▪ J’ai récemment découvert un graphique fascinant de Bianco Research LLC portant sur les taux d’intérêt long terme américains sur 222 ans, de 1790 à 2012.
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Impressionnant, n’est-ce pas ? Je pourrais discuter sans fin sur ce graphique. Mais l’idée principale ici est que depuis 1790, le taux d’intérêt long terme moyen des bons du Trésor américains est d’environ 5%. Lorsqu’on se penche sur l’histoire des Etats-Unis, les taux d’intérêt ne sont pratiquement jamais descendus en dessous de 3%, excepté lors de l’effort national de la Deuxième guerre mondiale. N’oubliez pas ce chiffre de 5% !
Quels sont donc les taux d’intérêt actuels des bons du Trésor à 30 ans ? A la dernière vérification, selon le Trésor américain, ils se situent juste au-dessus de 3,6% — en hausse depuis ces cinq derniers mois dans l’attente du retrait progressif de la Fed.
▪ Que nous apprend le graphique ?
Les taux historiques des obligations américaines ont été en moyenne de 5% au cours des 222 dernières années. Toutefois, en ce moment, selon le Trésor américain, le rendement des obligations court terme est pratiquement nul. Les obligations à moyen terme (en un et cinq ans) rapportent moins de 1,5%.
Nous sommes là bien en dessous de la moyenne historique de 5%. Les rendements des obligations sont quasiment nuls. A l’avenir, que se passera-t-il s’il y a ne serait-ce qu’un léger retour des taux des bons du Trésor à la moyenne historique ? Que se passera-t-il si ces taux d’intérêt actuels quasiment nuls se mettent à augmenter avec la fin promise du soutien par la Fed ?
Que nous apprennent ces taux d’intérêt très bas, historiquement anormaux ? A ce sujet, je me souviens de ce qu’a écrit le grand économiste autrichien Ludwig von Mises : « l’opinion publique veut toujours de l’argent facile c’est-à-dire des taux d’intérêt faibles ».
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Clairement, nous avons une politique gouvernementale d’argent facile et de populisme monétaire. Le gouvernement américain — en association avec ses complices dans les médias et la finance — veut des taux d’intérêt bon marché pour masquer le coût réel des niveaux épouvantables, irresponsables, des dépenses et des emprunts fédéraux. De faibles taux d’intérêt ne servent qu’à alimenter la machine financière à aller nulle part.
▪ Des taux au ras des pâquerettes
Avec les bons du Trésor qui continuent d’offrir des taux d’intérêt historiquement bas, c’est tous les taux d’intérêt dans le reste de la société qui restent au ras des pâquerettes. Pourquoi alors épargner ? Se pourrait-il que l’argent américain soit « bon marché » en termes d’intérêt parce que sur le long terme, il ne vaut plus autant qu’avant ? Voyez-vous le problème ?
Lorsque je suivais des cours d’économie à Harvard, je me souviens de feu Otto Eckstein (qui a travaillé pour les présidents Kennedy et Johnson) nous expliquant que l’argent bon marché détruit le capital. C’était là un point essentiel. Si vous n’aviez pas compris cela, vous n’aviez rien compris au cours.
En d’autres termes, nous vivons dans un monde où le capital est très présent. Le capital nécessite de l’épargne et de l’investissement. Toutefois, des taux d’intérêt bas sapent la motivation et la capacité des gens à épargner et à investir. Par conséquent, des faibles taux d’intérêt sont de diverses façons — sur une période prolongée — totalement destructeurs de capital.
Von Mises disait également : « c’est vrai, les gouvernements peuvent réduire les taux d’intérêt sur le court terme. Ils peuvent émettre plus de papier monnaie. Ils peuvent aider à l’expansion du crédit par les banques. Ils peuvent donc créer un boom artificiel et une apparence de prospérité. Mais un tel boom s’effondrera obligatoirement tôt ou tard et provoquera une crise ».
Plutôt tôt que tard à mon avis.
Mais cessons là ces considérations économiques. Venons-en à ce que Von Mises appelait « l’argent réel » — c’est-à-dire l’or : nous en parlerons dès lundi.