La Chronique Agora

La traversée du Calchaqui

Argentine, ranch, Calchaqui

Quelques mots à l’intention des gens prévoyants, des alarmistes et de ceux qui sont dans le déni…

« Je me disais qu’au lieu de construire des maisons, nous pourrions peut-être vivre dans des tipis, ce serait mieux à bien des égards. »
~ Richie Norris, Mars Attack

Le redoutable « changement climatique » est déjà à nos portes.

Nous avons quitté notre ferme de la vallée de Calchaqui pour nous rendre à Salta, afin de raccompagner notre fille et son mari à l’aéroport. Tout au long du trajet, les routes étaient « feo », c’est-à-dire en mauvais état. A de nombreux endroits, la boue recouvrait la route. A d’autres, les routes étaient juste sous l’eau, et nous étions contraints de faire marche arrière pour trouver une façon de contourner les trous créés par l’eau.

Le mot « bizarre » peine à commencer à décrire l’étrangeté de cette situation. Dans cette région du monde, on dit qu’il ne pleut « jamais ». Cela a toujours été une exagération. Mais, avec des précipitations annuelles de moins de 5 cm, on peut considérer que le « jamais » se situe dans la norme de la fourchette des tolérances linguistiques.

Et puis maintenant… soudainement, il pleut ! Il pleut tellement que l’herbe est devenue plus verte que jamais… et les routes presque impraticables.

Presque noyés

Le week-end, nous avons rendu visite à un voisin. Sa ferme est très proche de la nôtre… et du même côté de la rivière. Normalement, à cette époque de l’année, nous pouvons traverser la rivière sans problème. Nous n’avons même pas besoin de 4×4. Mais, cette fois-ci, nous avons vu que l’eau était plus haute que d’habitude, alors nous avons opté pour le 4×4 et nous nous sommes jetés à l’eau.

Des gouttes d’eau éclaboussaient partout sur le capot. Nous avons cru que nous étions en danger, mais la Toyota a continué à avancer, et nous a permis de rejoindre l’autre rive.

(Source : Elizabeth Bonner)

Ensuite, nous avons dû retraverser la rivière pour atteindre la maison de notre voisin. Nous pouvions voir la maison, mais lorsque la rivière change, le chemin pour la traverser change aussi. Un habitant du coin, Domingo, nous a vu à un carrefour et s’est porté volontaire pour nous montrer le moyen de traverser. Là encore, nous nous sommes enfoncés plus profondément dans la boue que précédemment, et nous nous sommes demandés si nous allions réussir à traverser. Mais Domingo, qui se trouvait dans un pick-up devant nous, a continué à avancer ; nous avons supposé que nous pourrions le faire aussi.

Et en effet, nous avons atteint l’autre rive, déjeuné, puis répété l’épreuve dans le sens inverse.

Que se passe-t-il ? S’agit-il du « changement climatique » ? Ou simplement d’un épisode pluvieux ?

Les décideurs et les personnes influentes des pays riches et puissants du G7 veulent nous faire croire que ce n’est pas « normal ». Ils affirment que les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation de la planète sont déréglés… et que nous en sommes responsables. S’il fait trop chaud, la cause en est le « changement climatique mondial ». S’il fait trop froid, là encore, le coupable est le changement climatique mondial. Trop humide ? Trop sec ? Trop venteux ? Trop d’insectes ou d’ouragans ? Oui, le « changement climatique mondial » (CCM) est l’explication.

La planète… la pauvre mère nature en détresse… est surchargée, pensent les activistes.  Elle est comme un bateau avec trop de passagers. Elle prend déjà l’eau… et va bientôt couler.

Le CCM n’est pas une bonne chose. Les défenseurs du climat le savent. Ici, dans les hautes vallées, nous pouvons apprécier la chaleur supplémentaire. Mais les militants savent que le CCM aura de terribles conséquences. Ils connaissent l’avenir. Et ils pensent que nous serions tous bien mieux lotis si nous pouvions l’empêcher de se produire.

Des navires qui coulent

Mais comment ? En général, les adeptes du CCM vivent dans les pays riches. Ils bénéficient déjà des avantages offerts par les combustibles fossiles. Sur le grand navire de la Terre, ils disposent de cabines de qualité supérieure, de la première classe, avec tout le confort nécessaire, room service inclus.

Mais dans les cales du bateau, les gens du peuple aspirent à atteindre un jour les ponts supérieurs. Et pour y parvenir, ils savent qu’ils doivent utiliser plus d’énergie… de l’énergie pour construire des choses… de l’énergie pour produire plus de nourriture… de l’énergie pour déplacer des biens et des personnes.

Et le seul type d’énergie qui présente un tel rapport coût/bénéfice fait partie du type d’énergie le plus ancien. Il s’agit du pétrole et du gaz, qui produisent du CO2 et de l’énergie utilisable, et dont les « experts » parmi l’élite disent qu’ils risquent de transformer la Terre en cendres brûlantes.

Comment maintenir le navire à flot ? Pourquoi ne pas jeter les pauvres par-dessus bord ?

Pas littéralement, bien sûr. Mais si les masses acceptaient de ne pas vouloir ce que nous avons, le désastre pourrait être évité. Elles pourraient vivre dans des tipis plutôt que dans des maisons de banlieue énergivores. Elles pourraient se rendre au travail à vélo… et travailler dans des usines non climatisées… où elles pourraient peut-être produire des aliments synthétiques à base d’insectes. Cela ne nous semble pas très attrayant, mais il s’agit d’éviter l’extinction de notre espèce ; ils pourraient certainement faire quelques sacrifices.

Ici, à la ferme, nous baissons la tête. Il ne fait aucun doute que nous contribuons beaucoup à la production de CO2. Toute notre électricité provient de panneaux solaires.  Et notre système d’irrigation fonctionne par gravité, l’eau parcourant de longues distances dans des canaux pour finalement atteindre le maïs et la luzerne en contrebas.

Armageddon en vue ?

Mais on ne peut pas exploiter une ferme sans charrues, planteuses, presses, et moissonneuses-batteuses, tous tirés par des tracteurs… qui fonctionnent tous au diesel. De 4 heures du matin à 6 heures du soir, les tracteurs font leur travail… en général, trois d’entre eux fonctionnent à la fois. L’un coupe. L’un ratisse l’herbe. Et le dernier la transforme en grosses bottes rondes.

Tout ce travail générateur de CO2 est destiné à nourrir un troupeau de 500 têtes de bétail. Et chacun de ces animaux émet son propre CO2… un sous-produit de son propre système digestif destructeur de planète.

Malgré l’armageddon qui s’annonce, des gens égoïstes continuent à vouloir manger du bœuf. Ils veulent aussi conduire des voitures. Et allumer la climatisation quand il fait chaud.

Nous ne savons pas mieux que quiconque si cela provoquera la fin du monde ou non. Mais, comme nos pâturages regorgent d’herbe verte, que notre bétail est gras… et que l’eau coule en abondance dans nos canaux d’irrigation, tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que, s’il s’agit bien du « changement climatique » dont nous avons entendu parler…

…jusqu’à présent, il va dans notre sens.

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