d’un marché à ses plus hauts.
3) L’activité de trading spéculatif domine plusieurs parties du marché de l’argent-métal. Par exemple, le récent volume de trading sur SLV, le tracker de 13 milliards de dollars qui correspond à des avoirs en lingots d’argent, a dépassé le volume de trading sur SPY, l’énorme tracker de 89 milliards qui suit l’indice S&P 500. Avant cette récente excitation sur l’argent-métal, SLV ne générait environ qu’un quart du volume quotidien de SPY. Mais aujourd’hui, c’est le volume de trading de SLV qui régulièrement dépasse celui de SPY !
4) Divers indicateurs du sentiment des investisseurs montrent clairement des visions extrêmement haussières pour l’argent-métal. Le Daily Sentiment Index d’Elliot Wave montre que 95% des investisseurs sont haussiers sur l’argent-métal. De même, le Bullish Consensus de Market Vane montre que 93% des traders en matières premières sont haussiers sur l’argent-métal. Lorsqu’une telle majorité écrasante de participants au marché a une opinion haussière à propos d’un actif particulier, cet actif a tendance à décevoir ses fans… du moins pendant un certain temps.
Pris ensemble, ces divers signes, indicateurs et présages clament haut et fort qu’une correction importante sur le marché de l’argent-métal est très probable, très bientôt. D’un autre côté, l’imprudente politique monétaire de Ben Bernanke — guidée par des vagues d’impressions de monnaie tellement stupides que seul un diplômé en économie pourrait les concevoir — clame haut et fort que l’argent-métal (et l’or) sont des investissements sur le long terme bien plus intéressants que le dollar américain.
Pourquoi alors s’inquiéter des risques court terme sur le marché de l’argent-métal ?
Bonne question. Peut-être ne le devriez-vous pas… à moins que vous n’ayez intérêt à transformer ces risques court terme en une opportunité d’achat long terme. Le rallyde l’argent-métal « tient encore sur ses jambes » même si de temps en temps il vacille.
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Le VIX au plus bas : la correction est imminente
Sébastien Duhamel
▪ Le S&P 500 en train de tester une zone de résistance majeure ; j’aimerais aujourd’hui examiner avec vous la situation du VIX, l’indice de volatilité du S&P 500, que j’ai pour habitude d’analyser dans mon service, Levier 7, puisque la volatilité est un élément crucial quand vous tradez les turbos.
La configuration du VIX est en fait tout à fait cohérente avec celle du S&P 500. Malgré une situation de plus en plus incertaine depuis le début de l’année (révoltes arabes, Fukushima, ou encore dettes des Etats), les indices sont finalement moins volatils que ces dernières années.
Ils réagissent peu face aux mauvaises nouvelles et le VIX, l’indice de la peur, est revenu sur ses plus bas de l’année dernière : il faut donc le surveiller de très près. Regardez le graphique ci-dessous, qui représente le VIX en données hebdomadaires.
▪ Au plus bas depuis un an
Le VIX montre la nervosité des opérateurs sur le marché. Après la catastrophe nucléaire au Japon, il a ainsi brusquement grimpé à plus de 29 points tandis que les indices corrigeaient, avant de brusquement corriger au fil du rebond des indices. Comme vous le savez, cet indice contrarien est particulièrement intéressant à suivre : ses points hauts précèdent souvent les points bas des marchés (comme fin 2008) et ses points bas précèdent souvent des plus hauts sur le S&P.
Qu’en concluez-vous pour ces prochains jours ?
▪ Nous sommes entrés dans la zone rouge
Exact. Le S&P ne devrait pas tarder à corriger. Le VIX est revenu sur la zone de support majeur des 15 points, précisément là où il avait rebondi l’année dernière, du 12 au 16 avril 2010, quelques jours avant le point haut du 26 avril 2010 sur les indices et la correction significative de 20% qui avait suivi.
Le niveau actuel de la volatilité illustre donc un excès d’optimisme à court terme des opérateurs. Certes, le VIX peut rester dans cette zone pendant quelques semaines, c’est ce qu’il avait fait par exemple en février, avant de se « réveiller » brutalement. Mais cette faible volatilité qui s’accompagne en outre de volumes faibles doit retentir comme un signal d’alarme pour vous.
Nous sommes désormais dans la zone rouge sur les indices et une correction importante est, en théorie, imminente. L’histoire pourrait d’ailleurs se répéter pour les mêmes raisons : la problématique des dettes souveraines.
▪ Attendez-vous à un regain de la volatilité
Vous le voyez sur le graphique, le RSI a bien réagi sur une oblique ascendante depuis un an : cela aussi plaide pour un vif rebond du VIX dans les prochaines semaines.
L’objectif serait dans un premier temps les 29 points, plus haut récent du mois de mars et résistance horizontale, puis au-delà, nous aurions une accélération vers les sommets de l’année dernière à 48.
La configuration technique de cet indicateur est d’autant plus pertinente que nous attaquons le mois de mai… mois de tous les dangers. Je vais donc surveiller cela de très près et saisir les opportunités de trade, surtout à la baisse.
Première parution dans le Billet du Trader du 02/05/2011.
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