▪ "Que faire si je suis en train de me retrouver à court de temps et d’argent ?"
Telle est la question que nous adressent souvent des lecteurs âgés de plus de 50… 60… voire 70 ans. Les baby-boomers — dont nous faisons partie — sont connus pour aimer vivre "dans le moment présent". Sauf qu’aujourd’hui, on est demain. Et nombre d’entre nous — souvent sans en être responsables — ont du mal à joindre les deux bouts.
A la Chronique, nous écrivons sur le vaste monde de l’argent dans son ensemble. Sur la manière dont il fonctionne. Sur la politique économique et la façon dont elle vous affecte. Mais que se passe-t-il si, dans votre propre monde de l’argent, vous vous trouvez à court ? Que devriez-vous faire pour obtenir plus d’argent ? Regarder sous les coussins du canapé ? Cambrioler une banque ?
Nous reviendrons à cette question dans quelques lignes. En attendant, observons ce qui se passe dans le vaste monde — le monde macroéconomique — de l’argent.
Une économie, ça prend et ça fabrique |
Il semble que l’économie mondiale se dirige vers la récession — ou y soit déjà. Une économie, ça prend et ça fabrique. Et quoi qu’on fabrique, que ce soit un immeuble d’habitation ou un jouet en plastique, il faut commencer par extraire de la matière du sol. Il faut creuser un trou avant de pouvoir ériger un bâtiment ou même construire un parking. Et il faut récolter des matières premières — du cuivre, du fer, de l’aluminium, du pétrole — avant de pouvoir fabriquer quoi que ce soit. Cela requiert des engins. Des engins jaunes. Quand les ventes de ces engins déclinent, c’est qu’il en va de même pour l’activité économique.
Les engins jaunes remuent le sol. On les utilise pour la construction, les mines et toutes sortes d’activités dans le secteur des matières premières. On parle-là de pelleteuses… de tracteurs… de chariots élévateurs… d’excavateurs… de bulldozers… et de chargeuses. Chose inquiétante, la demande pour ces engins — et pour les choses qu’ils permettent de manipuler — s’effondre.
Deux des plus gros fournisseurs sont Caterpillar aux Etats-Unis et JGB en Grande-Bretagne. Les deux ont annoncé des chutes quasi-catastrophiques de leurs ventes. Caterpillar, par exemple, a déclaré que ses ventes ont diminué trois ans d’affilée et devraient chuter de 5% supplémentaire l’an prochain — c’est la première fois depuis les débuts de l’entreprise il y a 90 ans que les ventes sont en baisse pendant quatre années consécutives.
La société basée dans l’Illinois — dont 60% des revenus proviennent de ventes hors Etats-Unis — déclare qu’elle a dû licencier 31 000 personnes à ce jour, de nouvelles suppressions d’emploi étant à venir.
Les engins jaunes sont au début du processus économique, non à la fin. Il faut bouger de la terre avant d’installer une usine. Ou construire une automobile. Si bien que lorsque les engins jaunes calent, il ne faut guère de temps avant que l’économie tout entière ralentisse.
Vous êtes âgé de 70 ans… et vous n’avez pas d’argent. Que faire ? |
▪ Les vertus de la philosophie
Maintenant, revenons-en à la question qui nous occupait en début de Chronique. Vous êtes âgé de 70 ans… et vous n’avez pas d’argent. Que faire ? Vendre votre corps pour des expériences médicales ? Inventer une nouvelle application ?
Nous avons déjà dit que les systèmes de trading sophistiqués et les programmes d’investissement coûteux ne sont pas une bonne idée. Ils concernent les gens qui ont déjà de l’argent. Si vous avez un capital, que vous en voulez plus et que vous appréciez le frisson et le défi de l’aventure, pourquoi pas ?
Mais si vous n’avez pas encore d’argent ?
Nous n’en savons pas plus que quiconque sur le sujet. Nous n’avons pas de secret. Mais après y avoir réfléchi, nous avons quelques idées. Pas des conseils : simplement ce que nous ferions si nous étions dans cette situation.
D’abord, nous reviendrions à la philosophie… Démocrite, Epicure, Zénon, Sénèque, Marc-Aurèle et Lucrèce (sans parler de Jésus de Nazareth). Ils affirmaient (chacun à sa propre manière) que ce qui compte vraiment dans la vie a peu à voir avec la richesse ou le statut. Ce qui compte vraiment (du moins selon la description de Platon), est le courage, la sagesse, la justice et la tempérance. Nous ajouterions la beauté et la dignité. Et du bon vin. Un bon cuisinier. Nulle part sur la liste ne se trouvent une Rolex ou une maison à Malibu.
Le plus beau, avec la liste de Platon… et avec tout le crédo épicurien/stoïque/ascétique… c’est que ça ne coûte pas grand’chose ! Au contraire, comme l’ont dit de nombreux philosophes et maîtres religieux, la richesse peut en fait entraver les choses qui comptent vraiment… elle peut vous distraire et diminuer votre bonheur réel. Vous pourriez mieux vous en tirer sans elle.
Attendez, nous ne sommes pas en train de détourner la conversion. Nous la remettons simplement dans son contexte. Si vous voulez plus d’argent, il faut d’abord comprendre pour quoi vous le voulez, et en quoi il pourrait vraiment affecter votre vie. Notre but n’est pas de "nous réconcilier" avec notre propre misère financière. Ni de se soumettre à la pauvreté, même avec joie. Au lieu de ça, nous voulons maîtriser la pauvreté… pour vivre mieux. Et afin d’y parvenir, il nous faut du contexte.
Demain… Une philosophie meilleure, plus simple… et comment l’utiliser pour obtenir plus d’argent !