La Chronique Agora

Un conseil à la Grèce… et aux Etats-Unis

▪ On dirait que le marché boursier se retourne enfin… Il s’infléchit après un très très long rebond.

Mais ça pourrait aussi n’être qu’un recul temporaire. Nous ne le saurons pas pendant un temps. En attendant, nous conseillons aux lecteurs de se laver les dents trois fois par jour et de rester hors des marchés boursiers. Le rebond pourrait être terminé — ou pas. Peu importe. Il n’y a guère de potentiel à la hausse, à de tels niveaux… et beaucoup de potentiel à la baisse.

Vous brosser les dents aide à protéger vos dents. Protégez votre argent en restant hors des actions. Trop de choses sucrées peuvent mal tourner.

Par exemple :

"Les craintes sur la dette de l’Eurozone s’approfondissent", titrait le Financial Times cette semaine.

Selon les journaux, les Grecs ont fait peur aux marchés mondiaux.

"Les ventes se sont accélérées mardi sur les marchés mondiaux, causées par des craintes sur l’aggravation de la crise de la dette dans l’Eurozone et la fragilité de la reprise en Chine".

▪ En ce qui concerne le renflouage de la Grèce, il y a deux points de vue — tous deux insuffisants. Un groupe pense que les banquiers devraient récupérer leur mise. L’autre pense que les fonctionnaires devraient avoir l’argent. "Qu’ils aillent tous se faire voir", tel est notre conseil.

Un pays est comme un bateau. Au fil du temps — surtout quand la météo est au beau fixe — il accumule des parasites. Ils se fixent à la coque, l’alourdissent et ralentissent le bateau.

Il faut enlever ces coquillages de temps à autre. C’est à ça que servent les révolutions et les corrections. Mais évidemment, les parasites n’apprécient guère. Ils vivent grâce aux pensions, aux subventions, aux contrats gouvernementaux — et à la dette. Et les parasites savent se défendre. Ils votent, menacent et manifestent. Cette semaine, les fonctionnaires grecs ont fermé les écoles, les aéroports et les hôpitaux. Des retraités grisonnants sont eux aussi descendus dans la rue, essayant d’empêcher des réductions de pensions.

Les banquiers ont mené leur propre campagne — prévenant discrètement la France et l’Allemagne que si les Grecs ne payaient pas, leurs banques pourraient avoir des problèmes… ce qui pourrait mener à un effondrement financier de l’Europe tout entière.

Le plan de sauvetage demande des réductions drastiques des dépenses publiques — 20% du budget gouvernemental grec. Et ça implique d’enlever pas mal de parasites agrippés à la coque. Tant mieux, à notre avis. Bien entendu, certains d’entre eux font des choses utiles. Le personnel gouvernemental comprend des enseignants, des infirmières, des pompiers… Mais il y a aussi pas mal de ronds-de-cuir, de bureaucrates, d’empêcheurs de tourner en rond, de lobbyistes, d’escrocs et de tire-au-flanc.

Et qu’en est-il des parasites de la dette ? Les banquiers ont spéculé sur la dette grecque. La dette a mal tourné. Maintenant, ils devraient se lever, admettre qu’ils se sont trompés et encaisser leurs pertes. Selon le plan, les banquiers seront remboursés comme programmé.

Un conseil à la Grèce : sortez le bateau de l’eau… licenciez un fonctionnaire sur cinq, réduisez le budget de 20% et faites défaut sur le paiement de vos emprunts.

Un conseil aux Etats-Unis : suivez les Grecs.

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