Donald Trump estime que les taux d’intérêt artificiellement bas ont gonflé une bulle sur les actions et a conseillé aux retraités américains de vendre les actions de leurs plans d’épargne retraite. Mais le système tient toujours tant que les obligations d’Etat trouvent preneur.
Il est peu courant de recevoir des conseils en matière d’investissement de la part d’un candidat à la présidentielle.
Il est encore plus rare que ce conseil soit bon.
Mais le 2 août dernier, le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a offert aux investisseurs un bon conseil et une bonne analyse. Bloomberg l’a publié :
« Mardi, Donald Trump a dit que les taux d’intérêt fixés par la Réserve fédérale provoquent une bulle sur le marché actions et il a recommandé aux détenteurs de plans retraites 401(k) de se défaire de leurs actions, tout comme il l’a fait.
‘J’ai investi et puis j’ai vendu, et d’ailleurs mon timing a été très bon’, a déclaré le candidat républicain à la présidentielle, lors d’une interview téléphonique sur Fox Business. »
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« ‘Mais je n’ai jamais beaucoup investi sur le marché actions’
‘Les taux d’intérêt sont artificiellement bas’, a poursuivi Trump. ‘La seule raison pour laquelle le marché en est là, c’est parce que l’on peut avoir de l’argent gratuit’.«
Mr. Trump a raison à propos de l’argent.
Si les actions sont proches de leurs plus-hauts historiques, c’est parce qu’il y a énormément d’argent gratuit en circulation.
L’argent prêté à des taux d’intérêt se situant au-dessous du taux d’inflation est gratuit.
Bien sûr, ce n’est pas de l’argent réel. C’est de l’argent falsifié.
C’est comme un ticket de parking correspondant à la voiture de quelqu’un d’autre. Si vous arrivez avant le véritable propriétaire, vous pouvez quitter le parking. Sinon, vous devrez partir à pied.
« L’argent » vous trompe et vous donne de mauvaises informations
« L’argent » a toujours été le thème de La Chronique. Hormis quelques incursions dans les univers de la politique, de la criminalité, de la religion et du voyage – dont nous sortons habituellement couverts d’hématomes infligés par le courrier des lecteurs – nous restons fidèles à notre sujet de prédilection : l’argent.
Au cours de ces derniers mois, nous avons étudié cet argent falsifié, que nous utilisons pour acheter des choses et pour conserver de la valeur.
C’est comme un GPS qui vous donne de fausses informations. Il vous dit de tourner à droite alors qu’il faudrait tourner à gaucher. Il vous envoie à Ho-Ho-Kus alors que vous vouliez aller à Hoboken.
Vous suivez ses instructions et vous foncez dans le mur.
En 2008, les économies développées du monde entier ont eu l’air de foncer dans le mur.
C’est simple, l’argent gratuit n’a pas fonctionné de la même façon qu’autrefois. Et même si l’Etat a déversé encore plus d’argent gratuit… il n’y a pas eu de véritable reprise.
Pourquoi ? Que se passe-t-il avec l’argent gratuit ?
Il dope le marché actions. Il enrichit certaines personnes : ceux qui récupèrent en premier le ticket de parking.
Pourquoi ne suscite-t-il pas une reprise de l’économie réelle, s’accompagnant d’une augmentation des revenus réels pour tout le monde ?
C’est ce dont nous discutons avec nos lecteurs, notre petit-fils James et toute personne qui veut bien écouter.
En résumé, l’argent falsifié achète des ressources réelles (alias des capitaux). Cette fausse monnaie, assortie de taux d’intérêt artificiellement bas, oriente les capitaux dans la mauvaise direction.
Ils sont investis dans des projets qui n’ont aucun sens… prêtés à des gouvernements qui les gaspillent… empruntés par des entreprises afin de racheter leurs propres actions pour les annuler ensuite (ce qui booste la valeur des actions restantes)… ou utilisés par des spéculateurs afin de réaliser des paris à court terme.
C’est comme si un adolescent mettait la main sur un faux ticket de parking, prenait votre voiture dans le garage, partait en ville avec, puis l’emboutissait.
Les bidouillages et manipulations
En l’absence d’argent réel et de taux d’intérêt honnêtes… et sans aucun moyen de savoir si les capitaux ajoutent de la valeur ou bien la détruisent… les gens s’en servent comme s’ils les avaient volés.
Mais ne vous attendez pas à ce que ce système change de sitôt. Les autorités l’ont construit. Elles l’apprécient.
Et elles vont tout faire pour maintenir son fonctionnement, voire forcer les conducteurs à garer leurs voitures dans le parking !
Voici ce que publie le Wall Street Journal à propos de la façon dont les nouvelles réglementations incitent à investir dans les obligations d’Etat au détriment des obligations d’entreprises des « prime funds » (fonds monétaires qui investissent dans des obligations à court terme peu risquées) :
« Carmen Reinhart, professeur d’économie à la John F. Kennedy School of Government, à Harvard, dit que les gouvernements, partout dans le monde développé, interfèrent davantage avec les flux d’argent du secteur privé à mesure que leurs besoins financiers explosent.
Lorsque l’on oriente l’argent vers l’Etat et que, simultanément, les banques centrales maintiennent les taux d’intérêt au-dessous de l’inflation afin de stimuler la croissance, cela revient à faire subventionner le gouvernement par les épargnants : il s’agit d’un impôt dissimulé.
‘La façon dont nous avons remanié la règlementation a nettement favorisé l’endettement de l’Etat’, déclare-t-elle. ‘La règlementation fabrique une audience captive, et l’assouplissement monétaire, quant à lui, fabrique un impôt' ».
Toujours plus de bidouillages. Toujours plus de manipulations. Toujours plus d’accidents.
Notre conseil est le même que celui du candidat républicain.