La Chronique Agora

Toute la pluie tombe sur nous

** Les investisseurs semblent craindre que les conducteurs de la planète laissent leurs voitures au garage, et que les adolescents de la planète commencent à éteindre la lumière en quittant leurs chambres.

* Et on dirait qu’ils ont raison.

* "La fièvre acheteuse stoppée net", rapporte le New York Times. C’est "une crise de confiance" des consommateurs, explique le journal.

* Crise de conscience ? Non… c’est plutôt une attaque de bon sens… une poussée de rationalité… une prise de contact avec la sobriété. Les consommateurs, les entreprises et les spéculateurs agissent tous de manière parfaitement raisonnable. Ils n’ont pas perdu l’esprit, en d’autres termes, ils l’ont retrouvé. Ils réalisent enfin qu’ils ont besoin de cash… d’épargne… d’argent à la banque pour "les mauvais jours".

* Les météorologistes de la finance et de la presse disaient qu’il ne pleuvrait plus jamais. Mais voilà — il tombe des hallebardes !

* Même l’or court se mettre à l’abri.

* Il va tomber beaucoup de pluie, ça ne fait aucun doute. L’averse a déjà commencé.

* A présent, le monde entier tourne ses yeux fatigués vers le président nouvellement élu aux Etats-Unis — Barack Hussein Obama :

* "M. Obama, s’il vous plaît… faites quelque chose !", implorent-ils. "Sauvez-moi ! Epargnez-moi ! Je promets de ne plus jamais faire d’idioties avec mon argent".

* Obama pourra-t-il restaurer la confiance des consommateurs ? Ces derniers se remettront-ils de leur accès de frugalité ? Les autorités réussiront-elles à les attirer loin de leur centre de désintoxication en leur offrant encore plus d’alcool bon marché ?

** Et c’est ainsi… avec ces questions en suspens… que le monde se rapproche de son premier déficit à 1 000 milliards de dollars. Attendez… nous avons dit "1 000" ? Mettez plutôt 2 000.

* Il n’y a désormais plus de doute sur la direction générale des marchés et de l’économie — ils baissent. Ceci ne veut pas dire pour autant qu’on ne peut pas avoir un joli rallye. En fait, nous serions déçus si nous n’en avions pas un. Suite au krach de 1929, par exemple, le Dow a regrimpé jusqu’à 60 points au-dessous de son sommet historique. Le rebond a duré six mois, donnant aux investisseurs largement le temps de sortir.

* Au lieu de cela, bon nombre d’entre eux conclurent que les beaux jours étaient de retour. Ce qui, hélas, n’était pas le cas. Les jours heureux étaient terminés… et ne reviendraient pas avant les années 50 – soit 20 ans plus tard.

* Ce que nous avons vu dans les années 30 aux Etats-Unis… dans les années 90 au Japon… et aujourd’hui dans le monde entier… est une destruction massive de richesse. Enfin, de richesse… telle qu’elle était. Dans ces trois cas, un énorme boom nourri par le crédit a mené à une énorme accumulation de dette spéculative. Ensuite, lorsque les prix des actifs ont chuté… les bilans des entreprises et les comptes des ménages ont pris une volée de bois vert. Les gens ont dû rembourser leurs dettes et reconstruire leur épargne. Cela prend des années et des années. Et pendant ce temps, les dépenses, l’investissement et la belle vie sont déprimés. C’est logique ; les gens ont besoin de l’argent pour autre chose. Il suffit de regarder le titre Starbucks — l’action a perdu 75%. Coach (fabriquant de sacs à main très chers) est en baisse de deux tiers. Les actions Tiffany ont été divisées par deux.

* Oui… l’averse tombe sur tout le monde, les riches comme les pauvres.

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