Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans vient de franchir le seuil symbolique et psychologique des 3%. Ceci peut bouleverser votre épargne.
Depuis leur sommet de janvier, les actions ont chuté un peu partout dans le monde :
- Les actions chinoises ont perdu 14% si l’on se réfère au Shanghai Composite Index
- Les actions américaines ont chuté de 8% si l’on se réfère au S&P 500
- Les actions européennes ont baissé de 5% en se basant sur l’Eurostoxx 50
En théorie, cela veut dire que les investisseurs anticipent moins de bénéfices dans le futur.
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Mais les mouvements des actions ne sont pas vraiment sérieux. Ce qui conditionne l’évolution de votre épargne financière et même immobilière ce sont les taux – et précisément les taux longs.
Le bon du Trésor américain à 10 ans vient de dépasser hier le seuil fatidique de 3%.
Si les taux longs remontent :
- L’immobilier baisse car moins d’acheteurs se présentent pour un même bien
- Il est moins facile d’acheter des actions à crédit en tablant sur des dividendes supérieurs aux taux d’intérêt
- Les entreprises zombies apparaissent clairement : ce sont celles qui sont endettées et dont les taux d’intérêt sont supérieurs aux bénéfices
- Les refinancements (rembourser un prêt en empruntant à nouveau) deviennent très douloureux
- Les investissements (les emplois de demain, comme disent les Allemands) sont plus coûteux
- Le poids de la dette des gouvernements grossit et fait exploser les budgets
- Il faudra plus d’impôts ou moins d’allocations, ou les deux, et cela pèsera sur la consommation
C’est la fin des business models reposant sur de la consommation à crédit financée par des allocations.
Pour éviter toutes ces contrariétés et tout ajustement douloureux mais naturel, nos grands planificateurs omniscients ont fait en sorte que les taux longs baissent depuis 1981.
Après 37 ans de baisse des taux, d’argent facile et de monde merveilleux, l’enfer est-il possible ?
Le 10 ans américain est la référence sur les marchés. Cela fait 37 ans qu’il baisse. La plupart des investisseurs, des entrepreneurs, des gouvernements n’ont jamais eu à affronter une hausse des taux durable.
En 1971, le dollar a été coupé de l’or. La monnaie est devenue du crédit. Les pays exportateurs de pétrole ont alors défié le dollar et l’inflation s’est emballé sous l’effet des chocs pétroliers. Les taux longs sont montés à plus de 15% en 1981.
La confiance est revenue. Tout est rentré dans l’ordre monétaire nouveau. Les dettes mondiales gonflaient tandis que les taux d’intérêt baissaient.
Les prix de l’immobilier, des actions, des obligations se sont envolés. Les déficits publics se creusaient mais tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Parfois, face à une remontée des taux de courte durée, les impôts s’abattaient pour tenter de réduire les déficits. Les impôts, mais jamais les dépenses publiques.
Nous vivions dans un monde merveilleux. Un monde qui dure depuis 37 ans. Qui se souvient encore de l’ancien monde, celui où la faillite était une sélection naturelle et où les taux d’intérêt étaient le reflet de l’épargne disponible ?
Cette récente hausse du taux d’intérêt à 10 ans est-elle vraiment sérieuse ? La Fed ne va-t-elle pas agir pour les faire baisser ?
« Agir », pour la Fed, consisterait à créer plus de crédit pour en faire baisser le prix. La Fed a décidé de faire l’inverse : elle rend le crédit plus cher et elle achète moins de bons du Trésor alors que Trump a prévu d’en émettre plus, MAGA (Make America Great Again) oblige. La hausse des taux est la conséquence de ces décisions.
Si la Fed se renie, qui aura encore confiance dans le dollar et les bons du Trésor ? La hausse actuelle des prix du pétrole voulue par les pays producteurs ne serait-elle pas un test, comme durant les chocs pétroliers des années 1970 ?
Tout le monde se moque de la dette lorsque les taux sont bas.
Mais si les taux d’intérêts redeviennent honnêtes ? Vous n’y pensez même pas !
Pouvez-vous imaginer un monde chargé de 237 000 milliards de dollars de dettes (presque le quadruple du PIB mondial) avec des taux d’intérêt à disons 5% ?
En 1981, la dette mondiale n’était que de 10 000 milliards de dollars, ce qui représentait une fois le PIB mondial. Les taux pouvaient bien monter jusqu’à 15%.
Un monde de taux honnêtes n’est plus possible aujourd’hui sans remettre à plat le système monétaire et financier mondial. MMHA – Make Money Honest Again – sera le programme imposé.
[NDLR : Pour préparer votre épargne au choc qui se profile, c’est ici. Il suffit de prendre quelques mesures simples applicables immédiatement.]