Les investisseurs semblent pleins d’espoir quant aux prochaines discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
Avec un peu de chance, le président Trump parlera à son homologue chinois Xi Jinping de la guerre commerciale en cours. Il annoncera une grande victoire — tout comme il l’a fait après ses discussions avec la Corée du Nord l’an dernier.
Ensuite, il laissera les choses revenir à leur état initial.
Les vertus de l’inaction
Son mode opératoire est désormais bien connu. Il provoque une bagarre… puis passe à un autre combat… tandis que la poussière retombe discrètement sur la dernière escarmouche.
Ce n’est pas une mauvaise manière de faire les choses. Vos fans ont l’impression que vous vous battez pour eux. Et vos ennemis aussi se mettent dans tous leurs états, prétendant défendre la civilisation contre les barbares.
Plus important, un président qui ne livre que des batailles factices fait peu de dégâts. Si les présidents étaient estimés à leur juste valeur, c’est à ceux qui en font le moins qu’on érigerait des statues.
L’inaction est généralement sous-estimée. Dans le cas actuel, ni le président ni la Fed ne peuvent faire grand’chose, de toute façon.
Le problème de la Fed, c’est qu’elle est prise au piège de sa propre fraude : elle a créé une économie factice qui dépend de taux d’intérêt bidons.
A présent, si elle tente de restaurer des taux d’intérêt « normaux » — fixés naturellement par des acheteurs et vendeurs de crédit — c’est tout l’édifice qui s’effondre. Les emprunteurs ne peuvent pas se permettre des taux d’intérêt « normaux ».
Le problème, à la base, c’est que les marchés sont des choses naturelles. Ils nous donnent des informations. Nous pouvons les déformer… mais cela n’aide pas vraiment, parce qu’alors nous avons des informations contrefaites qui provoquent toujours plus d’erreurs.
La Fed a faussé le chiffre le plus basique et le plus important du capitalisme — le coût du capital. En maintenant les taux d’intérêt trop bas pendant trop longtemps (Erreur n°1), elle a poussé les investisseurs, les ménages et les entreprises à penser que le capital était bon marché.
Avec des taux courts inférieurs à l’inflation, naturellement, ils ont préféré emprunter plutôt qu’épargner. La dette a grimpé… et grimpé… et grimpé, à tel point qu’aujourd’hui, le total de la dette américaine se monte à environ 69 000 Mds$ — dont 21 000 Mds$ concernent les autorités.
Le temps, c’est de l’argent
Rappelez-vous que le temps, c’est de l’argent. Et l’argent, c’est du temps. On travaille une journée, on touche une journée de salaire. On échange l’un contre l’autre. Et une journée n’a qu’un nombre limité d’heures.
La tradition, c’est ce que nous conservons après des générations d’essais et d’erreurs. Traditionnellement, une économie peut supporter 1,5 jour de servitude de dette pour chaque journée de production. En d’autres termes, la dette totale privée et publique devrait se monter à 150% du PIB environ.
Aujourd’hui, l’économie américaine a hypothéqué deux fois plus de son temps que d’ordinaire. Avec une production annuelle tournant autour des 20 000 Mds$, son ratio dettes/PIB est de plus de 300%. Tant que les taux sont bas et que les actions ne s’effondrent pas, Jerome Powell, le président de la Fed, peut affirmer qu’il normalise les taux d’intérêts.
Ensuite, quand les choses se compliqueront, il s’empressera de les rendre plus anormaux que jamais — exactement comme l’ont fait les Japonais.
Les riches deviennent plus riches grâce au code fiscal
Pendant ce temps… à la Maison Blanche… le président est lui aussi pris au piège.
Tout gouvernement est un système profondément conservateur… qui aide à faire en sorte que les riches deviennent plus riches. Toutes ses principales activités se concentrent sur cet objectif.
Le code fiscal, par exemple, qui privilégie la taxation des revenus actuels plutôt que des plus-values non-réalisées, contribue à empêcher la classe moyenne d’accumuler une richesse significative, tandis que les riches — qui ne dépendent pas des revenus du travail et n’ont pas de crédit immobilier à rembourser — se la coulent douce.
La règlementation est elle aussi essentiellement conçue pour empêcher la concurrence.
Le Prix Nobel George Stigler a proposé une théorie générale selon laquelle « chaque secteur ou occupation ayant assez de pouvoir politique pour utiliser l’Etat cherchera à ériger des barrières à l’entrée. De plus, la politique réglementaire sera souvent façonnée de manière à retarder le taux de croissance des nouvelles entreprises ».
Les dépenses fédérales consistent quant à elles en deux parties. Il y a des pots-de-vin relativement limités pour les nombreux électeurs zombies — des allocations pour la santé et la retraite, en majorité.
Et il y a des versements, salaires, honoraires et contrats relativement élevés pour les compères, les élites et les initiés.
Taxer, dépenser, emprunter
Ce système consistant à taxer, dépenser et emprunter récompense ceux qui contrôlent le gouvernement aux dépens de ceux qui ne le contrôlent pas.
Grâce au consensus bipartite, avec l’approbation du Deep State, du Congrès, de la presse… et de toutes les bonnes âmes du pays… les fonds disponibles — qu’il proviennent des impôts ou de l’emprunt — ont déjà été attribués.
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L’argent continuera d’aller à l’armée, à diverses autres gabegies et aux seniors. Les seniors votent. Quant aux militaires et aux espions, ils sont au cœur du Deep State.
Cela ne laisse au président que peu de marge de manoeuvre. Il ne peut que bidouiller à la marge, principalement sur des sujets « culturels », comme le mur à la frontière mexicaine, le shutdown et autres distractions. Les grandes coupes budgétaires lui sont interdites.
Il y a toujours un risque, bien entendu. Parfois, les guerres factices nous explosent à la figure.
Plus probablement, maintenant que le Congrès est bloqué entre les deux partis et considérant la prédilection de M. Trump à se chamailler avec les médias au lieu de se battre pour un vrai changement, nous pouvons attendre plus de guerres simulées dans les mois qui viennent… et aucun changement de direction.