** Même un imbécile peut parfois, par hasard, avoir raison. Avoir tort — ou raison — tout le temps est difficile ; c’est même quasiment impossible. En général, les planificateurs des banques centrales de tous niveaux sont aussi cohérents que l’on puisse s’y attendre de leur part. En d’autres termes, ils ont presque toujours tort.
– Nous avons donc été assez surpris de lire les commentaires d’un banquier central dans le journal du matin. Allant à l’encontre de la tendance dominante en ce moment, le directeur de la Banque centrale indienne, Homi Ranina, a récemment donné des conseils qui semblaient étrangement incongrus étant donné sa profession… "Achetez de l’or".
– Ranina a conseillé à des centaines de milliers d’expatriés indiens qui travaillent dans le Golfe de se débarrasser du billet vert le plus vite possible et d’investir dans quelque chose de plus précieux.
– "L’idéal serait qu’ils mettent leur argent dans des devises, de préférence la livre sterling ou l’euro, par rapport auxquels la roupie indienne est très basse", a-t-il dit dans le Gulf News Daily.
** Cinq des six pays du Conseil de coopération du Golfe ont lié leurs devises au dollar, ce qui signifie que quand Bernanke met un grand coup de machette dans les taux, les banques centrales du Golfe sont obligées de suivre. Résultat de l’augmentation de la roupie face au dollar (et du lynchage des devises du Golfe par le dollar) : les travailleurs indiens font face à d’énormes difficultés pour envoyer de l’argent à leurs familles restées sur le sous-continent.
– "Ils devraient également investir dans l’or, qui va continuer à prendre de la valeur dans les années à venir", a continué Ranina, en ajoutant qu’il ne conseillerait pas à ses compatriotes d’investir dans la bourse indienne en ce moment.
– Nous ne sommes pas particulièrement familiers avec les méthodes de Ranina ; ces paroles sages pourraient être typiques du monsieur, comme elles pourraient être complètement isolées. Quoiqu’il en soit, on ne peut pas critiquer le moment choisi pour une telle annonce. La semaine dernière, l’or a encore gagné du terrain, pour frôler, à quelques dollars près, la barre psychologique des 1 000 $.
– Mais une bonne décision ne suffit pas à lancer une tendance. Même les banquiers des banques centrales peuvent bafouiller et avoir raison… parfois.
– De l’Inde — le plus grand marché de l’or au monde — à l’Afrique du Sud — les gisements d’or les plus riches du monde — la Némésis du dollar trace tranquillement sa route sur la planète entière.